N'y a-t-il donc aucune morale dans la politique ivoirienne ? Peut-on, au nom d'un fauteuil présidentiel, se permettre tous les comportements au point de mettre en danger, la vie de millions de personnes ? N'y a-t-il personne d'assez sage dans ce pays pour interpeller les responsables de la télévision ivoirienne et leur dire qu'ils n'ont pas pour mission d'amplifier et de relayer les discours de haine dans le pays ? N'y a-t-il personne d'assez sage dans ce pays pour interpeller ces dirigeants et leur dire qu'ils n'ont pas le droit d'amplifier la division des enfants de ce pays et de contribuer à les monter les uns contre les autres ? Le comportement de la télévision ivoirienne, depuis l'éclatement de l'affaire de la Cei, est des plus indignes. Jamais information n'a fait l'objet d'un traitement aussi médiocre et aussi partisan ! Le président Gbagbo, qui, en tant qu'opposant, disait ce qui suit hier, est-il fier de ce qui se passe à la télévision ivoirienne qui se comporte sous son règne, comme la tristement célèbre radio " mille-collines " du Rwanda ? : " Les médias d'Etat font montre d'indignité en Côte d'Ivoire. Ceux qui animent la radio et la télévision se montrent inféodés au Pdci. Je n'avais jamais pensé qu'à l'heure du multipartisme, les Ivoiriens occupant ces postes-là se conduiraient de cette manière. Je suis vraiment indigné par leur comportement (…).
Je parle de faits (…) Je vous dis que la radio et la télévision sont à la dévotion du parti au pouvoir. Vous ne pouvez pas ouvrir (sic) la télévision sans voir la tête de Bédié ou encore un défilé du Pdci. C'est indigne. Totalement indigne. " Réf : Laurent Gbagbo, in " Le temps de l'espoir ", entretiens avec Honoré de Sumo, Johannesburg, les Editions continentales, 1995, p.78-79. Depuis que notre opposant est au pouvoir, il est impossible d'ouvrir la télévision sans voir " sa tête " au moins 20 fois par jour ou celle de quelqu'un de son bord politique. Oui, nous aussi, nous n'avions jamais pensé qu'avec l'arrivée de monsieur Laurent Gbagbo au pouvoir, les responsables de la télévision pourraient se comporter de façon aussi " indigne ", pour utiliser sa propre expression. Nous n'avions jamais pensé que 20 ans après le retour du multipartisme en Côte d'Ivoire, la télévision publique pourrait encore servir d'instrument d'inoculation des virus de la haine dans le corps social. Depuis l'histoire des 429 mille individus que le président de la Cei aurait inscrits (ce qui s'est avéré inexact) sur la liste électorale, il n'y a que Blé Goudé, Gervais Coulibaly et tous les oracles de la refondation qui ont droit aux caméras de la Rti. Pour accuser, accuser, et accuser les autres. Impossible depuis le samedi 9 janvier d'ouvrir la télévision sans " voir leur tête ". Le procès est à sens unique à la Rti. Pas de droit de la défense. Monsieur Jean Jacques Béchio a eu droit le lundi dernier, pendant 8 minutes, au plateau du journal de 20 heures.
Pour dire quoi ? Pour dire des choses agréables à l'oreille de l'ancien opposant. Et frustrer les autres, par le canal d'une télévision publique. Et ceux qu'il a ainsi vilipendés n'auront jamais l'occasion de se défendre devant les caméras de la télévision publique. Parce qu'ils ne sont pas proches du président. Le même jour, la présentation du livre-programme de l'omni-président-candidat qui a déjà fait l'objet de larges diffusions télévisées depuis le 29 décembre, a eu droit à une édition spéciale. Un candidat à l'élection présidentielle qui a droit à une édition spéciale pour présenter son programme. A-t-on déjà vu cela dans ce pays? Mais n'allez surtout pas vous plaindre au Cnca, hein ! L'ancien opposant vous dira ceci : " Il y en a qui ne sont pas présidents, et ils veulent passer à la télévision (…) Bon, il faut leur dire d'attendre les élections et puis on va voir. S'ils ne sont pas élus, ils attendront cinq ans encore ". Réf : Soir Infos N°4053 du jeudi 06 mars 2008. Devant cet état de fait, de quel droit à l'information parle donc M. Franck Anderson Kouassi du Cnca, quand il parle des radios et télés en zone Cno qu'il veut fermer? Même au Sud, le seul droit à l'information des populations, c'est celui de " voir la tête " des magiciens de la refondation à la télévision, 24h sur 24. Tous les jours ! Et on devrait s'estimer heureux ? De vivre sous la plus sévère des dialectiques du tout et de son contraire ? Avec une télévision qui sert de relais aux messages de haine, d'injures et de contrevérités?
