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Politique Publié le mercredi 13 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Le candidat du Pdci-Rda devant le patronat, hier / Henri Konan Bédié (président du Pdci-Rda) : “Je voudrais rendre un hommage très appuyé au patronat ivoirien”

Le candidat du Pdci-Rda à la présidentielle, Henri Konan Bédié, était, hier, "face au patronat" à l'hôtel Pullman d'Abidajn-Plateau. Cet espace d'échanges est baptisé à raison de "la tribune de vérité" du secteur privé ivoirien. Après Francis Vangah Wodié du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), Anaky Kobena du Mouvement des forces d'avenir (Mfa), Alassane Dramane Ouattara du Rassemblement des républicains (Rdr) et Albert Mabri Toikesseusse de l'Union pour la Démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci), le successeur d'Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d'Ivoire moderne et modèle, est allé à la rencontre des opérateurs économiques pour leur exposer sa vision nouvelle du pays qui traverse une crise depuis environ huit (8) ans. Le président du comité d'organisation, vice-président de la Cgeci, Bernard N'doumi, a remercié le président Henri Konan Bédié d'avoir accepté cette invitation, et a réaffirmé que "cette initiative du patronat ivoirien s'inscrit dans la pratique courante des démocraties modernes.

-Monsieur le président de la Confédération des Grandes Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI),

-Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire (CCI-CI),

-Mesdames et Messieurs les Présidents et Responsables des Groupements et Associations membres du CGECI,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Organisations professionnelles,

Monsieur le Président de la Fédération Ivoirienne des Petites et Moyennes Entreprises (FIPME),
-Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Directeurs
Mesdames et Messieurs les opérateurs économiques,
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur le Président, je voudrais de prime abord saisir l'occasion unique d'échanges que m'offre ce matin le patronat ivoirien pour vous adresser mes remerciements et mes félicitations à la fois pour l'invitation que vous avez bien voulu m'adresser pour cette séance de dialogue fraternel, et aussi pour 1'heureuse initiative que vous avez eue de rencontrer les candidats à l'élection présidentielle à venir.

Je tiens également à vous faire part à tous de ma gratitude profonde pour votre contribution exceptionnelle à la survie de l'économie de notre pays en ces périodes troublées et pleines d'incertitudes pour notre nation et singulièrement pour l'entreprise ivoirienne.

Je voudrais aussi rendre un hommage particulièrement appuyé aux premiers responsables du patronat ivoirien, d'abord le Président ZADI Kessy Marcel et ensuite feu DIACK Diawara, pour l'œuvre éminente qu'ils ont accomplie à la tête de l'ex-Conseil National du Patronat Ivoirien (CNPI) au profit de l'entreprise ivoirienne, et au-delà au profit de la nation tout entière en faisant du patronat Ivoirien l'un des principaux interlocuteurs de mon gouvernement entre 1993 et 1999.
Aujourd'hui, le Président Jean Kacou DIAGOU et son équipe poursuivent avec détermination cette importante action.

Mesdames et messieurs,

Comme vous le savez tous, depuis sa création en 1946 par le Président Félix Houphouët-Boigny et ses compagnons, le PDCI-RDA a opté par conviction philosophique et par pragmatisme politique pour l'économie libérale. Pour le PDCI-RDA, le secteur privé demeure le véritable moteur de la croissance économique. Aussi, le rôle de l'Etat consiste-t-il essentiellement à concentrer avec plus d'efficacité ses moyens à ses fonctions régaliennes que sont notamment la mise en place d'un environnement favorable au développement du secteur privé, la sécurité et la défense nationale, les infrastructures de base, santé publique, éducation nationale...

Il s'agit en effet, dans un dialogue constructif avec le secteur privé, de tendre vers " moins d'État mais mieux d'État ", à travers l'accélération de certaines réformes structurelles et sectorielles telles que le désengagement progressif de l'État du secteur productif par les privatisations, l'approfondissement de la libéralisation de l'économie, la mise en place d'une administration de développement, l'accroissement de la compétitivité de l'économie ivoirienne, la simplification et l'accélération des formalités administratives.

Mesdames et Messieurs,
L'option d'une société libérale, un des choix fondateurs du PDCI-RDA, a été réaffirmée sous mon mandat en faisant du secteur privé le principal moteur de la croissance économique.

C'est avec ce choix que le PDCI-RDA, de 1960 à 1999, a fait de notre pays la grande vitrine de l'Afrique au niveau politique, économique et social.

Je réaffirme solennellement à nouveau devant vous notre option de faire du secteur privé le principal moteur de la croissance économique. Cette option est l'axe primordial qui guidera notre politique économique.

Je rappelle que notre vision est de faire de la Côte d'Ivoire un nouveau pays industrialisé en l'espace d'une génération, c'est-à-dire "l'Eléphant d'Afrique".

J'ai porté cette ambition dès mon accession à la magistrature suprême de notre pays en 1993. Cette ambition qui m'anime aujourd'hui encore, suppose pour moi, que nous Ivoiriens, dans notre quête inlassable pour un quotidien meilleur, un avenir prometteur pour nos enfants, nous partagions des valeurs essentielles. Ce sont surtout ces valeurs de liberté, de paix par le dialogue, de justice, de travail, d'unité et de solidarité qui nous permettront de bâtir une grande nation industrialisée, paisible, prospère et égalitaire.

1. La première mission de l'Etat est de garantir la sécurité et la paix.

Cette mission sera assurée en mettant en œuvre une nouvelle politique de sécurité nationale avec la reconstruction d'une armée républicaine, un ministère de la Sécurité intérieure modernisé, une Justice crédible, clé de voûte de la société, sanctionnant sans délai les coupables, des forces de police et de sécurité réformées pour réaffirmer le professionnalisme, l'intégrité et le civisme. Les modalités de leur recrutement et de leur formation seront revues, les équipements modernisés et les moyens d'intervention accrus.

