«Nous disons au FPI que s’il veut le désordre, il aura le désordre ». C’est la mise en garde faite hier par Karamoko Yayoro, premier responsable de la jeunesse au RDR, au camp présidentiel. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’adrénaline au plan sociopolitique est monté hier matin d’un cran suite à la répression de la marche pacifique de la jeunesse du PDCI. Dans la soirée celle du RDR avec à sa tête Karamoko Yayoro, est montée au créneau, à la rue Lepic, pour exprimer son indignation face à ce qu’elle a appelé « la propagande forcenée » et l’assassinat programmé de la démocratie en Côte d’Ivoire par le FPI. Ainsi, les directeurs de campagne d’ADO chargés de la jeunesse dans le District d’Abidjan et banlieue se sont réunis en Assemblée générale extraordinaire pour analyser la situation politique marquée depuis quelques jours par une volonté délibérée du camp présidentiel de porter un coup d’arrêt au processus électoral en demandant la démission du président de la commission électorale indépendante. Le visage sérieux qui dénote de la gravité de la situation, entouré de ses principaux lieutenants, le président de la jeunesse du parti d’Alassane Dramane Ouattara, n’a pas mâché ses mots devant la presse. Après avoir fait un bref rappel de la situation qui a débouché sur le regain de tension qui prévaut, Karamoko Yayoro a affirmé que le FPI ne veut pas aller aux élections du moins ne veut y aller qu’à ses conditions. D’où sa volonté de discréditer en vue de la caporaliser, la Commission électorale indépendante. Le diagnostic de la situation est clair. A en croire, le directeur central adjoint de campagne chargé de la jeunesse, le FPI prépare son passage en force aux élections à venir, par « la propagande forcenée, la caporalisation des médias d’Etat et la manipulation des Forces armées nationales pour en faire une véritable milice » à ses ordres. Il en conclut que « le FPI est un parti cagoulard adepte de la fraude et de l’obscurantisme ». En conséquence, Karamoko Yayoro a invité toutes les bases de la jeunesse du RDR et même de la société civile à « s’opposer de façon vigoureuse et immédiate à toute action de déstabilisation entreprise par le camp présidentiel ». Pour ce faire, a-t-il ajouté « si le FPI et ses affidés descendent dans la rue, nous descendrons automatiquement. C’est un mot d’ordre qui court à partir de cet instant ». Le conférencier a ajouté à ses exigences « la démission de Brou Amessan, directeur général de la RTI pour plus d’équité et la démission de Laurent Gbagbo de son poste de chef de l’Etat». Il a conclu pour dire que le FPI et ses mouvements satellites doivent savoir qu’ils n’ont pas « le monopole des actions de force ».
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté