Ils ont repris leur vacarme habituel. Depuis quelques jours, les frontistes ont jeté leur dévolu sur Beugré Mambé, le président de la Commission Electorale Indépendante. Ils veulent la tête de cet homme connu pour sa droiture et son honnêteté. Pour le conduire à la guillotine, après de nombreuses tentatives, le Front Populaire Ivoirien et ses mandarins lui ont collé un délit monté de toutes pièces : l’inscription de plus de quatre cent mille personnes sur la liste électorale. Ceci est une faute lourde et le patron de la CEI doit passer à la trappe. Pour espérer donner du poids à leur requête, les refondateurs ont choisi de faire circuler des messages sur les téléphones portables, véhiculant deux gros mensonges. D’un, que Beugré Mambé a reconnu avoir fait du faux. De deux, qu’il a été mis aux arrêts. Au moment où nous écrivons ces lignes, le Président de la CEI est libre de ses mouvements et il en sera ainsi parce qu’il n’a rien à se reprocher. A la vérité, ceux qui s’agitent sont bel et bien informés de l’existence de ces personnes qui ne sont ni des martiens ni des fraudeurs de la nationalité ivoirienne. En premier lieu, Laurent Gbagbo. On peut mentir à soi-même mais on ne peut pas entreprendre de tromper les Ivoiriens. Pour sûr, Mambé, il faut le dire, est victime de son intégrité morale. Dans la volonté de tripatouiller l’élection présidentielle, la refondation depuis des lustres a tenté de retourner à sa faveur, cet expert des élections. De grandes propositions ont été faites. Des sommes colossales ont été promises par les démarcheurs. Mais, conscient de sa mission de conduire la Côte d’Ivoire à des élections transparentes et démocratiques, le président de la CEI n’a jamais donné d’avis favorable à ceux qui se présentent comme « des enfants des élections » mais qui ont peur d’affronter le suffrage universel. Depuis, il est dans le viseur de la refondation qui veut l’abattre, pour espérer le positionnement d’un homme lige qui va assurer sa victoire. Englués dans des petits calculs, les frontistes oublient que Mambé n’est pas le fruit d’une désignation ou d’une nomination. Il doit sa place à une élection qu’il a remportée de haute lutte. Comment donc penser pouvoir remplacer un homme oint d’une légalité et d’une légitimité sans tâche. Mieux, il n’a commis aucune faute. Bien au contraire, les Ivoiriens, véritables détenteurs du pouvoir, apprécient le travail immense que ses collaborateurs et lui abattent, pour ramener la paix et pour réconcilier un peuple qui sort d’une crise profonde. Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, Robert Beugré Mambé ne bougera pas.
BN
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