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Politique Publié le mardi 19 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Après les déclarations farfelues de Tagro Désiré et du Cnrd / Réponses de Mady aux questions des journalistes : “Dans le cadre des accords, la justice ivoirienne n’a pas compétence à se prononcer sur la fiabilité ou non de la liste électorale”

Francis Kassi (Onuci-Fm)

Le ministre Tagro veut passer par la voie judiciaire et le président Mambé s'en est remis à l'Onu. Alors entre l'Onu et la voie judiciaire, quel est votre choix ?

Deuxièmement, le Premier ministre dans un communiqué a annoncé que le réenrôlement se fera après les élections. Quelle est la position du Rhdp ?

La voie judiciaire ou l'Onu ? La position du Rhdp est connue. Et elle est conforme au contenu des accords qui gèrent le pays aujourd'hui. Et quand nous avons dit tout à l'heure dans un des passages de notre déclaration que le ministre Tagro était le chef de la délégation du camp présidentiel aux négociations de Ouagadougou, ce n'est pas pour rien. Il est censé savoir le contenu de l'accord qu'il a négocié. Et dans cet accord, on a dit qu'en cas de litige dans la mise en application, c'est le facilitateur qui est sollicité pour trancher. Et comme il s'agit de la liste électorale qui est l'un des éléments de certification du processus électoral, confiée à la Communauté internationale à travers l'Onuci. Donc, si les gens doivent attester si la liste est fiable ou non fiable dans le cas des accords, ce n'est pas la justice ivoirienne qui a compétence. C'est le Représentant du Secrétaire général de l'Onu et le facilitateur qui doivent trancher cette question. C'est eux qui ont compétence pour le faire. Au demeurant, la Cei, prévue dans la Constitution est une institution de l'Etat. C'est pourquoi, en rappelant que M. Tagro est un magistrat, il connait la loi plus que le commun des mortels. La poursuite d'un président d'un d'une institution ne se fait pas d'une manière cavalière comme il l'insinue. Dans un cas comme dans l'autre, rien ne permet au ministre de l'Intérieur d'engager cette démarche. Et quand même, dans le cadre du gouvernement, le procureur de la République dans une affaire comme celle-là, doit être commis au nom du gouvernement par le ministre de la Justice. Mais nous voyons là la démarche boiteuse d'un militant du Fpi, et cela ne nous étonne pas. Vous donnez l'information selon laquelle le Premier ministre vient d'affirmer que le réenrôlement se fera après les élections. Je pense que c'est d'évidence. Et nous félicitons le Premier ministre d'avoir pris une telle décision. Voyez-vous, nous voulons aller aux élections. Et quand on veut aller aux élections, cela nécessite un minimum de rigueur. Nous avons cité les principaux points du communiqué du Cnrd. Qui veut même qu'on reprenne le réenrôlement en prenant en compte ceux qui, depuis la fin de l'opération, sont devenus majeurs, c'est-à-dire qu'il faut recommencer à zéro. Et chaque jour, on peut recommencer à zéro parce que chaque jour il y a un Ivoirien qui devient majeur. Et pourtant, il faut arrêter à un moment donné. Même en période de paix, la mise à jour de la liste électorale s'arrête à la fin de chaque mois de mars. Et pourtant, le 1er avril il y a des gens qui deviennent majeurs et si on fait des élections au mois de juillet, ceux-là sont majeurs. Soyons sérieux. A un moment donné, il faut arrêter l'identification, ça ne peut pas être un perpétuel recommencement. Auquel cas, il n'y aura jamais d'élections en Côte d'Ivoire parce qu'aucune liste ne sera à jour. Puisque même le jour du vote, il y en a qui seront majeurs et qui ne voteront pas. Nous félicitons le Premier ministre. Parce qu'il faut des étapes. L'identification, tout comme l'enrôlement est un processus et l'Etat civil qui est continuel. On ne l'arrête pas mais on marque des arrêts pour des opérations précises. La fin de cette opération d'identification ne veut pas dire que ceux qui n'auront pas de papier n'ont plus le droit d'aller se faire identifier. Mais il y a des voies ordinaires qui se déroulent. L'Etat de Côte d'Ivoire dispose de structures qui tous les jours, doivent délivrer des papiers à leur citoyen. En résumé, pour la certification de la liste et pour régler les litiges sur L'accord politique de Ouagadougou, l'accord le dit très clairement, c'est le Facilitateur. Et la certification de l'authenticité de la liste, c'est M. Choi, Représentant le Secrétaire général des Nations unies. Qu'il regarde et qu'il situe les responsabilités. Si une quelconque liste a été gonflée, qu'il nous le dise, ce que nous ne croyons pas pour le moment.

