L'invité des petits déjeuners de La majorité présidentielle mardi dernier, Koné Katinan, a exposé sur la politique d'intégration de Laurent Gbagbo.
Près de cinquante ans après les Indépendances, l'Afrique de l'Ouest demeure fortement divisée. Seize États se partagent cette partie du continent. Seuls le Nigeria, le Ghana et la Côte-d'Ivoire, ont des populations dépassant 10 millions d'habitants. Ce découpage de la région est renforcé par des barrières commerciales, linguistiques, culturelles; administratives, et autres. Malgré tous les efforts qui ont été déployés pour réduire ces barrières, le progrès enregistré demeure très modeste.
Le besoin de surmonter ces obstacles est évident, dans un monde de plus en plus interdépendant, et on constate chez les penseurs et les responsables du développement dans la région, un engouement sincère pour l'intégration et la coopération régionales. On inclura sous ce titre une vaste gamme de projets, y compris ceux qu'on associe normalement à l'intégration économique, mais également des projets de collaboration régionale à tous les niveaux: infrastructures, gestion des ressources naturelles, éducation et recherche, santé, information et communication, échanges technologiques, réseaux d'opérateurs économiques et d'Ong, droits humains et démocratie... Le thème est vaste. La problématique de l'intégration et de la coopération régionale, de nature multidimensionnelle, est donc difficile à cerner du point de vue d'une seule spécialité ou d'une seule discipline.
Au moment où nous nous apprêtons à aborder les élections générales en Côte d'ivoire, il est bon que chaque écurie dise sa vision du monde intégré de l'Afrique de l'Ouest. Cette intégration, fer de lance du développement des économies nationales et sous-régionales ne peut laisser indifférents les candidats sérieux à l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire voire même dans les autres nations de la sous-région. Le candidat Henri Konan Bédié du Pdci-Rda dit sa vision dans la présentation de son programme présidentiel, paru de le quotidien le Nouveau Réveil du 8 janvier 2010. Le candidat président Laurent Gbagbo en parle dans son livre programme de la page 194 à 208. Il dit son expérience de cet outil de développement, démontre son utilité et propose sa vision d'une Afrique qui doit avoir sa place dans le monde et dont la Côte d'ivoire devra être le moteur de l'intégration ouest- africaine.
A l'invitation des communicateurs bénévoles pour la victoire de Gbagbo, il nous sera loisible de décortiquer ces visions et d'instruire le peuple ivoirien sur les axes de mise en œuvre de la grande vision intégratrice pour l'Afrique.
Avant d'en parler de façon plus approfondie, il convient, pour la gouverne de tous, de définir ce qu'est l'intégration et donner les critères premiers de celui qui peut la conduire.
L'intégration est:
- Un phénomène d'ordre institutionnel incluant une démarche politique d'États souverains,
- Un désir de fusionner les atouts et optimiser les projets de développement ;
- Un désir de mutualiser les risques collectifs et accroître les échanges sur des bases mutuellement bénéfiques.
Elle est matérialisée par des directives, des accords et des traités entre deux ou plusieurs États.
En ce qui concerne les critères de celui qui peut la conduire, nous pouvons retenir 3 principaux qui sont:
- Avoir du charisme :
- Avoir une vision indépendantiste (complètement affranchi du joug de la colonisation)
- Avoir une vision intégrationniste (volonté délibérée d'aller à la mutualisation des intérêts)
L'Intégration selon Bédié
Le jeudi 7 janvier dernier, le président Bédié, candidat à l'élection présidentielle, a présenté son projet de société, diffusé par le quotidien le Nouveau réveil du vendredi 8 janvier 2010.
A la page 7 et au 10e point de ses défis, il est mentionné le défi de l'intégration et le rayonnement de la Côte d'ivoire.
Il révèle Ceci: Bâtir l'Eléphant d'Afrique, c'est affirmer le rôle de la Côte d'Ivoire dans l'intégration sous-régionale et africaine. Il s'agira de s'appuyer sur les cercles concentriques de développement pour renforcer sa position de place financière et de pôle économique majeurs. Je m'emploierai à redonner à la Côte d'ivoire la place qui est la sienne dans le concert des nations et à faire d'elle la locomotive du développement dans la sous-région au service d'une politique dynamique de coopération sous-régionale, régionale et internationale. Fin de citation.
Comme on le voit, c'est de façon lapidaire que le candidat Bédié traite la question de l'intégration qui pourtant doit lui permettre de faire de la Côte d'ivoire, un hub économique et financier.