ASSALE TIEMOKO
Je parle de faits (…) Je vous dis que la radio et la télévision sont à la dévotion du parti au pouvoir. Vous ne pouvez pas ouvrir (sic) la télévision sans voir la tête de Bédié ou encore un défilé du Pdci. C'est indigne. Totalement indigne. " Réf : Laurent Gbagbo, in " Le temps de l'espoir ", entretiens avec Honoré de Sumo, Johannesburg, les Editions continentales, 1995, p.78-79. Depuis que notre opposant est au pouvoir, il est impossible d'ouvrir la télévision sans voir " sa tête " au moins 20 fois par jour ou celle de quelqu'un de son bord politique. Oui, nous aussi, nous n'avions jamais pensé qu'avec l'arrivée de monsieur Laurent Gbagbo au pouvoir, les responsables de la télévision pourraient se comporter de façon aussi " indigne ", pour utiliser sa propre expression. Nous n'avions jamais pensé que 20 ans après le retour du multipartisme en Côte d'Ivoire, la télévision publique pourrait encore servir d'instrument d'inoculation des virus de la haine dans le corps social. Depuis l'histoire des 429 mille individus que le président de la Cei aurait inscrits (ce qui s'est avéré inexact) sur la liste électorale, il n'y a que Blé Goudé, Gervais Coulibaly et tous les oracles de la refondation qui ont droit aux caméras de la Rti. Pour accuser, accuser, et accuser les autres. Impossible depuis le samedi 9 janvier d'ouvrir la télévision sans " voir leur tête ". Le procès est à sens unique à la Rti. Pas de droit de la défense. Monsieur Jean Jacques Béchio a eu droit le lundi dernier, pendant 8 minutes, au plateau du journal de 20 heures.
Pour dire quoi ? Pour dire des choses agréables à l'oreille de l'ancien opposant. Et frustrer les autres, par le canal d'une télévision publique. Et ceux qu'il a ainsi vilipendés n'auront jamais l'occasion de se défendre devant les caméras de la télévision publique. Parce qu'ils ne sont pas proches du président. Le même jour, la présentation du livre-programme de l'omni-président-candidat qui a déjà fait l'objet de larges diffusions télévisées depuis le 29 décembre, a eu droit à une édition spéciale. Un candidat à l'élection présidentielle qui a droit à une édition spéciale pour présenter son programme. A-t-on déjà vu cela dans ce pays? Mais n'allez surtout pas vous plaindre au Cnca, hein ! L'ancien opposant vous dira ceci : " Il y en a qui ne sont pas présidents, et ils veulent passer à la télévision (…) Bon, il faut leur dire d'attendre les élections et puis on va voir. S'ils ne sont pas élus, ils attendront cinq ans encore ". Réf : Soir Infos N°4053 du jeudi 06 mars 2008. Devant cet état de fait, de quel droit à l'information parle donc M. Franck Anderson Kouassi du Cnca, quand il parle des radios et télés en zone Cno qu'il veut fermer? Même au Sud, le seul droit à l'information des populations, c'est celui de " voir la tête " des magiciens de la refondation à la télévision, 24h sur 24. Tous les jours ! Et on devrait s'estimer heureux ? De vivre sous la plus sévère des dialectiques du tout et de son contraire ? Avec une télévision qui sert de relais aux messages de haine, d'injures et de contrevérités?
ASSALE TIEMOKO