Etienne Atta (Le Mandat)

Depuis l'éclatement de cette affaire, le facilitateur affiche un silence. Quel est votre avis sur cette attitude?

Il y a des silences qui sont assourdissants. Je sais que le facilitateur a déjà fait connaître son point de vue à qui de droit. Le facilitateur ne doit pas être considéré comme devant jouer le rôle des Ivoiriens. Ce que vous attendez des acteurs ivoiriens, vous ne l'attendrez pas de la même manière du Facilitateur. Qui intervient avec des méthodes beaucoup plus diplomatiques pour mettre tout le monde d'accord. Ce qu'il n'a pas voulu dire publiquement, ce n'est pas moi qui le dirais. Mais rassurez-vous, le Facilitateur n'est pas indifférent. Il est à l'œuvre. Aux Ivoiriens de jouer la leur.

Jules Claver Aka (Le Nouveau Réveil)

Les jeunes du Rhdp réunis en assemblée générale récemment ont décidé d'organiser une marche le 26 janvier sur la Télévision ivoirienne. Quelle est votre position sur la décision de la jeunesse ?
Nous l'approuvons. Nous y mettrons la forme.

Norbert Navaro (Rfi)

Si la voie judiciaire est bouchée, la voie politique n'est-elle pas ouverte?

Il y a beaucoup de voies quand on veut obtenir la mort de quelqu'un. Mais sur la voie politique, nous sommes-là. Pour apporter le soutien à la Cei. Parce que l'organisation des élections de sortie de crise se fera sur une base consensuelle. Ça ne se fera pas sur le diktat. Et les partis du Rhdp qui sont faits du Pdci, du Rdr, de l'Udpci et du Mfa, acteurs majeurs de la vie politique en Côte d'Ivoire s'il en existe, ne s’en laisseront pas conter. Et si la voie politique devrait être utilisée, nous sommes prêts à jouer notre partition pour démontrer la vacuité de l'accusation qui est portée contre Beugré Mambé…

Vous jouez votre rôle de journaliste en disant que vous ne savez pas si les accusations contre la Cei sont fondées ou pas. Mais vous savez, de toutes les actions qui ont été émises et de quoi on parle. De quoi s'agit-il ? Il s'agit du fait que dans les accords qui ont été signés, il a toujours été convenu qu'il faut faire l'identification de tous les Ivoiriens parce que beaucoup n'avaient pas de papiers. Et de cette identification doit sortir une liste électorale qui doit nous conduire aux élections. La première phase, c'est celle des audiences foraines pour que des documents soient délivrés à ceux qui ne sont pas connus de l'état civil en Côte d'Ivoire. La deuxième phase est celle qui consiste à ce que chacun, muni d'un document d'état civil, aille se présenter pour se faire identifier en vue de l'obtention d'une carte nationale d'identité et une carte d'électeur quand on est majeur. Et ce, à partir de 13 ans à l'infini. Cette opération a été confiée à des structures que vous connaissez. Ce travail a donné un résultat. C'est environ 6,5 de millions personnes identifiées qui sont censés figurer sur le listing électoral. Mais les opérateurs ont voulu vérifier l'authenticité des déclarations de ceux qui disent qu'ils sont Ivoiriens. Et ils ont eu recours à ce qu'on appelle le fichier historique. C'est-à-dire des archives de l'Etat de Côte d'Ivoire pour certifier que tel ou tel a dit vrai. Se basant sur les dispositions de la loi, la première règle de base a été que le listing de 2000 et qui est censé être conforme à la loi, soit croisé avec les données recueillies et tous ceux qu'on retrouve sont considérés comme Ivoiriens. On prend d'autres fichiers comme la Cgrae, la Cnps et d'autres listes encore, on les croise et on arrive à trouver des Ivoiriens. Quand cette opération s'est faite pour la première fois, on s'est retrouvé avec un reliquat de 2,300 millions de personnes qu'on ne retrouvait pas dans ces fichiers historiques.

