Les musulmans peuvent-ils organiser le hadj ?
Le rideau est tombé sur le pèlerinage à la Mecque de l’année 2009. L'heure du bilan est arrivée. Tout le monde s'accorde à dire que dans l'ensemble, vu les précédents hadjs de ces dernières années, que celui de 2009 a été un succès.
Au regard de l'objectif même de ce voyage, qui est l'accomplissement des rites qui constituent le hadj, on ne peut dire le contraire. Non seulement cet aspect s'est bien déroulé, mais tous les autres aspects liés au premier objectif à savoir l'hébergement, la restauration, la sécurité, le transport se sont dans l'ensemble bien passés. Il y a eu certes des manquements que les organisateurs ont d'ailleurs reconnus mais les difficultés rencontrées n'ont pas empêchées le déroulement des rites. On s'accorde aussi à reconnaître qu'aucune œuvre humaine n'est parfaite. Ces derniers temps, il y a trop de spéculations sur l'organisation du hadj 2009. Il y a également des contre vérités qui sont distillées ça et là. En fait qu'est-ce qu'on recherche ? Les pèlerins ivoiriens sont partis à la Mecque. Ils y ont passé un bon séjour avec l'accomplissement des rites et ils sont revenus dans de bonnes conditions. Que veut-on de plus. L'intérêt du pèlerin ? On ne dirait pas. Le traumatisme de l'échec du hadj de 2006 bis est encore vivace dans les esprits. L'état est arrivé à la rescousse parce qu'il y avait de véritables problèmes dans ce milieu. Les résultats sont là, implacables. En 2007, le hadj s'est déroulé sans incidents majeurs. Cela ne signifiait pas qu'il n'y avait pas eu des difficultés à la Mecque. Certains pèlerins ont par exemple décrié le problème de l'encadrement religieux et d'autres aspects. Mais cela toujours a été ainsi parce que tout le monde ne peut être satisfait au même dégré. En 2008, ce fut la même chose jusqu'à ce que d'énormes difficultés apparaissent au retour des pèlerins. Cela a quelque peut entaché le travail qui malgré tout, est resté satisfaisant dans sa globalité. Pendant ces deux éditions, l'Etat avait pour interlocuteur direct le Conseil Supérieur des Imams. Avec les difficultés apparues, les autres associations musulmanes représentatives ont demandé à être associées pour qu'elles puissent apporter leur concours dans l'organisation de ce voyage qui a besoin de toutes les compétences. Cela a été fait avec l'édition 2009. Le résultat est sans ambages positif qu'on le veuille ou pas. Lors du lancement du hadj 2009, le 16 juillet de la même année, tous les responsables des structures musulmanes étaient présentes et siégeaient toutes dans le comité de pilotage. Elles sont donc toutes partie prenante dans l'organisation du hadj et sont responsables vis-à-vis des fidèles musulmans. Le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro est revenu ce jour là sur ce qu'il n'a cessé de répéter à toutes les rencontres avec la communauté musulmane sur la question du hadj. L'Etat remettra l'organisation du hadj à la communauté musulmane quand elle sera prête à le faire. Malheureusement, cette communauté souffre d'un manque criard d'unité surtout quand il s'agit des sujets comme tel. Elle a étalé sa divergence au grand jour, et a montré que ses structures ne travaillent pas en synergie mais plutôt sont autonomes. On se souvient de ce qui s'est passé lors de la présentation du bilan du Hadj 2008, le 30 mars 2009 à l'hôtel du District d'Abidjan. C'est un secret de polichinelle et tout le monde le sait. La question du hadj a toujours suscité des tensions chez les musulmans. Pourquoi cela ? La vérité triomphera un jour.
Certaines personnes ont décidé de s'attaquer au bilan du hadj 2009 au moment où on s'apprête à le présenter. Pour ce faire, elles utilisent la presse pour les accompagner. Ainsi, des critiques sont portées uniquement sur les aspects de l'organisation. Il s'agit principalement de la dispersion des pèlerins dans les hôtels à Médine, de la distribution des badges et de l'infiltration des pèlerins. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'aucune de ces difficultés n'a empêché les pèlerins de faire leur adoration. Elles n'ont pas eu d'incidence majeure sur tout le processus. A ce niveau, les responsabilités sont partagées. Si l'Etat organisateur a sa part de responsabilité, les pèlerins aussi ont leur part. Aucun pèlerin ivoirien ne peut dire qu'il a été empêché d'avoir accès à Mina plus. Si tel était le cas, le problème de badge aurait pu être fortement décrié. Car, cela n'a empêché personne d'arriver à Arafat. Ces arguments qui sont brandis ne suffisent pas pour saboter le travail que les gens ont abattu au prix de leur santé. Il faut arrêter d'infantiliser les fidèles musulmans. On a souvent l'impression que des gens prient pour qu'il y ait échecs afin qu'ils puissent trouver quelque chose à dire.