La sécurité, c'est aussi la lutte contre la fraude et la contrefaçon en empêchant que des produits frauduleux ne rentrent sur notre territoire par nos frontières, en déployant une brigade spéciale de lutte conte la fraude et la contrefaçon à l'intérieur du pays. La sécurité, c'est aussi la réactivation de CODINORM pour la création et la protection des normes ivoiriennes. Il s'agira aussi d'encourager les entreprises ivoiriennes à se qualifier aux normes internationales (ISO, etc...)

2. La deuxième mission de l'Etat est de garantir la démocratie et la stabilité politique.

La Constitution du 1er Août 2000 sera révisée et soumise à l'approbation du peuple. Elle prévoira notamment une procédure d'empêchement, la pratique du référendum tant pour les questions nationales que régionales et locales.
Un Sénat tel que nous l'avions déjà prévu dans la Constitution de 1998, émanation de l'ensemble des forces composant chaque région, participera, avec l'Assemblée nationale, à l'élaboration et au vote des lois.

Le Conseil d'Etat sera effectivement mis en place, de même que toutes les autres institutions judiciaires.
Une nouvelle loi sur les partis politiques modifiera les conditions de leur création, précisera les modalités de leur financement et définira un statut de chef de l'opposition.

L'indépendance des syndicats à l'égard de l'Etat et des partis politiques sera réaffirmée et rigoureusement respectée.

3. La troisième mission de l'Etat est de garantir la transparence dans la gestion publique et de lutter contre la corruption

La bonne gouvernance serait un vain mot sans des hommes intègres et compétents pour assurer le bon fonctionnement des institutions de la République. L'éradication de l'enrichissement illicite, qui est devenu ces derniers temps un véritable fléau pour notre société, est un impératif incontournable.

Oui, l'Etat de Côte d'Ivoire ne devra plus attendre d'être interpellé par les Institutions financières internationales et les autres partenaires au développement pour affirmer sa responsabilité et son aptitude à contrôler rigoureusement la gestion des ressources nationales.
C'est une question d'honneur et de dignité pour notre pays. Il faut mettre fin à l'impunité, sanctionner pour protéger et faire respecter la chose publique. L'Inspection Générale d'Etat, l'Inspection Générale des Finances seront dotées des moyens appropriés et recevront des instructions claires et précises à cette fin.

La Cour des comptes sera effectivement mise en place et dotée de moyens matériels et financiers appropriés pour contrôler les comptes des services et établissements publics ainsi que ceux des collectivités locales.
Le train de vie de l'Etat sera réduit par la mise en œuvre d'une politique d'austérité budgétaire, les budgets de souveraineté de la Présidence et de la Primature seront réduits, le nombre de ministères diminué. Par contre l'investissement public sera fortement relancé.

Un audit général de l'Etat fera l'état des lieux. Tous les scandales financiers seront placés sous l'éclairage de la justice, de la vérité et de la lutte contre la corruption.

4. La quatrième mission de l'Etat est de créer une justice crédible, efficace et équitable.

Comme vous le savez, dans un système libéral, il nous faut une justice qui juge avec célérité et équité notamment en matière commerciale afin d'éviter les frustrations et les engorgements. C'est pourquoi dès 1995, nous avons mis en œuvre une série de réformes dont l'informatisation des Greffes, le renforcement de la formation des Magistrats avec la création de l'Ecole de la Magistrature à l'ENA, la création du Centre de Documentation Juridique, la création de la Cour d'Arbitrage, la création de tribunaux supplémentaires à Abidjan et à l'intérieur du pays. Cependant, la célérité à elle seule ne constitue pas un gage de confiance en la Justice.
Nous avons donc, également, mis en place la collégialité dans les jugements des affaires afin de garantir l'impartialité des juges. Nous allons poursuivre toutes ces actions. Notre première mesure sera de réaffirmer et de veiller à l'indépendance de la Justice. Les chefs de juridiction assistés de collèges de magistrats seront proposés par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Le nombre des Magistrats sera accru, leur formation initiale et continue sera assurée par l'Ecole Nationale de la Magistrature et à l'étranger. Des mesures d'incitations seront instaurées pour les meilleurs magistrats et de sévères sanctions seront instituées pour les juges corrompus. L'Inspection Générale des Services judiciaires sera redynamisée pour mieux accomplir sa mission de contrôle et d'encadrement.
Les délais des procédures de justice seront réduits, des peines de substitutions seront instaurées. Nous adopterons une loi qui permettra aux investisseurs, de choisir une juridiction d'un pays tiers pour rejuger, conformément aux lois ivoiriennes, les différents litiges, avec un arbitrage final auprès d'institutions internationales d'arbitrage de litiges, du genre MIGA du groupe de la Banque Mondiale. Il s'agit de faire de notre système judiciaire en matière commerciale, un modèle dans le monde. C'est la garantie à coup sûr d'accroître substantiellement les investissements et de créer de façon soutenue des emplois.
Des tribunaux de commerce seront créés pour régler au plus vite les contentieux des affaires. La décentralisation du système judiciaire sera assurée avec de nouveaux tribunaux, les moyens du pouvoir judiciaire renforcés.

Nous veillerons spécialement à la probité des animateurs de la Justice, en tant que fondement d'une société qui consacre la recherche de l'excellence dans le travail comme le seul facteur clé de l'ascension sociale, et facteur incontournable d'accroissement soutenu des investissements, et de la richesse nationale.

5. La cinquième mission de l'Etat est de garantir l'accès de tout citoyen à un service public de qualité.

La modernisation de l'administration publique visera à assurer un grand service public revalorisé et modernisé. C'est la garantie de la réduction des inégalités, et la condition de consolidation de la cohésion sociale.
La maîtrise des effectifs se fera notamment par une informatisation accrue et par le redéploiement des fonctionnaires de l'Etat au profit des collectivités décentralisées, par une plus grande productivité et par la promotion et la récompense de l'excellence.