Pourquoi le faire, comment le faire, quand le faire, motus et bouche cousue. Nous ne pouvons en dire davantage quand nous considérons la place prépondérante qu'il donne aux autres aspects de son programme présidentiel.
Il est de notoriété publique qu'une chose qui se conçoit bien s'énonce bien. Et comme nous n'avons pas la certitude que cet effet d'annonce ait été bien conçu, il nous est loisible de rappeler qu'une politique se pense, s'écrit, s'annonce, s'explique, se décline et se met en œuvre.
Telle qu'annoncée dans son programme présidentiel, la politique d'intégration n'est pas visible à plus forte raison lisible. Quelque part, il est fait mention de la contribution substantielle au développement de la coopération régionale en Afrique de l'ouest à travers la fourniture d'énergie électrique aux pays voisins, en parlant du potentiel énergétique de la Côte d'ivoire. C'est bien éparse tout cela!
Est-ce les cadres concentriques de développement qui sont un concept flou pour l'Afrique, qui constitueront la trame de cette politique? On n'en sait pas trop grand-chose.
Vous voyez donc qu'à l'absence de schéma clair, nous sommes fondés à ne pas nous risquer dans des chemins sans lumière.
De toute façon, celui-là qui parle d'intégration n'a ni le charisme nécessaire, ni une vision claire de l'intégration parce qu'ayant montré des lacunes en la matière durant les 6 ans de mandat. Il est disqualifié pour parler et conduire une telle intégration qui nécessite que l'animateur soit complètement affranchi du joug de la colonisation et marque une réelle disposition d'indépendantiste. Car l'intégration est d'abord et avant tout un phénomène d'ordre institutionnel incluant une démarche politique d'Etats souverains. Or, le recours constant à l'ordre colonial pour régenter les questions politiques et économiques de son pays, pis, la propension à faire appel à l'Onu et aux institutions internationales pour mettre son propre pays sous gouvernorat ou sous tutelle, montre à l'évidence, que le Candidat Bédié ne peut ni penser, ni valablement conduire une intégration réussie. D'ailleurs, il en parle du bout des lèvres.
L’Intégration selon Gbagbo
A contrario, et ce n'est pas pour faire du narcissisme, le candidat Laurent Gbagbo, dans une démarche pédagogique, simple et lisible, nous donne les grandes lignes de sa politique d'intégration en repensant la place de la Côte d'ivoire dans le monde. Page 194 à la page 208. Il explique pourquoi il est important de conduire cette réflexion, car la mise en œuvre de son ambitieux programme se fera dans un contexte international caractérisé par des mutations profondes, des périls et risques nouveaux et des crises qui touchent aux fondements même de l'ordre international.
Pour nous, à la majorité présidentielle (Lmp), l'intégration régionale ne peut pas se réaliser exclusivement par le haut, comme on a essayé de le faire. La réussite de toute approche suppose donc la compréhension de l'incidence des coûts et des bénéfices de l'intégration sur différentes catégories sociales et politiques, afin d'aboutir à des propositions politiquement réalistes.
C'est pourquoi, faire de la Côte d'ivoire un moteur de l'intégration ouest-africaine demeure pour le candidat de La majorité présidentielle une vision essentielle, car il sait très bien que, si la Côte d'ivoire veut avoir un développement décisif et durable, elle doit faire de l'intégration une ambition et un projet partagés. C'est un devoir.
Ce devoir s'articule autour des points suivants :
- La mise en place d'un mécanisme communautaire de sécurité collective;
La construction d'un marché sous régional;
- Le défi des monnaies multiples
-La politique commune de l'énergie;
-La coordination des politiques environnementales ;
-Le financement des programmes communs;
-Le renforcement de la coopération intracommunautaire.
Sur ces différents points, la démarche est la même, c'est-à-dire, observer, analyser, donner des solutions alternatives qui fondent notre politique d'intégration. C'est cela la démarche scientifique et politique. C'est lisible et chacun y fonde son opinion et aiguise ses choix.
Ses propositions viennent corriger les insuffisances majeures qui ont plombé l'intégration sous-régionale. Celles-ci ont pour noms entre autres: La survivance des velléités d'ingérence des ex-puissances coloniales; les méfiances entretenues par la persistance des crises politiques et des conflits armés; l'insuffisance des infrastructures régionales (énergie, télécommunications, transport); la persistance d'une économie de traite et extravertie; la faiblesse de la mobilisation des ressources de financements et la trop forte dépendance des Economies nationales vis-à-vis de l'aide extérieure.
