Le fait que le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié (KHB), brigue la magistrature suprême à soixante quinze ans, révolus, déplaie à Gnamien Yao, ex-ministre du parti doyen. Ce cadre engagé aujourd'hui aux côtés du président Laurent Gbagbo a justifié sa position récemment, à la tribune des Communicateurs bénévoles pour la majorité présidentielle. « J'estime en toute honnêteté que le chef de l'Etat doit être le dernier à défier la loi de son pays. Tant que Bédié n'avait pas 75 ans, je pouvais accepter qu'il soit candidat », a-t-il regretté. Et d'argumenter en ces termes : « le président Bédié ne fait pas partie de ceux qu'on peut autoriser à être candidat par défaut à l'élection présidentielle ». A en croire Gnamien Yao, le président Bédié ne devait pas s'adosser à la communauté internationale pour tordre le cou à la loi fondamentale de son pays. HKB prône le principe selon lequel la politique, c'est l'art du possible et non du souhait, a révélé l'orateur. Qui s'étonne que l'ancien président a bataillé pour que l'on fasse sa volonté, être candidat au scrutin présidentiel. « Le premier à respecter la loi ivoirienne doit être le président Henri Konan Bédié. Et celui qui doit lui succéder doit être issu de la génération de la décolonisation», a avancé Gnamien Yao. Il a abordé ainsi la succession de l'ex-président, en s'annonçant parmi ceux qui aspirent à diriger le Pdci de demain. L'alternance doit être possible, a-t-il critiqué avant de fustiger les ambitions des prétendants à la succession de M. Bédié. « Ceux qui viennent de la Bceao, de ceci, de cela, où étaient-ils quand le président Robert Guéï était au pouvoir ? » En s'interrogeant de cette façon, Gnamien Yao a mis en avant le courage qu'il a eu et que d'autres n'auraient pas eu à tenir le Pdci à l'avènement de la junte militaire.
Bidi Ignace
Bidi Ignace