Le renforcement de la libéralisation de l'économie et le processus de décentralisation, permettront la réduction globale du nombre des agents de l'Administration centrale. Il s'agira de décentraliser ou déconcentrer certains services publics (le secteur de la Santé, de l'Education Nationale, des Infrastructures économiques) au profit des régions et de mettre en œuvre le statut de l'Administration territoriale et du personnel des collectivités locales.

La réforme salariale permettra d'augmenter les rémunérations dans la Fonction publique et de tendre vers plus d'équité notamment en comparaison du secteur privé. Dans le même temps, les charges récurrentes (électricité, eau, parc automobile, carburant, etc.) seront sensiblement réduites. Dans le cadre de la présentation annuelle de la Loi des Règlements et de la Loi des Finances, les services compétents devront établir un rapport sur l'évolution et la maîtrise des dépenses publiques.

6. La sixième mission de l'Etat est de garantir un environnement des affaires efficient dans une économie libérale.

Un nouveau code des investissements a été adopté en 1995 et une agence spécialisée dans la conduite des projets d'investissements, le CEPICI a été mis en place avec notamment un guichet unique pour réduire les délais de création des entreprises. Des efforts en matière de réduction de la pression fiscale ont été faits avec pour conséquence une réduction globale de la pression fiscale de 23% du PIB en 1990 à 19% en 1996, et 18,6% en 1997. Mais l'environnement des affaires c'est aussi un système judiciaire compétent et juste, une Administration qui facilite à tous les niveaux la création d'entreprises, les transactions commerciales et financières, l'emploi et les activités économiques.

La flexibilité de l'emploi que nous avons mise en place sera maintenue, les délais de dédouanement des biens importés seront considérablement réduits. Les organes de régulation seront réformés en vue de garantir les conditions d'une concurrence saine dans tous les secteurs d'activités notamment le commerce, les télécommunications, les banques et assurances, les marchés publics.
Le Comité de liaison secteur public- secteur privé que nous avions mis en place sera réanimé pour permettre notamment le dialogue fructueux entre l'Etat et le secteur privé et assurer toutes les facilitations nécessaires à la création, à l'épanouissement et à l'amélioration des affaires.

Mesdames et messieurs,
L'objectif majeur de la politique économique du PDCI-RDA est d'atteindre une croissance forte et durable, deux fois supérieure au croît démographique. Nous avons réalisé entre 1995 et 1998 un taux de croissance économique de plus de 6% en moyenne par an contre 0,6% en 1993 et 2% en 1994. Nous nous sommes fortement rapprochés dans un contexte économique difficile, suite à la dévaluation du franc CFA, du taux de 7% que notre économie a enregistré en moyenne annuelle de 1960 à 1980. Nous allons réaliser de nouveau ces taux, voire les dépasser en visant une croissance à 2 chiffres (+ 1 0%). Le principal moteur de cette croissance économique sera le secteur privé.
Pour réaliser cet objectif majeur d'une croissance forte et durable, il nous faut atteindre les 5 objectifs essentiels ci-après.

1. Le premier objectif est la stabilité macro économique

Le solde budgétaire actuellement négatif devra être rendu positif et se situer entre 1,5% à 3% du PIB afin de permettre à l'Etat d'avoir des marges de manœuvres pour contenir les chocs extérieurs tels que la hausse du prix du pétrole, et pour améliorer la compétitivité de notre économie: maintenir ou réduire les taux des principaux impôts, et éviter l'accumulation de nouveaux arriérés du Trésor Public.

De concert avec les autorités monétaires de la sous- région, l'Etat veillera à contenir le taux d'inflation à moins de 3%.

La gestion de la dette publique, intérieure et extérieure sera conduite par une véritable politique d'amélioration de la soutenabilité de l'endettement. C'est pourquoi nous proposerons une Loi sur l'endettement dont la substance sera de faire adopter par le Parlement, un rapport annuel sur l'endettement, la stratégie de l'endettement, sa soutenabilité à court, moyen et long terme à l'occasion de l'examen de la Loi des Finances. Cela imposera des réaménagements notables du cadre institutionnel, notamment au niveau du Trésor Public pour assurer la maîtrise de la gestion de la dette publique

Le traitement adéquat de la dette publique intérieure afin de rétablir la viabilité financière des entreprises créancières de l'Etat. Nous avons eu à le faire durant mon mandat passé. Il est regrettable que dix ans après avoir restructuré entièrement la dette intérieure, elle soit revenue au niveau où nous l'avions trouvée lorsque nous accédions en 1993 à la magistrature suprême, à savoir 1200 milliards FCF A.

Il nous faut surtout sortir de l'engrenage de l'endettement insoutenable. L'initiative de l'allègement de la dette extérieure (PPTE) à laquelle nous sommes éligible depuis 1998 est un important chantier que nous allons parachever. Tout le monde sait que cette éligibilité a été acquise suite aux importantes réformes structurelles que nous avons menées et des résultats substantiels obtenus.

2. Le deuxième objectif est l'amélioration significative de la compétitivité globale de l'Economie ivoirienne

Cette amélioration significative de la compétitivité de notre économie passe d'abord par une politique volontariste de relance du secteur privé qui représentait en 1997 70% de l'ensemble des investissements nationaux.

Le secteur privé, par le biais de dégrèvements fiscaux, de la facilitation et de la réduction des formalités administratives, ainsi que de conditions particulières de crédit, contribuera à la réparation et à la reconstruction de l'outillage économique. En outre, une amnistie fiscale négociée et bien comprise redonnera confiance aux entreprises et contribuera au retour des capitaux expatriés et des entreprises délocalisées.
La réduction des charges récurrentes de l'Etat permettra de lancer un vaste programme de réhabilitation des infrastructures économiques et sociales laissées à l'abandon.