L'Etat a beaucoup investi dans le hadj pour aider les musulmans. Il faut le reconnaître. Bien entendu, cela n'empêche pas de faire des critiques et faire des suggestions. Si on veut le faire, il faut le faire de la bonne manière. Toutes les structures sont dans le comité de pilotage et c'est à ce niveau que tout se décide. La communauté est informée par la suite. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire en même temps. Si les musulmans veulent prendre en charge l'organisation du hadj, qu'ils réunissent les conditions pour le faire et le réclame aux autorités officiellement. Il ne sert à rien de procéder par des subterfuges. On ne peut pas demander à l'Etat de se désengager, et en même temps, lui demander d'être partie prenante. Les musulmans ne parlent pas tous d'une même voix. C'est la preuve patente de la divergence. L'Etat peut-il accepter de laisser l'organisation du hadj aux musulmans dans un tel environnement ? Ce serait irresponsable. Après l'échec de 2006 bis, qui a assumé la responsabilité ? On raconte et on écrit trop de choses sur le hadj sans dire l'essentiel. Si on veut le hadj, on doit mieux s'organiser et le réclamer ensemble.
« Le hadj c'est une affaire de sous » a dit quelqu'un. On dit ne pas être intéressé par l'argent du hadj. Mais pourquoi autant de bruit si les pèlerins qui ont payé ont eu droit à toutes les prestations. Il y a anguille sous roche. L'argent du pèlerinage intéresse tout le monde. Sinon comment comprendre cet acharnement. Il faut avoir le courage de se dire la vérité. Les rumeurs font cas d'un déficit d'un milliard. Comment la communauté allait faire si c'est elle organisait le hadj? Elle qui tout le temps demande du soutien. La vérité, c'est que la communauté ne parle pas d'une seule voix. Et en vérité, la communauté musulmane qu'on connait en Côte d'Ivoire est loin de pouvoir assumer l'entière responsabilité de l'organisation du hadj.
Inutile d'accuser ceux qui s'enrichissent. Les musulmans eux-mêmes sont comptables de cette situation. Si les pèlerins sont satisfaits où est donc le problème ?
Haroun.B
bamaroun@yahoo.fr
Le rideau est tombé sur le pèlerinage à la Mecque de l’année 2009. L'heure du bilan est arrivée. Tout le monde s'accorde à dire que dans l'ensemble, vu les précédents hadjs de ces dernières années, que celui de 2009 a été un succès.
Au regard de l'objectif même de ce voyage, qui est l'accomplissement des rites qui constituent le hadj, on ne peut dire le contraire. Non seulement cet aspect s'est bien déroulé, mais tous les autres aspects liés au premier objectif à savoir l'hébergement, la restauration, la sécurité, le transport se sont dans l'ensemble bien passés. Il y a eu certes des manquements que les organisateurs ont d'ailleurs reconnus mais les difficultés rencontrées n'ont pas empêchées le déroulement des rites. On s'accorde aussi à reconnaître qu'aucune œuvre humaine n'est parfaite. Ces derniers temps, il y a trop de spéculations sur l'organisation du hadj 2009. Il y a également des contre vérités qui sont distillées ça et là. En fait qu'est-ce qu'on recherche ? Les pèlerins ivoiriens sont partis à la Mecque. Ils y ont passé un bon séjour avec l'accomplissement des rites et ils sont revenus dans de bonnes conditions. Que veut-on de plus. L'intérêt du pèlerin ? On ne dirait pas. Le traumatisme de l'échec du hadj de 2006 bis est encore vivace dans les esprits. L'état est arrivé à la rescousse parce qu'il y avait de véritables problèmes dans ce milieu. Les résultats sont là, implacables. En 2007, le hadj s'est déroulé sans incidents majeurs. Cela ne signifiait pas qu'il n'y avait pas eu des difficultés à la Mecque. Certains pèlerins ont par exemple décrié le problème de l'encadrement religieux et d'autres aspects. Mais cela toujours a été ainsi parce que tout le monde ne peut être satisfait au même dégré. En 2008, ce fut la même chose jusqu'à ce que d'énormes difficultés apparaissent au retour des pèlerins. Cela a quelque peut entaché le travail qui malgré tout, est resté satisfaisant dans sa globalité. Pendant ces deux éditions, l'Etat avait pour interlocuteur direct le Conseil Supérieur des Imams. Avec les difficultés apparues, les autres associations musulmanes représentatives ont demandé à être associées pour qu'elles puissent apporter leur concours dans l'organisation de ce voyage qui a besoin de toutes les compétences. Cela a été fait avec l'édition 2009. Le résultat est sans ambages positif qu'on le veuille ou pas. Lors du lancement du hadj 2009, le 16 juillet de la même année, tous les responsables des structures musulmanes étaient présentes et siégeaient toutes dans le comité de pilotage. Elles sont donc toutes partie prenante dans l'organisation du hadj et sont responsables vis-à-vis des fidèles musulmans. Le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro est revenu ce jour là sur ce qu'il n'a cessé de répéter à toutes les rencontres avec la communauté musulmane sur la question du hadj. L'Etat remettra l'organisation du hadj à la communauté musulmane quand elle sera prête à le faire. Malheureusement, cette communauté souffre d'un manque criard d'unité surtout quand il s'agit des sujets comme tel. Elle a étalé sa divergence au grand jour, et a montré que ses structures ne travaillent pas en synergie mais plutôt sont autonomes. On se souvient de ce qui s'est passé lors de la présentation du bilan du Hadj 2008, le 30 mars 2009 à l'hôtel du District d'Abidjan. C'est un secret de polichinelle et tout le monde le sait. La question du hadj a toujours suscité des tensions chez les musulmans. Pourquoi cela ? La vérité triomphera un jour.
Certaines personnes ont décidé de s'attaquer au bilan du hadj 2009 au moment où on s'apprête à le présenter. Pour ce faire, elles utilisent la presse pour les accompagner. Ainsi, des critiques sont portées uniquement sur les aspects de l'organisation. Il s'agit principalement de la dispersion des pèlerins dans les hôtels à Médine, de la distribution des badges et de l'infiltration des pèlerins. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'aucune de ces difficultés n'a empêché les pèlerins de faire leur adoration. Elles n'ont pas eu d'incidence majeure sur tout le processus. A ce niveau, les responsabilités sont partagées. Si l'Etat organisateur a sa part de responsabilité, les pèlerins aussi ont leur part. Aucun pèlerin ivoirien ne peut dire qu'il a été empêché d'avoir accès à Mina plus. Si tel était le cas, le problème de badge aurait pu être fortement décrié. Car, cela n'a empêché personne d'arriver à Arafat. Ces arguments qui sont brandis ne suffisent pas pour saboter le travail que les gens ont abattu au prix de leur santé. Il faut arrêter d'infantiliser les fidèles musulmans. On a souvent l'impression que des gens prient pour qu'il y ait échecs afin qu'ils puissent trouver quelque chose à dire.
L'Etat a beaucoup investi dans le hadj pour aider les musulmans. Il faut le reconnaître. Bien entendu, cela n'empêche pas de faire des critiques et faire des suggestions. Si on veut le faire, il faut le faire de la bonne manière. Toutes les structures sont dans le comité de pilotage et c'est à ce niveau que tout se décide. La communauté est informée par la suite. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire en même temps. Si les musulmans veulent prendre en charge l'organisation du hadj, qu'ils réunissent les conditions pour le faire et le réclame aux autorités officiellement. Il ne sert à rien de procéder par des subterfuges. On ne peut pas demander à l'Etat de se désengager, et en même temps, lui demander d'être partie prenante. Les musulmans ne parlent pas tous d'une même voix. C'est la preuve patente de la divergence. L'Etat peut-il accepter de laisser l'organisation du hadj aux musulmans dans un tel environnement ? Ce serait irresponsable. Après l'échec de 2006 bis, qui a assumé la responsabilité ? On raconte et on écrit trop de choses sur le hadj sans dire l'essentiel. Si on veut le hadj, on doit mieux s'organiser et le réclamer ensemble.
« Le hadj c'est une affaire de sous » a dit quelqu'un. On dit ne pas être intéressé par l'argent du hadj. Mais pourquoi autant de bruit si les pèlerins qui ont payé ont eu droit à toutes les prestations. Il y a anguille sous roche. L'argent du pèlerinage intéresse tout le monde. Sinon comment comprendre cet acharnement. Il faut avoir le courage de se dire la vérité. Les rumeurs font cas d'un déficit d'un milliard. Comment la communauté allait faire si c'est elle organisait le hadj? Elle qui tout le temps demande du soutien. La vérité, c'est que la communauté ne parle pas d'une seule voix. Et en vérité, la communauté musulmane qu'on connait en Côte d'Ivoire est loin de pouvoir assumer l'entière responsabilité de l'organisation du hadj.
Inutile d'accuser ceux qui s'enrichissent. Les musulmans eux-mêmes sont comptables de cette situation. Si les pèlerins sont satisfaits où est donc le problème ?
Haroun.B
bamaroun@yahoo.fr