D'autres approches ont été faites et au moment de l'affichage, on a trouvé 1.033.000 de personnes non rattachées à la nationalité ivoirienne. Et on a décidé d'afficher cette liste pour que les personnes qui y figurent apportent la preuve de leur appartenance à la nationalité ivoirienne.

Dans ces moments de réflexion où on cherchait des solutions qui peuvent permettre de retrouver les Ivoiriens, la Cei a eu à faire des approches. Ils ont eu à réfléchir et ils ont trouvé en interne des critères, qui s'ils étaient mis en œuvre, pouvaient permettre de récupérer 429.000 personnes, reparties dans toutes les régions de Côte d'Ivoire. Mais ce document qui a été discuté en interne a été écarté et le malheur a fait que ces documents se sont retrouvés dans les mains des représentants régionaux de la Cei, à hauteur de 31 copies. C'est eux qui avaient ce CD-Rom où il y avait 429.000 noms. Mais sur les 1.033.000 de personnes qui devraient venir justifier leur nationalité, au moins 520.000 personnes sont venues justifier qu'elles sont de nationalité ivoirienne. Même ceux-là ne seront intégrés sur la liste des 5.300.000 qu'après rencontre d'un certain nombre de structures qui vont valider les réclamations qui ont été faites et qui sont aujourd'hui, à hauteur de 523.000. Même si les 429.000 personnes de la Cei devraient être introduites, ce serait la même procédure qui permettrait leur validation. Aujourd'hui, sur les 1.033.000, aucun nom n'est encore validé puisque cette commission ne s'est pas encore réunie.

D'où vient-il qu'on puisse dire que les 429.000 personnes ont été introduites sur le listing ? Voilà les faits. Et ce document, le président a eu à en parler au dernier Cpc à qui de droit, à Gbagbo, Compaoré, Bédié, Alassane, Soro. Il leur en a fiat état comme document de travail…Le Rhdp ne navigue pas pour que des gens qui ne sont pas Ivoiriens soient sur le listing. Mais il ne faut pas créer des problèmes là où il n'y en a pas. C'est le combat que nous menons pour trouver le mélange des genres et trouver des faux prétextes pour encore enivrer le processus, et, le but de tout cela, c'est que le camp présidentiel n'est pas prêt à aller aux élections. Ils veulent qu'on finisse la Can, mais la Can est l'affaire de tous les Ivoiriens. Ils veulent qu'on finisse le Mondial mais le Mondial est l'affaire de tous les Ivoiriens. Il n'y a pas un seul Ivoirien qui ne veut pas voir les Eléphants gagner. Mais ils veulent voir et dire c'est la victoire du camp présidentiel qui a joué en Angola et qui va remporter la Coupe du monde de l'Afrique du sud. Nous souhaitons que les Eléphants gagnent la Coupe, c'est la victoire de tous les Ivoiriens. Nous savons aussi que leur volonté, c'est de pouvoir faire le cinquantenaire. Dont ils décrient les actes fondateurs et les pères fondateurs. Ils sont fiers d'aller fêter cela d'abord. On sait qu'ils veulent aller aux mois d'octobre, ainsi ils auront cinq ans comme mandat cadeau. Mais nous voulons nous en tenir à une chose, comme nous respectons le Président de la République de Côte d'Ivoire qui s'est adressé à la nation et au monde. Le 31 janvier 2009. Il a dit que dans deux mois, on ira aux élections. De grâce, pour une fois, que ce message puisse l'engager et que les deux mois soient respectés et que les Ivoiriens choisissent ceux qui président à leur destinée. Au demeurant, toutes les lanternes sont ouvertes au camp présidentiel qui gagne à tous les sondages. Où est le problème ? Allons-y consulter les Ivoiriens et celui qui gagnera, travaillera pour tous les Ivoiriens dans un esprit réconcilié avec l'accord de tous parce que le pays appartient à tous les Ivoiriens, quel que soit le parti auquel on est affilié. Le problème, c'est qu'on a assez souffert, le pays est plus qu'à genoux et il faut qu'on se donne la main pour redonner confiance au reste du monde.

Propos recueillis par Jules Claver Aka
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