Afin de renforcer durablement la compétitivité de l'économie ivoirienne, un institut de veille stratégique sera mis en place. Il aura pour objectif premier d'analyser la compétitivité de l'économie ivoirienne au niveau global mais également secteur par secteur, en tenant compte de la concurrence internationale et de la situation des marchés potentiels pour les produits et entreprises ivoiriens.

Une réforme fiscale de grande ampleur interviendra dès la deuxième année de mon mandat, après concertations profondes avec l'ensemble des couches socio professionnelles. Deux objectifs majeurs devront être conciliés à cet égard: le renforcement de la compétitivité de notre économie et la stabilisation des ressources de l'Etat. Cette réforme permettra également de renforcer la fiscalité locale afin de permettre aux collectivités décentralisées de disposer à terme de ressources conséquentes pour financer leur développement. Dans cette optique, le principe de la contribution fiscale de toutes les activités dans la mobilisation des ressources locales sera approfondi et mis en œuvre.

C'est pourquoi nous nous emploierons à réduire de façon significative les dépenses de fonctionnement de l'Etat, tout en relançant fortement l'investissement public.

Le renforcement de la compétitivité de l'économie passe également par la réduction du coût des intrants dont celui de l'eau, de l'énergie électrique et du gaz, grâce notamment à la relance de la construction des centrales thermiques utilisant notre gaz naturel, et l'accès à l'énergie à moindre coût pour toute la population. Une réforme importante interviendra dans le secteur de l'énergie. Les organes de régulation seront réformés dans le but premier de conduire une politique "pour une énergie moins chère".

3. Le troisième objectif est l'accroissement significatif de l'épargne nationale.
Il nous faut la porter à 30% du PIB en 2014, contre environ 10% actuellement.
Tous les grands pays industrialisés et les pays émergents d'ASIE ont des taux d'épargne élevés, atteignant parfois 40% du PIB, pour financer leur économie. Nous ne pouvons pas tendre continuellement la main vers eux pour financer notre développement. La question relève certes de la dignité humaine, mais surtout de la maîtrise de notre développement. Il nous faut parvenir à un financement plus endogène de notre développement afin d'en maîtriser le rythme.

Des fonds de pensions seront créés à cet effet dans le cadre notamment des retraites complémentaires. Nous avons augmenté la retraite par solidarité en réformant la CNPS en 1999. Le régime actuel par répartition comme vous le savez, Monsieur le Président du Patronat, est de notre fait, et je sais comment avec notre regretté DIACK DIAWAR dont je salue à nouveau la mémoire, et certains de vos collaborateurs ici présents, y ont participé. Nous créerons rapidement une Caisse Nationale de Prévoyance sociale pour les Agriculteurs (la CNPSA). Nous prendrons également un texte qui établira un pont solide entre la CNPS et la CGRAE et prendra en compte à la fois la durée de cotisation à la CNPS et à la CGRAE; l'éligibilité à la pension, fonction d'un minimum d'années de cotisation, se fera sur la base du cumul des durées de cotisation à la CNPS et à la CGRAE. C'est une question d'équité sociale dans un régime de solidarité. Il n'est pas normal que plusieurs travailleurs, après de longues années de travail ne puissent pas bénéficier d'une pension de retraite décente du fait d'avoir travaillé alternativement dans le secteur public et dans le secteur privé, ou vice versa.

Cependant notre grande ambition est de mettre en place les mécanismes complémentaires qui conjuguent le souci d'accroître la pension des retraités et la nécessité de créer des emplois nouveaux par l'accroissement des capacités de production.
La mise en place de ces fonds de pensions répond à la double nécessité d'accroître la pension des retraités et de créer des emplois nouveaux par l'accroissement des capacités de production. Elle interviendra dès la première année de mon mandat.

Une importante réforme du secteur des assurances interviendra avec comme objectif la diversification des produits d'assurances. La diversification des produits d'épargne qui seront par ailleurs mieux adaptés à la demande, s'adressera particulièrement au milieu rural et aux agents économiques à faible capacité d'épargne.

Pour plus de transparence et d'efficacité dans l'atteinte de cet objectif, le Trésor Public sera séparé de la Direction Générale de la Comptabilité Publique. Il aura une mission plus affirmée de suivi de l'équilibre des opérations financières de l'Etat, mais aussi de mobilisation sur les marchés financiers national, sous-régional et international des ressources nécessaires à l'Etat. Il aura également à renforcer les fonctions de régulation du marché financier, en approfondissant les mutations du cadre institutionnel, et ce, en liaison avec les institutions régionales compétentes. Il aura enfin à promouvoir la mise en place effective des diverses institutions financières et des différents instruments financiers ( les organismes de placements collectifs en valeurs mobilières -OCPVM-, le marché hypothécaire, etc.).
Abidjan devra réaffirmer son rôle de principale place financière de la sous région. Il s'agit d'en faire "le poumon" de la finance africaine au sud du Sahara. L'atteinte de cet objectif exige que la Côte d'Ivoire retrouve sa stabilité politique et la paix. Notre diplomatie s'emploiera au retour rapide de la BAD. Abidjan abrite le siège de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), le siège du Conseil Régional des Marchés financiers et de l'Epargne et le siège de la Commission bancaire de l'UEMOA. Ce sont là des atouts pour promouvoir la place d'Abidjan.

La diversification des produits financiers, l'accroissement de l'épargne, la diversification des institutions financières, banques d'affaires, assurances et réassurances, banques de financement des PME / PMI, la banque hypothécaire de 1 'habitat, la promotion des Organismes de Placements Collectifs en valeurs Mobilières (OPCVM, SICAV, et SICAF), les comptes d'épargne en actions (CEA), la diversification des bons du Trésor Public, les certificats d'exportations, les certificats d'investissements devront faire d'Abidjan, en les accompagnant d'une fiscalité attractive, une place financière de premier choix.
Cette politique de renforcement du financement de l'économie sera étendue à toutes les régions avec l'avènement des Caisses Locales de Crédit en faveur des paysans mais également des Petites et Moyennes et Entreprises. Ces Caisses Locales pourront se regrouper et former une véritable Banque Populaire pour favoriser l'accès au crédit.

4. Le quatrième objectif est la promotion des investissements privés.

Les investissements seront réalisés à la fois par l'Etat et par les différents opérateurs économiques, privés et publics, nationaux et étrangers.
Comme je vous l'ai souligné tout à l'heure, pour stimuler l'effort de reconstruction, l'Etat devra accroître les investissements publics. Le financement de ces investissements sera assuré principalement par les ressources budgétaires intérieures: recettes fiscales et non fiscales, recettes de l'exploitation pétrolière et gazière (grâce à un meilleur suivi et contrôle), recettes des privatisations et ressources fournies par l'allégement de la dette. Les ressources extérieures sous forme de prêts-projets ne viendront qu'en complément de ce financement intérieur.

Mais le principal moteur de la croissance économique restera le secteur privé. C'est pourquoi un accent particulier sera mis sur la promotion des investissements privés. L'objectif est de porter le taux des investissements privés qui est actuellement descendu à 7,5% du PIB à 25% en 2014; il était, rappelons-le, à 10,4% du PIB en 1997.

L'investissement privé national sera financé par la mobilisation accrue de l'épargne intérieure, et en particulier l'épargne longue.
Les investissements directs étrangers (IDE) sous forme notamment de BOO (Build, Own and Operate /Construire, Entrer en possession et Exploiter) et

BOT (Build, Operate and Transport / Construire, Exploiter et Transférer) seront fortement encouragés, par le système fiscal, le code des investissements, la stabilité macroéconomique et politique retrouvée, la qualité des ressources humaines, la réduction du coût des facteurs.
L'objectif d'un taux d'investissement privé de 25% sera atteint grâce notamment à la reprise des "douze travaux de l'Eléphant d'Afrique" après la réalisation de l'Aéroport Félix Houphouët-Boigny, de la centrale d'Azito. Il s'agit surtout de concéder au secteur privé sous forme de BOT ou BOOT des travaux d'utilité publique pour la réalisation de ponts et d'autoroutes à péage, de chemin de fer, du tramway d'Abidjan, en vue de moderniser les infrastructures de la Côte d'Ivoire et ainsi lui permettre d'être plus compétitive sans toutefois grever les ressources de l'Etat.

Un deuxième programme sera mis en œuvre. Ce programme concernera prioritairement l'intérieur du pays afin d'assurer un développement national équilibré répondant aux besoins quotidiens des populations.

Les infrastructures de transport permettront également de soutenir les investissements privés. Les autoroutes à péage de niveau international, l'extension de l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny, la modernisation de l'aéroport international de Yamoussoukro, la construction des aéroports nationaux de haute qualité dans chaque région, un réseau routier de premier plan (6.500 km bitumés), un réseau ferroviaire reliant le Sud-Ouest à l'Ouest, l'Est à l'ouest, l'extension des Ports d'Abidjan et de San- Pedro permettront à notre pays, non seulement d'élever sa compétitivité globale, mais d'être une plate-forme pour desservir les pays de la sous région.

Les investissements directs étrangers seront attirés par une fiscalité avantageuse, un système financier qui propose des assurances spécifiques, à taux réduits, sur les risques de dépréciation de taux de change, la promotion d'accords bilatéraux ou régionaux préférentiels incluant des arrangements particuliers en matière d'investissement.
Nous mettrons également en place une politique favorisant la sous traitance dans le cadre de la Bourse de Sous-Traitance et de Partenariat (BSTP) avec des industries des pays développés et émergents. L'Etat agira de concert avec le secteur privé pour que notre pays tire largement avantage de ce vaste marché qu'est l'Union Européenne.

L'Etat impulsera l'émergence de nouveaux pôles économiques suivants:

le pôle agro-industriel ;
- le pôle minier et énergétique;
- le pôle des nouvelles technologies de l'information.
Les zones industrielles régionales en même tant que franches pour attirer les entreprises exportatrices.

Les investissements de ces nouveaux pôles seront soutenus par des fonds souverains et des nouvelles institutions de financement: le Fonds de développement des industries lourdes qui sera financé à partir des ressources minières, pétrolières et gazières.

5 Le cinquième objectif est la réussite de l'intégration sous régionale

L'intégration sous régionale constitue pour nous un enjeu de taille. La mondialisation des économies est accompagnée par la formation de grands blocs sous régionaux tels que l'Union Européenne, l' ALENA, l'ASEAN etc. Pour nous, seuls les pays les plus unis, les blocs sous régionaux et régionaux les plus stables sauront tirer un meilleur avantage de la mondialisation en s'engageant dans la recherche scientifique et technologique, dans la prévention des conflits armés et dans le dialogue entre les peuples et les nations pour un monde plus équitable.
Il faut achever la mise en place des institutions prévues par le traité de la CEDEAO et aller vers la confédération.

Sur ces bases, la Côte d'Ivoire doit pouvoir tirer profit de cette intégration sous régionale qui offre un vaste marché à nos entreprises. Notre option est une intégration plus poussée. La libre circulation des hommes et des biens doit s'accompagner d'un renforcement du droit d'établissement et aboutir à terme rapproché à la monnaie unique au sein de la CEDEAO.

Une impulsion vigoureuse sera donnée à la croissance de la sous­région en lançant de grands chantiers de développement. Ainsi, en matière de transports, construire des réseaux routiers et ferroviaires; en matière d'énergie, construire le gazoduc de l'Afrique de l'Ouest, réaliser l'interconnexion des réseaux électriques; en matière de télécommunications, mettre en place des liaisons entre les Etats membres en utilisant les nouvelles technologies de l'information par la redynamisation du projet RASCOM; en matière d'environnement, préserver les écosystèmes et assurer une gestion intégrée des ressources en eau. La réalisation de ces grands travaux se fera à travers un partenariat actif avec le secteur privé. Des financements existent à cette fin au niveau de l'Union européenne et de la Banque Mondiale.

