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Politique Publié le mercredi 3 février 2010 | Le Temps

Politique sociale de Gbagbo/Ohouochi Clotilde : “L`Amu est un devoir de solidarité”

Dans le cadre de son espace d'expression : “Les petits déjeuners de Lmp”, la Coordination des communicateurs citoyens bénévoles, pour le plébiscite du Président Laurent Gbagbo, a reçu Madame la ministre Ohouochi Clotilde Yapi, hier matin, au restaurant la “Perfecta”, aux II-Plateaux.

Onzième personnalité à parler à cette tribune d'échanges, le Conseiller spécial du Président de la République chargé de l'Assurance maladie universelle, membre du comité des Experts Lmp, a entretenu la presse sur le thème: "Quelle vision stratégique du Président-Candidat Laurent Gbagbo pour la politique de solidarité nationale et de protection sociale en Côte d'Ivoire". Posément, mais avec assurance, la ministre Ohouochi Clotilde a levé l'équivoque sur le projet, avant de dévoiler ses objectifs. " L'Amu est encore au stade de projet. Ce sont les études de faisabilité qui ont été menées. Compte tenu de la situation de guerre, on n'a pas pu la mettre en œuvre. Mais nous disons que les objectifs de l'Amu consistent à réduire les disparités régionales.

Lorsque le projet sera mis en œuvre, il y aura des structures de santé, sur toute l'étendue du territoire. Sans cela, rien ne pourra se faire ". C'est dire que la politique sociale du Président Gbagbo va de paire avec la décentralisation dont ses structures telles que les conseils généraux et les mairies sont chargés de la construction des centres de santé. " Parce que si le paysan qui a sa carte Amu ne peut pas se faire soigner à un centre de santé situé à moins de 5km, cela ne sert à rien de réaliser le projet Amu ", selon l'invitée de la Coordination. Qui a fait remarquer qu'il y a des centres de santé dans les villages, mais que les gens n'y vont pas. Parce qu'il y a des frais à payer. Ils préfèrent donc attendre chez eux, en espérant qu'une âme généreuse leur vienne en aide, lorsque la maladie les ronge. " C'est tout cela que l'Amu va régler. Elle va permettre à tous les Ivoiriens (pauvres, riches) de se faire soigner ", a-t-elle précisé.

Combien de temps faut-il encore attendre ?

A cette question, Mme Ohouochi a déclaré que le projet étant cher au Président de la République, il le mettra en œuvre, après les élections. " Il a dit qu'il sera des éléments de sa politique sociale, lorsqu'il va retrouver les rênes du pouvoir ", a-t-elle dit. Rappelant que ce projet a été considéré à tort comme un projet du Fpi. " C'est pourquoi, il a été délaissé par le ministère des Affaires sociales qui n'est pas tenu par un membre proche du pouvoir. Mais le sachant, le Président a nommé un Conseiller spécial chargé de l'Amu au niveau de la Présidence. Qui a créé une cellule.

Laquelle a pu à son tour insérer l'Amu dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp), qui est le programme à venir du gouvernement ".

Le fonctionnement de l'Amu

" Ce qu'il faut retenir, c'est que le projet de l'Amu est un seul projet. La couverture est une seule couverture ", a indiqué la ministre. Qui a expliqué que pour permettre une meilleure prise en charge des assurés, trois caisses ont été créées. Il y a la caisse sociale agricole qui s'occupe exclusivement de recenser et d'immatriculer tous les acteurs du secteur agricole et assimilés.

Ensuite, la caisse nationale d'assurance maladie qui identifie et immatricule tous les acteurs des autres secteurs d'activité. Y compris les demandeurs sociaux (chômeurs etc). Au-dessus de ces deux caisses, il y a un fonds national d'Amu (Fnam). Il joue le rôle de la banque de tout le système. Les cotisations qui vont émaner du monde agricole et des autres secteurs, vont converger vers ce fonds. Qui paie les factures aux prestataires de soins. Ainsi, le malade n'a plus de soucis et pourra se faire soigner au premier niveau de la pyramide sanitaire. C'est-à-dire dans les dispensaires, s'il est en zone rurale. Et la caisse à laquelle il est affilié, va transférer son dossier au fonds d'Amu, qui va payer les prestations.

Le ticket modérateur

Le système est organisé de façon pyramidale. Il y a le premier niveau : centre de santé, dispensaires etc. ce n'est qu'au deuxième niveau de la pyramide sanitaire, qu'intervient le ticket modérateur qui varie entre 20 et 30% du coût des prestations dans les hôpitaux généraux. Le ticket modérateur intervient également au même taux, au troisième niveau (Chu et structures de référence). Toutefois, le malade est obligé de respecter cette évolution de la pyramide sanitaire. De sorte à éviter que les Chu ne soient pas transformés en dispensaires. Mais plutôt des centres où, les professeurs en santé interviennent.

Projets pilotes à Bondoukou et Soubré

Pour avoir des informations sur le terrain, Bondoukou et Soubré nous ont été choisis comme lieux du projet pilote. A Bondoukou, par exemple, les gens préfèrent aller chez le féticheur, avant d'aller à l'hôpital. Il faut donc inverser la tendance. Dans la mentalité collective dans ces deux zones, mettre l'argent de côté pour se soigner, équivaut à appeler la maladie vers soi. " C'est un état de fait qu'il faut corriger. C'est pourquoi, nous avons créé des comités locaux Amu, qui sensibilisent sur les avantages du projet, à travers les deux sites. Afin que les gens s'en approprient. Malheureusement les projets de Bondoukou et de Soubré ont été interrompus par le ministère des Affaires sociales ", a déploré Mme Ohouochi. Précisant que pendant longtemps, ce ministère n'a pas fonctionné de façon autonome dans les gouvernements. Tantôt, il est rattaché à la Fonction publique ou au ministère de la Santé ou encore à celui des Spots etc.

La place des Assurances

A ce propos, la conférencière a informé que la loi sur l'Amu a prévu de la place pour les maisons d'Assurances. " Parce qu'il ne faut pas que l'Etat soit le fossoyeur de l'économie du secteur privé. Elles ont donc une place de choix dans le dispositif de l'Amu, qui assure les soins de base. Maintenant, celui qui veut avoir une couverture totale, il va vers les maisons d'Assurance, pour prendre une assurance complémentaire".

La spécificité de l'Amu

Sans faire de polémique, l'oratrice a confirmé que " tous les pays sérieux vont vers l'Amu ". Rappelant qu'en 2000, quand ils ont commencé à réfléchir sur le projet, ils ont été critiqués aussi bien au plan national qu'international. " On disait que comment un pays aussi pauvre et endetté peut-il mettre en place l'Amu. Ce que nous devons retenir, c'est que l'Amu est un devoir de solidarité, de partage, de redistribution des ressources nationales. On ne peut pas comprendre cela, quand on n'est pas de gauche. C'est pourquoi, il faut que Laurent Gbagbo soit réélu. En France, l'Amu fait partie de leur histoire ". Selon elle, 14 pays africains ont décidé, en février 2006 à Dakar, à la suite du message de la Côte d'Ivoire, d'aller tous à l'Amu. Au Gabon, ils ont commencé par couvrir les Gabonais qui sont économiquement faibles. " Pourquoi devons-nous rester en marge de ce projet, dont nous avons été les premiers à effleurer au niveau de l'Afrique ? ", s'est-elle interrogée.

L'Amu, un fonds de commerce ?

Sur la question, Ohouochi Clotilde a rassuré. "Il y aura des balises. D'ailleurs la gestion sera faite de façon tripartite entre l'Etat, le patronat et les organisations professionnelles. De sorte que personne, ni même l'Etat, ne dicte sa loi. Les maisons d'Assurance vont passer un contrat avec l'Etat pour couvrir les populations. Une fois que cela est fait, l'Etat peut vérifier si les termes du contrat ont été respectés à son terme. L'Amu passera des conventions avec les structures d'assurance, qui seront obligées de respecter leur cahier de charge. En tout cas, il y aura le suivi-évaluation".

Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr
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