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Politique Publié le mardi 2 février 2010 | Le Patriote

Conflit dogossi-agni bona à kokomian : La faute aux hommes politiques

La première question qui brûle les lèvres lorsqu’on parle de cette affaire est : « Pourquoi tant de tension dans un petit village comme Kokomian ? » Notre investigation sur les lieux a permis de comprendre que le conflit larvé entre Agni Bôna et Dogôssè n’est rien d’autre qu’une affaire suscitée de toutes pièces pour des raisons politiciennes. Kokomian pour ceux qui ne le savent pas est le village natal du ministre de la Culture, Augustin Kouadio Komoé. Depuis la nomination d’un de leur fils dans le gouvernement, les notables, aidés par certains jeunes, ont décidé qu’il ne doit plus y avoir d’opposition dans le village. Au risque de compromettre les intérêts de leur fils et frère ministre qui commence à faire son trou dans le marigot politique ivoirien. En outre, les retombées de son entrée au gouvernement commencent également à se faire sentir dans le village. L’exemple le plus palpable est l’imposant bâtiment qui sort actuellement de terre au milieu du village et qui doit abriter le futur centre culturel de Kokomian. Aujourd’hui, pour des intérêts politiques locaux, certains notables avec à leur tête le chef du village, Koffi Adingra, ont décidé d’empêcher les Dogôssè, soupçonnés à tort, d’être des militants du RDR, de se faire enrôler sur la liste électorale. L’affaire qui a débuté depuis mai 2009 a été plus ou moins maitrisée par le préfet de Koun-Fao. C’est le dénouement qui a eu lieu au début du mois de janvier avec la décision du tribunal de Bondoukou qui a débouté le chef Adingra Koffi qui conduisait les contestataires. Aujourd’hui, le chef de Kokomian qui dit avoir été humilié à ce procès, pour se venger, monte la jeunesse contre les Dogôssè et Lazare Ouattara, secrétaire de section du RDR et membre de la famille régnante à Kokomian. Dans cette cabale rondement menée contre une communauté qui existe depuis 1930 sur le sol de Kokomian, l’on cite le nom de Kouadio Komoé, le président de la mutuelle, oncle du ministre Augustin Komoé. Cet ancien directeur général de la CIDT à Korhogo, aujourd’hui à la retraite à Kokomian, est accusé d’être à la base de tous les faux coups contre la communauté des Dogôssè. « Depuis qu’il a accédé à la tête de la mutuelle des cadres en 2009, le village n’a plus connu sa quiétude d’antan », a déploré un habitant du village qui a requis l’anonymat. A côté de lui, il y a Kouassi N’Goran Albert, le secrétaire de section du PDCI-RDA à Kokomian. C’est ce dernier qui est soupçonné avoir poussé les jeunes à incendier la maison du secrétaire de section du RDR et à agir contre les Dogôssè. Quand on lui a rappelé, devant le zèle qu’il déployait pour envenimer la situation, l’alliance entre le PDCI-RDA et le RDR, sa réponse ne s’est pas fait attendre : « Je m’en fous du RHDP ». A la réunion qui a eu lieu avec le préfet, il a dit qu’il faisait tout cela pour « l’intérêt national (sic) ». Aujourd’hui, par la faute de ces personnes, la situation dans ce petit village jadis paisible est très volatile. La veille même de la grande réunion de réconciliation du mardi 26 janvier, un simple d’esprit a failli perdre la vie. Parce qu’il a été pris pour « un assaillant » par des jeunes du village à qui on fait croire qu’une attaque imminente se préparait contre leur village. Actuellement, la situation semble revenue au calme. Mais le feu couve encore sous la cendre.

Jean Claude Coulibaly
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