La Banque mondiale n’est pas passée par quatre chemins pour dire ses quatre vérités aux autorités ivoiriennes. En effet, au cours de sa visite de travail qui s’est achevée hier, le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert Zoellick s’est prononcé sur le processus électoral en cours en Côte d’Ivoire. A la Cei (Commission électorale indépendante) où il s’est entretenu avec le Président Robert Beugré Mambé, le président du Groupe de la Banque mondiale a regretté les différents reports de l’élection présidentielle. Il a fait savoir qu’au cas où le problème des élections ne serait pas réglé, il serait difficile de faire venir les investisseurs en Côte d’Ivoire. Sa présence à la Cei s’explique par le fait qu’il entend s’assurer de la conception de la liste électorale et de la tenue des élections. Lors de sa rencontre à l’Onuci, avec Y.J. Choi, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Robert Zoellick a insisté sur l’importance de la tenue des élections. Selon lui, ‘‘l’achèvement du processus d’annulation de la dette dépendra de la tenue des élections’’. Mieux, les efforts de la Banque mondiale seront fonction de l’évolution de la situation politique. Dans son message, il a fait savoir que sa présence au siège de l’Onuci a pour but principal d’attirer l’attention du représentant de l’Onu sur ‘‘la nécessité de boucler au plus tôt, la liste électorale’’. Il a donc déploré la pauvreté qui ne cesse de croître en Côte d’Ivoire avec cette crise et dont les populations les plus démunies en souffrent. Au Palais présidentiel, après son entretien avec Laurent Gbagbo, le président du Groupe de la Banque mondiale à sa sortie d’audience, a souligné que la tenue de l’élection présidentielle était au menu des échanges. L’importance de cette élection a une fois encore été réaffirmée au chef de l’Etat ivoirien. En début de soirée, une conférence de presse au Bureau de la Banque mondiale, à Cocody, a sanctionné cette visite de travail. A Cette occasion, Robert Zoellick a encore insisté sur la tenue des élections. Selon lui, ‘‘sans élection, il sera difficile pour la Banque mondiale d’aider davantage la Côte d’Ivoire’’. Aussi a-t-il invité les autorités ivoiriennes à aller non seulement à l’élection présidentielle mais aussi aux législatives pour la manifestation de la démocratie. En ce qui concerne la Sir (Société ivoirienne de raffinage), la Banque mondiale a demandé à la Sir de travailler à la rentabilité de l’entreprise. Cette institution estime qu’il s’agit d’un problème structurel au sein de l’entreprise et qu’il faut que la Sir revoie son système de management. Au sujet de la filière café-cacao, Zoellick a précisé que les échanges ont porté sur les différents modèles pouvant aider à l’amélioration des conditions de vie des producteurs. A cet effet, le modèle ghanéen a été évoqué. Pour le Dsrp (Document de stratégie de réduction de la pauvreté), le premier responsable de la Banque mondiale a expliqué que l’année 2010 se veut une année d’ouverture. La Banque mondiale pourrait aider la Côte d’Ivoire pour les années budgétaires 2010-2013 avec la préparation d’une nouvelle stratégie de partenariat pays (Cps).
C’est un document fait sur la base du Dsrp et qui vise à promouvoir davantage les dépenses de relance post-crise. Encore faut-il que l’élection présidentielle ait lieu assez rapidement.
Jean Eric ADINGRA
C’est un document fait sur la base du Dsrp et qui vise à promouvoir davantage les dépenses de relance post-crise. Encore faut-il que l’élection présidentielle ait lieu assez rapidement.
Jean Eric ADINGRA