A suivre
Propos recueillis par Roger Kassé
Près de cinquante ans après les Indépendances, l'Afrique de l'Ouest demeure fortement divisée. Seize États se partagent cette partie du continent. Seuls le Nigeria, le Ghana et la Côte-d'Ivoire, ont des populations dépassant 10 millions d'habitants. Ce découpage de la région est renforcé par des barrières commerciales, linguistiques, culturelles; administratives, et autres. Malgré tous les efforts qui ont été déployés pour réduire ces barrières, le progrès enregistré demeure très modeste.
Le besoin de surmonter ces obstacles est évident, dans un monde de plus en plus interdépendant, et on constate chez les penseurs et les responsables du développement dans la région, un engouement sincère pour l'intégration et la coopération régionales. On inclura sous ce titre une vaste gamme de projets, y compris ceux qu'on associe normalement à l'intégration économique, mais également des projets de collaboration régionale à tous les niveaux: infrastructures, gestion des ressources naturelles, éducation et recherche, santé, information et communication, échanges technologiques, réseaux d'opérateurs économiques et d'Ong, droits humains et démocratie... Le thème est vaste. La problématique de l'intégration et de la coopération régionale, de nature multidimensionnelle, est donc difficile à cerner du point de vue d'une seule spécialité ou d'une seule discipline.
Au moment où nous nous apprêtons à aborder les élections générales en Côte d'ivoire, il est bon que chaque écurie dise sa vision du monde intégré de l'Afrique de l'Ouest. Cette intégration, fer de lance du développement des économies nationales et sous-régionales ne peut laisser indifférents les candidats sérieux à l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire voire même dans les autres nations de la sous-région. Le candidat Henri Konan Bédié du Pdci-Rda dit sa vision dans la présentation de son programme présidentiel, paru de le quotidien le Nouveau Réveil du 8 janvier 2010. Le candidat président Laurent Gbagbo en parle dans son livre programme de la page 194 à 208. Il dit son expérience de cet outil de développement, démontre son utilité et propose sa vision d'une Afrique qui doit avoir sa place dans le monde et dont la Côte d'ivoire devra être le moteur de l'intégration ouest- africaine.
A l'invitation des communicateurs bénévoles pour la victoire de Gbagbo, il nous sera loisible de décortiquer ces visions et d'instruire le peuple ivoirien sur les axes de mise en œuvre de la grande vision intégratrice pour l'Afrique.
Avant d'en parler de façon plus approfondie, il convient, pour la gouverne de tous, de définir ce qu'est l'intégration et donner les critères premiers de celui qui peut la conduire.
L'intégration est:
- Un phénomène d'ordre institutionnel incluant une démarche politique d'États souverains,
- Un désir de fusionner les atouts et optimiser les projets de développement ;
- Un désir de mutualiser les risques collectifs et accroître les échanges sur des bases mutuellement bénéfiques.
Elle est matérialisée par des directives, des accords et des traités entre deux ou plusieurs États.
En ce qui concerne les critères de celui qui peut la conduire, nous pouvons retenir 3 principaux qui sont:
- Avoir du charisme :
- Avoir une vision indépendantiste (complètement affranchi du joug de la colonisation)
- Avoir une vision intégrationniste (volonté délibérée d'aller à la mutualisation des intérêts)
L'Intégration selon Bédié
Le jeudi 7 janvier dernier, le président Bédié, candidat à l'élection présidentielle, a présenté son projet de société, diffusé par le quotidien le Nouveau réveil du vendredi 8 janvier 2010.
A la page 7 et au 10e point de ses défis, il est mentionné le défi de l'intégration et le rayonnement de la Côte d'ivoire.
Il révèle Ceci: Bâtir l'Eléphant d'Afrique, c'est affirmer le rôle de la Côte d'Ivoire dans l'intégration sous-régionale et africaine. Il s'agira de s'appuyer sur les cercles concentriques de développement pour renforcer sa position de place financière et de pôle économique majeurs. Je m'emploierai à redonner à la Côte d'ivoire la place qui est la sienne dans le concert des nations et à faire d'elle la locomotive du développement dans la sous-région au service d'une politique dynamique de coopération sous-régionale, régionale et internationale. Fin de citation.
Comme on le voit, c'est de façon lapidaire que le candidat Bédié traite la question de l'intégration qui pourtant doit lui permettre de faire de la Côte d'ivoire, un hub économique et financier.
