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Politique Publié le lundi 18 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Présumé coupable de fraude avant l`enquête de Tagro : Les vraies raisons de l`acharnement des pro-Gbagbo contre Mambé

Les mauvais sentiments ont refait surface. Au cours de ces dix derniers jours, on s'est beaucoup calomnié, insulté, dénigré. C'est le chef de l'Etat lui-même qui a allumé la mèche contre le président de la Cei, M. Beugré Mambé. Ses partisans ont, dès lors, activé le feu ; l'opposition a réagi avec vigueur, on s'est déjà affronté dans la rue, il y a eu des blessés. On s'est mutuellement promis de récidiver. La classe politique ivoirienne est plus que jamais divisée.

Chasser le naturel, il revient au galop.

Le clan présidentiel a surfé sur les accusations. Manipulation du fichier électoral, tentative de manipulation, croisement unilatéral et clandestin de M. Mambé. Mais tout cela conduit au même résultat et à la même sentence : "On n'a plus confiance en Mambé, il faut que Mambé démissionne". Presque sous le coup de l'émotion. Il est vrai que nous sommes en présence d'un problème politique et cela déchaine nécessairement des passions mais tout de même. Cette histoire de fraude présumée sur la liste électorale a très vite pris les allures d'une chasse aux sorcières. On s'est acharné sur un individu, fût-il le président de la Cei, sans parfois chercher à savoir sa faute et son degré d'implication dans l'affaire si tant est qu'il y a eu une ici. C'est donc à juste titre que l'opposition a déclaré suspecte et inacceptable cette volée de bois verts contre le président de la Cei. Ce dernier, il faut le dire, s'est montré très stoïque. Il a encaissé les coups, même les plus insensés et les plus inattendus. Jusqu'à vendredi dernier où il a décidé de monter au créneau après la sortie du ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro.

Le président de la Cei a fait des précisions de taille. Il a notamment indiqué qu'il n'a jamais inscrit à titre privé ou personnel un nom sur le fichier électoral. Cela pour au moins deux raisons.

La première, c'est qu'il n'a ni la qualité ni la possibilité de le faire, tout président de la Cei qu'il est. Il est donc inexact de dire et de répandre partout que M. Mambé a tripatouillé la liste électorale.

La deuxième, raison, c'est que, à en croire le président Mambé, la liste électorale dans sa forme définitive n'existe pas encore. C'est seulement, maintenant, après la fin du contentieux que l'élaboration de la liste définitive va démarrer. Comment peut-on alors tripatouiller une liste électorale qui n'existe pas encore ?

Concernant les 429.000 cas litigieux, il suffisait de consulter la liste électorale provisoire pour savoir si les accusations de tripatouillage portées contre Mambé étaient fondées ou non. Mais à mesure que les choses évoluaient, le chef d'accusation a varié. On parle d'acte unilatéral de Mambé et de tentative de fraude. A ce niveau également, le président de la Cei a clairement expliqué les raisons des croisements qu'il a effectués. C'est pour la propre gouverne de la Cei, pour faire ses propres projections. Mais cet acte est loin d'être clandestin ou unilatéral. Puisque le chef de l'Etat a été informé. De même que le Cpc et la Commission centrale de la Cei. Enfin, les détracteurs de Mambé lui reprochent le fait que le Cd des 429.000 personnes se soit retrouvé sur certains sites des Cei locales. Défaillance administrative. Le président de la Cei dit n'avoir jamais donné instruction à ses services pour l'exploitation de ces Cd dans les centres de coordination. Mais pour parler de tentative de fraude, a-t-on par exemple pu établir que les informaticiens de la Cei ont tenté de faire inscrire les 429.000 personnes dans le fichier électoral ? A-t-on, en outre pu prouver que la Cei a tenté de convaincre les agents de l'Ins ou de la Sagem à entrer ces données dans le fichier ? Puisque ce sont en l'occurrence ces derniers qui sont habilités à le faire.

Tous ceux qui connaissent les procédures de travail entre la Cei et ses partenaires techniques savent où se trouvent la vérité dans cette affaire. Mais le camp présidentiel s'est juré d'avoir la tête de M. Mambé. Lui et lui seul doit payer. Même s'il n'est pas fautif, il est responsable. A moins de deux mois des élections, on doit éviter de prendre des décisions aussi lourdes sous le coup de l'émotion.

Les réponses de Mambé

Le président de la Cei rejette l'initiative du ministre de l'Intérieur Désiré Tagro d'ouvrir une enquête.

Il préfère s'en remettre aux Nations unies qu'il appelle à venir enquêter pour savoir s'il y a fraude ou non. L'une des missions de l'Onuci étant de certifier les élections.

A la vérité, l'enquête de Tagro est viciée d'avance, elle est orientée dans ses objectifs. De plus, il suffit de lire les motivations même de l'enquête pour savoir que Tagro voit d'un mauvais œil la présence de la Cei aux commandes des opérations électorales. Le président de la Cei ne se fait point d'illusion, il sait que sa présence à la tête de la Cei ne plait pas à tout le monde. Pour autant, il s'interdit d'imiter tous ceux qui l'insultent ou lui prêtent des intentions malveillantes. L'homme a été élevé selon les canons de l'église et il est des propos qu'il s'interdit de tenir. Cette affaire, il faut le dire, a dépassé le cadre de la Cei. C'est désormais un dossier d'Etat. D'intenses tractations sont menées au sommet, le Premier ministre Soro, le président du Rdr qui s'est envolé depuis hier pour Ouagadougou pour rencontrer le facilitateur, le Forum des religieux qui multiplie les échanges. Parviendront-ils à ramener la sérénité au sein de la maison ?

Akwaba Saint-Clair
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