L'Etat mettra en œuvre les politiques nécessaires pour atteindre trois objectifs essentiels qui sont:

lFaire de la Côte d'Ivoire le grenier de la sous région grâce à la modernisation de notre agriculture, notamment de l'agriculture vivrière et au développement de l' agro industrie.

lFaire de la Côte d'Ivoire un grand pays exportateur. Des mesures comme la simplification des procédures administratives, des mesures fiscales favorisant l'amortissement rapide des investissements substantiels utilisés directement pour la fabrication des biens exportés seront mises en œuvre tout en garantissant des normes de qualité. Une société d'assurance-crédit à l'exportation avec une participation minoritaire de l'Etat sera mis en place afin d'accroître nos parts de marché à l'étranger. Une politique de soutien à l'Association pour la Promotion des Exportations de la Côte d'Ivoire (APEX-CI), que nous avons créée, sera menée de concert avec l'ensemble des exportateurs.

lFaire de la Côte d'Ivoire le "HUB" des services de la Sous Région Africaine. Cette politique sera menée en ayant en tête cette pensée pleine de sagesse du Président Félix Houphouët-Boigny: "La Côte d'Ivoire ne veut être une oasis de prospérité dans un océan de misère ". Nous avons mené entre 1995 et 1999, une diplomatie active en matière économique pour faire entrer les pays comme le Burkina Faso, le Mali dans le capital du Port Autonome d'Abidjan, pour développer les interconnexions électriques avec ces pays frères. Nous poursuivrons dans cette lancée en ce qui concerne des secteurs stratégiques comme le pétrole, le gaz, l'électricité, le transport aérien, le transport terrestre, le transport ferroviaire, le transport maritime. Notre coopération économique favorisera la création de "joint-venture" dans différents secteurs que les Commissions mixtes inter-Etats, en associant les secteurs privés respectifs, identifieront.
La Côte d'Ivoire devra développer une offre de formation de premier plan en associant le secteur privé. Notre vision dans ce domaine est de faire de notre pays une puissance éducative dans la sous région et en Afrique.
De grands centres hospitaliers, à l'instar de l'Institut de Cardiologie, dans les domaines spécialisés comme le cancer, l'imagerie médicale..., verront le jour. Une politique particulière d'accompagnement du secteur privé sera mise en œuvre pour faire de notre pays un "HUB" régional de santé, voire, un véritable grand centre de santé à l'échelle africaine. Des textes nouveaux seront adoptés notamment en matière de protection du secret médical comme nous l'avons fait en son temps avec succès pour la protection du secret bancaire.

Mesdames et Messieurs,
Dans le but de mettre en place un nouveau Partenariat stratégique Secteur Public- Secteur Privé, nous réactiverons le décret fixant le cadre de concertation entre le Secteur Public et le Secteur Privé.

Ce partenariat stratégique sera formalisé par le renforcement du Comité national Secteur Public / Secteur Privé.

Nous prévoyons une rencontre mensuelle entre le Ministre de l'Economie et des Finances et le Secteur Privé, une rencontre trimestrielle entre le Premier Ministre et le Secteur privé, une rencontre annuelle entre le Président de la République et le Secteur Privé.

Les secteurs économiques

Pour le PDCI-RDA, aucun des secteurs économiques qui représentent les quatre pattes de "l'Eléphant d'Afrique ", à savoir la base agricole, la base énergétique et minière, la base des services et la base des exportations n'est à négliger. A côté des secteurs primaires et secondaires qui ont depuis toujours représenté les locomotives de notre économie, les services qui sont devenus à travers le monde les fers de lance de ce qu'il est convenu d'appeler" la nouvelle économie" feront l'objet d'une attention particulière de notre gouvernement. Il en sera de même pour les exportations qui représentent la 4ème patte de l' Eléphant.

Mesdames et Messieurs,
Je voudrais à présent insister de manière toute particulière sur notre politique de développement des secteurs des mines, des hydrocarbures, de l'énergie et de l'industrie d'une part, et du secteur des services d'autre part, respectivement 2ème et 3ème pattes de l'Eléphant d'Afrique comme vous le savez.

Les secteurs des mines, des hydrocarbures, de l'énergie et de l'industrie

lLa stratégie minière et énergétique du PDCI-RDA repose sur six axes majeurs :
ll'accroissement des productions, afin de diversifier les bases du développement économique;
ll'augmentation des sources de recettes d'exportation;
ll'autonomie énergétique et l'exportation de l'énergie électrique, du pétrole raffiné et du gaz dans la sous-région;
lle renforcement de la compétitivité de l'économie, en réduisant le coût de l'énergie grâce aux gisements de gaz et l'accès à l'énergie à moindre coût pour toute la population;
lle développement des énergies nouvelles et renouvelables.
lla création d'industries lourdes (pétrochimie notamment production d'engrais, sidérurgie, etc.)
L'exploration minière sera intensifiée en vue d'identifier de nouveaux gisements. La mise en valeur des gisements déjà identifiés sera poursuivie et intensifi ée.

Ainsi les zones aurifères d'Ity, d' Afema, de Bouaflé, de Bonikro et Tongon sont déjà en exploitation. D'autres gisements d'or le seront dans les régions de Kokumbo, du Sud-Comoé et du N'Zi-Comoé.
Les gisements de nickel de Biankouma-Foungbesso seront mis en exploitation. Les gisements de fer du mont Klahoyo seront exploités dans le cadre d'un projet régional prenant en compte les mines de fer de Guinée et qui nécessitera la construction d'un chemin de fer jusqu'à San Pedro.
Les recherches seront poursuivies pour la mise en valeur des gisements de diamants, de colombo-tantalite et de manganèse.

