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Politique Publié le jeudi 14 janvier 2010 | Le Patriote

Marche des jeunes du PDCI : La police gaze les manifestants KKB interpellé puis relâché

Une pluie de grenades lacrymogènes et un nuage de fumée suffocante. Une débandade générale et des cris de détresse. Puis à la fin, un nombre incalculable de douilles de bombes lacrymogènes éparpillées çà et là. Nous ne sommes pas sur un théâtre des opérations encore moins sur un champ de bataille. Mais, bien à Cocody, au siège du PDCI. Et c’était hier en milieu de journée. C’est l’œuvre de plusieurs dizaines de policiers qui ont eu pour instruction de ‘’mater’, c’est le cas de le dire, la marche pacifique que les jeunes du PDCI ont voulu effectuer pour ‘’libérer’’ «la télévision ivoirienne devenue depuis un certain temps, un instrument de propagande, de haine et de division à la solde du FPI» comme l’a si bien fait remarquer le leader des jeunes du PDCI, Kouadio Konan Bertin, avant de s’écrier : « (…) Cela ne peut plus continuer». C’est pourquoi, il a demandé à tous les jeunes regroupés dans l’enceinte de la Maison du parti à Cocody de se joindre à lui, pour aller déposer une motion de soutien à la RTI. A la tête donc de plusieurs dizaines de militants de la JPDCI, celui-ci et ses amis sortent. Pendant ce temps, dehors, l’on compte des dizaines véhicule de police. Et un nombre impressionnant de policiers, armés de boucliers, de matraques et de bombes lacrymogènes. Mais, ce dispositif n’effraie guère les jeunes militants de l’ancien parti au pouvoir. Ils savent que le détachement de police présent n’est pas venu pour dîner avec eux. Les dirigeants appellent les uns et les autres ‘’au calme’’. Les messages et les consignes sont très clairs: «Ne provoquez pas les policiers ! C’est une marche pacifique». Entre temps, les marcheurs avancent. A pas lents. Les mains en l’air. Chantant l’hymne national, comme pour affirmer leur patriotisme. Mais la police ne l’entend pas de cette oreille. Ses éléments se mettent en place. Marchent au pas de course et se positionnent juste devant les manifestants. KKB et ses camarades arrivent à leur niveau. L’atmosphère est tendue. La police n’entend point permettre que les marcheurs franchissent la ‘’ligne rouge’’. Les jeunes du PDCI n’entendent pas non plus se laisser intimider par cette ‘’interdiction’’. Et ce qui devait arriver, arriva. Un policier dégoupille sa grenade lacrymogène et la lance. Il est imité par un, puis deux, puis trois autres. En une fraction de secondes, c’est un déluge de gaz lacrymogènes qui s’abat sur le périmètre. Provoquant une nuage de fumée suffocante. C’est la débandade générale. Dans ce désordre, le président des jeunes Kouadio Konan Bertin, est aux mains des hommes en armes qui lui font sa fête.
La quasi-totalité des manifestants réussissent à se retrouver dans l’enceinte de la Maison du parti. Ils croyaient avoir trouvé refuge. Erreur. Les policiers font pleuvoir des dizaines de bombes lacrymogènes à l’intérieur. L’air est irrespirable. On étouffe. Même les responsables du RHDP qui s’y trouvent pour une réunion du directoire sont obligés de mettre un terme à leur rencontre. Tant l’atmosphère est devenue insupportable. Le face-à-face dure près d’une heure. Les policiers vont même jusqu’à provoquer les manifestants pour les faire sortir de leur gond. Une demi dizaine d’entre eux, est venu jusqu’à la porte d’entrée du siège pour narguer les manifestants afin que ceux-ci commettent l’erreur de s’en prendre à eux pour justifier une répression sévère et sauvage et certainement un bain de sang. Mais le piège n’a pas fonctionné. C’est dans ce beau désordre que, subitement, apparaît KKB. Le tricot qu’il porte est en lambeaux. Le visage complètement tuméfié. Mais la démarche sûre et rassurante. Il est accueilli par un tonnerre d’applaudissements. Celui que certains militants n’ont pas hésité à qualifier de ‘’capitaine Courage’’ rejoint dans la salle, les responsables du RHDP. Le huis-clos entre KKB et ses ‘’patrons’’ dure une quinzaine de minutes. Celui-ci demande à ses camarades de rester sereins. C’est sur ces faits que le Général de Division Gaston Ouassénan Koné, ancien ministre de la Sécurité ‘’prend le risque de sortir’’. Pour affronter les policiers. Il se dirige vers un officier qui se met au garde-à-vous. Les deux personnes échangent quelques secondes. Puis, les deux responsables de la police qui coordonnent les opérations sur le terrain et le ministre Ouassénan franchissent le portail d’entrée de la Maison du parti. C’est le début d’un long échange qui s’avère fructueux, puisque les Policiers lèvent leur dispositif. Les centaines de militants, les journalistes et photographes qui s’y trouvaient peuvent enfin sortir. Quelle journée !

Yves-M. ABIET
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