Pourquoi le faire, comment le faire, quand le faire, motus et bouche cousue. Nous ne pouvons en dire davantage quand nous considérons la place prépondérante qu'il donne aux autres aspects de son programme présidentiel.
Il est de notoriété publique qu'une chose qui se conçoit bien s'énonce bien. Et comme nous n'avons pas la certitude que cet effet d'annonce ait été bien conçu, il nous est loisible de rappeler qu'une politique se pense, s'écrit, s'annonce, s'explique, se décline et se met en œuvre.
Telle qu'annoncée dans son programme présidentiel, la politique d'intégration n'est pas visible à plus forte raison lisible. Quelque part, il est fait mention de la contribution substantielle au développement de la coopération régionale en Afrique de l'ouest à travers la fourniture d'énergie électrique aux pays voisins, en parlant du potentiel énergétique de la Côte d'ivoire. C'est bien éparse tout cela!
Est-ce les cadres concentriques de développement qui sont un concept flou pour l'Afrique, qui constitueront la trame de cette politique? On n'en sait pas trop grand-chose.
Vous voyez donc qu'à l'absence de schéma clair, nous sommes fondés à ne pas nous risquer dans des chemins sans lumière.
De toute façon, celui-là qui parle d'intégration n'a ni le charisme nécessaire, ni une vision claire de l'intégration parce qu'ayant montré des lacunes en la matière durant les 6 ans de mandat. Il est disqualifié pour parler et conduire une telle intégration qui nécessite que l'animateur soit complètement affranchi du joug de la colonisation et marque une réelle disposition d'indépendantiste. Car l'intégration est d'abord et avant tout un phénomène d'ordre institutionnel incluant une démarche politique d'Etats souverains. Or, le recours constant à l'ordre colonial pour régenter les questions politiques et économiques de son pays, pis, la propension à faire appel à l'Onu et aux institutions internationales pour mettre son propre pays sous gouvernorat ou sous tutelle, montre à l'évidence, que le Candidat Bédié ne peut ni penser, ni valablement conduire une intégration réussie. D'ailleurs, il en parle du bout des lèvres.
L’Intégration selon Gbagbo
A contrario, et ce n'est pas pour faire du narcissisme, le candidat Laurent Gbagbo, dans une démarche pédagogique, simple et lisible, nous donne les grandes lignes de sa politique d'intégration en repensant la place de la Côte d'ivoire dans le monde. Page 194 à la page 208. Il explique pourquoi il est important de conduire cette réflexion, car la mise en œuvre de son ambitieux programme se fera dans un contexte international caractérisé par des mutations profondes, des périls et risques nouveaux et des crises qui touchent aux fondements même de l'ordre international.
Pour nous, à la majorité présidentielle (Lmp), l'intégration régionale ne peut pas se réaliser exclusivement par le haut, comme on a essayé de le faire. La réussite de toute approche suppose donc la compréhension de l'incidence des coûts et des bénéfices de l'intégration sur différentes catégories sociales et politiques, afin d'aboutir à des propositions politiquement réalistes.
C'est pourquoi, faire de la Côte d'ivoire un moteur de l'intégration ouest-africaine demeure pour le candidat de La majorité présidentielle une vision essentielle, car il sait très bien que, si la Côte d'ivoire veut avoir un développement décisif et durable, elle doit faire de l'intégration une ambition et un projet partagés. C'est un devoir.
Ce devoir s'articule autour des points suivants :
- La mise en place d'un mécanisme communautaire de sécurité collective;
La construction d'un marché sous régional;
- Le défi des monnaies multiples
-La politique commune de l'énergie;
-La coordination des politiques environnementales ;
-Le financement des programmes communs;
-Le renforcement de la coopération intracommunautaire.
Sur ces différents points, la démarche est la même, c'est-à-dire, observer, analyser, donner des solutions alternatives qui fondent notre politique d'intégration. C'est cela la démarche scientifique et politique. C'est lisible et chacun y fonde son opinion et aiguise ses choix.
Ses propositions viennent corriger les insuffisances majeures qui ont plombé l'intégration sous-régionale. Celles-ci ont pour noms entre autres: La survivance des velléités d'ingérence des ex-puissances coloniales; les méfiances entretenues par la persistance des crises politiques et des conflits armés; l'insuffisance des infrastructures régionales (énergie, télécommunications, transport); la persistance d'une économie de traite et extravertie; la faiblesse de la mobilisation des ressources de financements et la trop forte dépendance des Economies nationales vis-à-vis de l'aide extérieure.
A suivre
Propos recueillis par Roger Kassé