En matière d'hydrocarbures, l'objectif est de poursuivre le renforcement de la prospection pétrolière, l'exploitation et la production, l'utilisation maximale des capacités de raffinage de la SIR, l'exploitation dans des conditions optimales des immenses ressources en gaz naturel.
Le gaz naturel servira également aux besoins des ménages qui seront alimentés directement par des canalisations; il sera aussi utilisé comme carburant pour les véhicules.
La capacité de raffinage de la SIR (Société Ivoirienne de Raffinage) sera accrue, l'objectif étant d'atteindre, à moyen terme, 10 millions de tonnes de pétrole raffiné par an, en attendant la construction et la mise en service d'autres raffineries.

La capacité de production d'énergie électrique sera renforcée, notamment par la construction de nouvelles centrales thermiques à gaz afin de couvrir les besoins nationaux, d'en exporter vers les pays de la sous-région et d'abaisser sensiblement à terme les coûts de l'énergie pour l'industrie.
Des sources alternatives d'énergie, notamment l'énergie solaire, l'énergie éolienne seront également développées. Une agence nationale des énergies nouvelles sera chargée de mettre en œuvre cette nouvelle politique énergétique.
Parallèlement, la politique de vulgarisation de l'utilisation du gaz, y compris le gaz naturel produit au large de nos côtes, pour les usages domestiques et industriels sera poursuivie avec plus de vigueur.

Sur le plan industriel, la politique de développement du gouvernement aura pour objectifs:

- la transformation sur place des produits locaux tant agricoles que miniers - la promotion du développement des petites et moyennes industries (PMI) - et l'incitation à l'implantation de grands groupes industriels internationaux.
- l'accroissement de la part relative de l'industrie dans le PIB et des exportations des produits industriels.

Dans le cadre de la diversification du tissu industriel, de nouveaux secteurs qui offrent de réelles opportunités ont été identifiés. Il s'agit notamment de la filière pharmaceutique, de la filière des biens d'équipement, de la filière emballage, de la valorisation des matériaux locaux tels le géobéton et la tuile dans le bâtiment, de la filière des industries de montage, de maintenance et de réparation de matériels, et de la filière des machines et composants électroniques.
Il convient d'encourager la naissance et le développement d'une nouvelle race de vrais capitaines d'industrie. Il y a lieu de mieux tirer parti de la mondialisation en en minimisant les risques tout en saisissant toutes les opportunités offertes par les investissements directs étrangers notamment dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication, par les privatisations par les "joints- ventures" et par les prises de participations en aval dans les pays développés mêmes.
Des zones industrielles régionales seront mises en place de même que des zones franches (notamment Abidjan, Grand-Bassam, Grand-Lahou, San Pédro et Yamoussoukro) afin d'attirer des entreprises exportatrices.

Le secteur des services

La Côte d'Ivoire, de par sa position traditionnelle de porte d'entrée dans la sous-région ouest- africaine a vocation à devenir l'une ses principales plaques tournantes. La politique de promotion du secteur tertiaire permettra de renouer durablement avec la croissance et renforcera la primauté économique de notre pays dans la sous-région.
Le commerce qui représente 30% du PNB ivoirien contribue largement à la formation des richesses nationales. Il s'agit d'accélérer la modernisation de ce secteur et d'assurer la présence en plus grand nombre des Ivoiriens.
Notre politique de promotion des commerçants nationaux sera redynamisée de sorte que davantage d'Ivoiriens interviennent dans le domaine du commerce et de la distribution grâce à une politique systématique de formation et d'aide à l'installation. Un large soutien sera accordé aux petites et moyennes entreprises commerciales des Ivoiriens.
La politique commerciale à l'exportation sera renforcée par la promotion à l'étranger des produits ivoiriens, à l'occasion des foires, salons et expositions, etc. et la redynamisation des sections et bureaux économiques de nos représentations diplomatiques.
Pour le tourisme, nous d'abord réhabiliter les infrastructures fortement dégradées, puis accroître les capacités d'accueil hôtelier en faisant notamment appel à des investisseurs étrangers. Mais la promotion des opérateurs nationaux du secteur sera privilégiée: facilités d'accès à des finance ments spécialisés à taux bonifié, structures dédiées et fonds affectés à la création de PME/PMI.
Nous proposerons également de nouvelles mesures pour redynamiser l'artisanat dans toutes ses composantes (artisanat d'art, artisanat de production et artisanat de service). Il s'agit notamment de l'élaboration d'un code de l'artisanat, d'un fonds de garantie et de cautionnement mutuel, d'aides à l'installation des artisans, de la création d'un office de l'artisanat, de la révision des barèmes et des modalités de l'impôt, ainsi que de la réforme de la patente.
Au niveau financier, Abidjan constitue déjà un pôle régional d'excellence, avec notamment la présence des sièges de la Commission Bancaire de l'UEMOA et du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers. Le retour à Abidjan de la Banque Africaine de Développement (BAD) sera l'une de nos priorités.
Le secteur financier subira de profondes transformations, dans le but d'une mobilisation accrue de l'épargne et d'un meilleur financement de l'investissement par le renforcement du tissu financier et bancaire.
L'action gouvernementale s'articulera autour de trois principaux axes:
lla diversification des produits d'assurance (assurance- incendie, assurance- inondation, généralisation de l'assurance agricole) et la création d'une société de réassurance et d'assurance à l'exportation.
ll'amélioration du taux de financement des investissements par la mise en place de structures de financement ciblé: Banque agricole à capitaux privés, Banque de financement des PME-PMI, Banque hypothécaire de l'habitat.
ll'implantation d'autres banques internationales privées, comme nous l'avons fait pour la Standard Chartered Bank.
L'accroissement de la mobilisation de l'épargne intérieure se fera à travers la diversification des produits d'épargne, la redynamisation des institutions postales et de retraite et la mise en place d'un ensemble d'incitations fiscales.

