L’Alliance pour la Nouvelle Côte d’Ivoire ne volera pas en éclats. Le président Zemogo Fofana et ses principaux lieutenants tiennent les leviers de commandement. 67 délégués sur 92 ont décidé de suivre le numéro un de l’ANCI dans son soutien à la candidature du patron des Républicains, Alassane Ouattara. Selon le délégué général Fanny Idriss, il n’y a pas péril en la demeure. Même si le siège est occupé momentanément par Béchio, avec l’aide de la BSP, les hommes de Zemogo qui ont tenu une grande réunion à Abobo sont sereins : « la justice fera son travail et le droit sera dit en notre faveur ». Pour eux, la dissidence de l’ancien ministre de la Fonction Publique n’est rien d’autre qu’une tempête dans un verre d’eau. En effet, contrairement à ces allégations, il n’a pas été élu, mais désigné par le Président Zemogo Fofana, lors de l’Assemblée Générale Constitutif. En conséquence, il n’est pas le SG de l’ANCI et doit arrêter de donner dans l’imposture. Ils se réjouissent donc du départ de celui qu’il qualifie de « ténia » qui avait pour mission de semer « la zizanie au sein de l’ANCI ». Pour le délégué général Fanny, la discorde avec Béchio est venue quand il s’est agi pour leur parti, qui a décidé de ne pas briguer l’élection présidentielle, de choisir un candidat dans le microcosme politique. « Ce qui nous oppose, c’est le choix d’Alassane Ouattara », clame les proches collaborateurs de Zemogo, avant de faire les précisions suivantes : « l’ANCI n’a pas été créée pour quelqu’un. Nous n’avons ni été financés par le pouvoir ni suscités par lui », martèle Fanny Idriss. Sur les raisons de l’option Ouattara, l’ANCI se veut très clair : « Comme le RDR, nous sommes un parti centriste, libéral. Qui plus est, le candidat Alassane Ouattara a le meilleur programme, chiffré et détaillé. Notre président a participé à son élaboration. En somme, nous nous sentons plus proches de M. Ouattara », ajoute Fanny Idriss, avec l’approbation d’Amidou Sylla, le secrétaire général adjoint chargé des finances et du patrimoine. Pour ces collaborateurs du président Zemogo, l’ANCI « mettra tout en œuvre pour la victoire d’Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle ». Pour eux, telle est la mission essentielle à accomplir. C’est pourquoi, ils n’entendent pas suivre Jean Jacques Béchio dont la maison, la voiture et la scolarité des enfants sont pris en charge par le palais, dans ce faux débat. Concernant la dette de cent vingt millions qu’un confrère fait porter à leur président, ses collaborateurs n’en croient pas un traitre mot et ils y voient une vaine tentative de diversion. Ils lancent plutôt un message de sérénité à leurs partisans : « Personne ne pourra déstabiliser l’ANCI ».
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
