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Politique Publié le jeudi 14 janvier 2010 | Nuit & Jour

La chronique de JHK : D’inutiles poussées d’adrénaline

« Mambé a reconnu les faits de fraude. On a attrapé le voleur, qu’est-ce qu’on fait de lui ? Voilà la question que nous vous posons » s’est exprimé Charles Blé Goudé, leader de la Galaxie patriotique et Directeur national de campagne adjoint de Laurent Gbagbo chargé de la jeunesse.

Dans une déclaration antérieure, il avait déjà demandé la démission de Beugré Mambé et la dissolution de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Lui emboîtant le pas, Bro Grébé Geneviève, son pendant féminin avait aussi exprimé les mêmes souhaits.

Cette affaire dite des ‘’429000 inscrits clandestins’’ qui secoue actuellement le landerneau politique national est une véritable aubaine pour le FPI qui entend s’en saisir pour régler certains comptes.

Notamment avec le président de la CEI dont chacun connaît le bord politique (il est militant du PDCI). Mais, il faut tout de suite reconnaître que celui-ci a offert la verge pour qu’on le batte.

Autrement, comment comprendre qu’il ait autorisé un croisement parallèle qui a conduit au repêchage de 429000 personnes à l’insu des structures impliquées dans le processus électoral.

A savoir la Sagem, l’INS, l’ONI et la CNSI. C’est donc une opération clandestine. Mais l’insertion de ces 429000 cas litigieux n’a pas été faite sur les listes électorales. Il n’y a donc pas eu de fraude mais le président de l’institution n’en a pas moins fauté. Il a en effet, gravement péché. Et ses contempteurs sont désormais fondés à lui voler dans les plumes. Mais pas jusqu’à demander sa tête puisqu’au final, on l’a dit, il n’y a pas eu fraude. Et il a déjà assez payé pour avoir été vilipendé et livré à la vindicte populaire. Cela dit, on peut s’interroger sur l’opportunité d’exiger la dissolution de la CEI. Passe que Charles Blé Goudé et le FPI demandent la tête de Beugré Mambré mais qu’ils exigent la dissolution de la CEI peut paraître curieux. Surtout qu’il est avéré que les 429000 inscrits clandestins n’ont pas été ajoutés sur les listes électorales et qu’au surplus le CD-Rom contenant les données y afférentes sera détruit. Alors pourquoi vouloir dissoudre la CEI ?

Que cache une telle exigence qui, en l’état actuel du processus, peut apparaître comme un recul.

En tout état de cause, cette affaire est une grosse tempête dans un petit verre d’eau.

Le FPI et ses alliés gagneraient à s’investir dans la campagne électorale comme l’a si bien commencé la Direction nationale de campagne de Laurent Gbagbo plutôt qu’à chercher partout et toujours la petite bête. Ne dit-on pas que le diable est dans les détails ? Le processus électoral ne peut souffrir encore d’inutiles poussées d’adrénaline ou d’urticaire de qui que ce soit. Il est vrai que Beugré Mambé a péché mais du moment qu’il a reconnu son erreur et que celle-ci n’aura finalement eu aucune incidence sur le processus en cours, ne serait-il pas plus indiqué de ne pas monter cette affaire en épingle ? Au contraire, la meilleure attitude à tenir serait de redoubler de vigilance pour que de tels écarts ne se produisent plus.

C’est le lieu de saluer la réaction du Premier ministre Guillaume Soro qui s’est gardé d’accabler Beugré Mambé outre mesure et a plutôt appelé au calme et à la sérénité. Il n’empêche, il s’est engagé à plus de vigilance et a décidé de surveiller plus étroitement le travail de la CEI. « Certes, la CEI gouverne le processus, mais il y aura un droit de regard de l’INS, de la Sagem, pour que ce soit un processus ouvert et consensuel » a indiqué le Chef du gouvernement soucieux de la bonne marche du processus électoral dont il est le garant de la crédibilité. En clair, il a recadré les choses. C’est une attitude responsable dont les autres acteurs de la crise gagneraient à prendre de la graine. Car l’appel au lynchage de Beugré Mambé est de toute évidence une mauvaise solution à la question des 429000 cas litigieux qui défraie la chronique.

C’est connu, en toute chose, il faut savoir mesure et raison garder. Afin d’éviter les excès et les outrances.

Jean Henri Kwahulé
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