En ce qui concerne les technologies de l'information et de la communication

Dans le domaine des télécommunications, la modernisation du réseau téléphonique, le renforcement de la couverture nationale par l'accroissement de la densité téléphonique et la réduction des disparités entre les zones urbaines et les zones rurales, l'amélioration de la qualité du service constituent des objectifs prioritaires.
Le projet national d'acquisition d'un satellite en direction de l'Asie et le projet RASCOM de satellite panafricain assureront la qualité du système de télécommunication internationale.
- Le développement des autres services de télécommunication, en particulier ceux à forte valeur ajoutée tels que l'Internet, la transmission des données, la radio- télécommunication maritime et terrestre et le téléphone cellulaire, demeure une priorité.
Le développement du secteur du téléphone cellulaire (que nous avons mis en œuvre dans les années 1990 avec l'octroi des 3 premières licences), sera poursuivi et démocratisé avec notamment l'incitation à une plus grande couverture nationale de chaque opérateur, et une baisse sensible des prix grâce à une meilleure organisation de la concurrence.

Enfin, le développement du secteur des télécommunications aura des effets induits sur le secteur industriel, notamment par la création d'unités de fabrication de biens et matériels de télécommunication (câbles, appareils...) et d'unités susceptibles d'en assurer la maintenance.
Un dispositif de partenariat sera mis en place avec des opérateurs extérieurs pour amplifier le champ d'activités.

Nos enfants seront initiés à l'usage de l'ordinateur dès l'école primaire. L'utilisation de l'ordinateur sera généralisée dans l'enseignement supérieur. Le projet de fabrication sur place d'ordinateurs avec des partenaires extérieurs sera activement relancé.

Concernant le transport urbain

Le transport urbain fera l'objet d'une restructuration en profondeur pour mettre fin à l'anarchie qui l'affecte actuellement.
La politique de libéralisation du transport urbain sera poursuivie, tout en prenant en compte les aspects sociaux inhérents à ce secteur, notamment les petits transporteurs et les tarifs des transports en commun. Le transport en commun sera privilégié: à cet égard le gouvernement dotera la SOTRA restructurée de moyens accrus.
Le projet de Train Urbain Anyama-Vridi sera réalisé et les études pour la construction d'un métro aérien et d'un tramway seront finalisées.
Une organisation progressive du transport urbain collectif dans les villes de l'intérieur sera mise en œuvre. L'implantation d'unités de montage d'autobus et de minicars sera encouragée pour faire face à la demande et au développement du transport urbain en Côte d'Ivoire et dans la sous- région. La construction de gares routières de marchandises et de voyageurs à Abidjan et dans les villes de l'intérieur sera réalisée dans le cadre des grands travaux d'infrastructures concédés au secteur privé.
Le transport en commun lagunaire sera fortement développé avec les bateaux - bus. Les très beaux sites lagunaires existants seront exploités de manière plus active et plus ingénieuse.

Mesdames et messieurs,
Je voudrais terminer cet exposé introductif en prenant douze engagements qui constituent la base d'un contrat entre vous et nous.

Vous me connaissez, certains d'entre vous m'ont déjà vu à l'œuvre. Ils savent ce que j'ai fait pour mon pays. J'ai, contrairement à d'autres candidats, obtenu des résultats que vous avez pu mesurer. Je sais que je n'ai pas toujours réussi comme il le fallait, mais mon souci a toujours été une Côte d'Ivoire prospère, dotée d'une économie libérale avec des grands capitalistes. J'ai œuvré toute ma vie dans ce sens pour porter haut la Côte d'Ivoire.

Je vous promets, de manière solennelle, de respecter les 12 engagements suivants:

1- La réduction du train de vie de l'Etat et la réalisation d'un solde budgétaire positif, au moins 1,5% du PIB dès la troisième année, couplée avec une forte relance de l'investissement public;

2- La réhabilitation des infrastructures économiques et sociales gravement affectées par la guerre et celles laissées à l'abandon, notamment les universités et les résidences universitaires en associant le secteur privé par le biais de dégrèvements fiscaux;

3- La forte relance des grands travaux d'infrastructure sous la forme de BOO/BOT;

4- L'amnistie fiscale notamment pour les entreprises gravement affectées par la crise dans des conditions à négocier (secteur public/ secteur privé) ;

5- L'apurement total durant mon mandat de la dette intérieure induite par les arriérés intérieurs;

6- Une réforme fiscale profonde afin d'alléger la pression fiscale sur les entreprises et d'encourager la mobilisation de l'épargne.

7- un soutien accru aux petites et moyennes entreprises détenues par des Ivoiriens dans le secteur du commerce et de la distribution;

8- La création dès la première année de mon mandat du fonds de pensions pour accroître les investissements nationaux tant économiques que sociaux, tout en veillant au respect de normes prudentielles ;

9- L'exemption fiscale pour les jeunes PME / PMI sur les trois premières années après leur création et la mise en place d'un fonds de soutien pour faciliter l'accès des PME au crédit à des taux d'intérêt réduits;

10- Le financement à hauteur de 1% du budget de l'Etat dans un premier temps, puis de 1 % PIB, du secteur de la recherche-développement afin de soutenir les entreprises partenaires aux différents projets de développement de leurs produits,.

11- La simplification des procédures d' exportation, d 'importation, de création des entreprises dans tous les secteurs de l'économie pour réduire les coûts et accroître la compétitivité de notre économie, avec la réactivation du CEPICI et des autres guichets uniques (minier, pétrolier, construction et urbanisme,...).

12- La forte relance de la construction de logements sociaux et ruraux en vue de donner une forte impulsion à l'immobilier et de lutter efficacement contre la pauvreté.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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