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Politique Publié le lundi 25 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Relance du contentieux sur la liste électorale par le corps préfectoral : Le coup de poignard de Tagro à la Cei et à l`Apo

Tagro Désiré est bien décidé à mettre à mal le processus de sortie de crise. Car, non content d'avoir diligenté sans instruction ni avis de son gouvernement, une information judiciaire contre la commission électorale et son président pour fraude, le ministre de l'Intérieur vient d'allumer un autre front contre le principe de l'indépendance de la Cei et signer de manière officielle le retour de l'administration publique dans l'organisation des élections.

C'est un message bien clair qui a été adressé au corps préfectoral depuis le 19 janvier dernier. Le ministre Tagro a ordonné aux préfets et aux sous-préfets de Côte d'Ivoire de "sensibiliser les populations et de les inviter à déposer dans un bref délai auprès des sous-préfets de leur circonscription toutes les réclamations".Bien entendu dans le cadre du contentieux sur la liste électorale. Une opération que la commission électorale indépendante (Cei), maîtresse de l'organisation des élections a officiellement déclaré close depuis le 9 janvier dernier et cela, suite à deux prorogations. En lieu et place de la Cei, Tagro décide de relancer le contentieux et de faire jouer au corps préfectoral un rôle qui lui a été retiré par la loi organique instituant la Cei et l'accord politique de Ouagadougou. Les sous-préfets sont donc sommés de :" recueillir les omissions de nom, les inscriptions des personnes étrangères sur la liste électorale ainsi que les erreurs sur les noms et/ou date et lieux de naissance, d'acheminer tout cela au procureur de la République via les préfets de départements. La synthèse desdites réclamations sera transmise au cabinet du ministre de l'Intérieur " mentionne la décision D-OFF ADN N 016 du 19/01/10//1653 Z du ministère de l'Intérieur. Une décision marquée du seau de l'urgence à l'exécution de laquelle Tagro fait observer qu'il attache personnellement du prix.

En clair, il s'agit d'un coup d'Etat contre la Cei que Tagro, après avoir vainement tenté de discréditer à travers une procédure judiciaire orientée, veut à présent les vider de ses prérogatives.

Une décision du ministre de l'intérieur est-elle au dessus de la loi? Car s'est bien l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire qui a voté la loi instituant la Cei. Mais la question fondamentale ici reste de savoir ce qui fait courir Tagro, "le bras armé de Gbagbo".

Deux coups de poignard contre l'Apo en 5 jours

C'est le 15 janvier dernier que le ministre de l'Intérieur a pris la décision unilatérale de saisir le procureur aux fins d'ouvrir une information judiciaire contre la Cei et son président, accusé par le camp présidentiel de fraude ou de tentative de fraude sur le fichier électoral. Cela sans avoir laisser le temps à la Cei elle-même de mener une enquête interne à l'effet de constater si oui ou non les faits reprochés sont avérés. Cette sortie de Tagro avait suscité étonnement et colère au sein de la classe politique

Mais l'on était loin de penser que l'ex porte-parole de Gbagbo Laurent agissait dans le cadre d'action bien réfléchie et planifiée et qu'il s'était inscrit dans une logique de déstabilisation des institutions de la République, en l'occurrence, la Cei et conséquemment contre l'Apo et la paix. Car en moins de 5jours, Tagro allait récidiver en portant un deuxième coup au cœur de l'institution chargée d'organiser les élections. Créant ainsi une confusion de rôle qui peut être dommageable au processus tout entier.

De fait, la première tentative visait à déstabiliser le président Mambé et la Cei en les accusant de fraude. L'objectif inavoué était de disqualifier cette institution pourtant créée parce que des opposants d'hier, au nombre desquels Laurent Gbagbo ne faisaient pas confiance à l'administration pour organiser les élections. Aujourd'hui, au pouvoir Gbagbo et Tagro n'ont plus confiance à la Cei au sein de laquelle ils sont pourtant représentés
Si l'on n'y prend garde c'est tout le processus électoral qui pourrait en pâtir. Le premier ministre est obligé de frapper sur la table. La première fois, il avait choisi d'agir par contournement pour régler le problème au sein de la Cei, en faisant comme s'il n'avait ni vu ni entendu ce que Tagro envisageait de faire. Mais avec cette récidive, il ne peut plus se taire.

Il en va de même avec le facilitateur Blaise Compaoré qui se doit d'interpeller les acteurs. Le représentant du Secrétaire général de l'Onu, Choi aurait aussi été saisi sur ces agissements de Tagro.

Akwaba Saint Clair
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