Le président du tribunal de Katiola N’draman revient de loin. Hier, il a failli laisser sa peau dans la gestion du contentieux électoral. Une ordonnance qu’il a délivrée à maître Kpampis, avocat anciennement en poste au tribunal de Bouaké pour procéder à une fouille de l’Etat civil de la marie de Katiola en vue de la radiation sur la liste électorale de 200 personnes a irrités les populations. Selon des sources que nous avons jointes à Katiola, l’avocat muni de cette ordonnance et une requête de radiation, signée de Laurent Gbagbo, de 200 personnes, tenait à avoir accès à l’Etat civil. L’affaire ébruitée, les populations a-t-il ajouté, se sont rendues au tribunal pour avoir des explications du juge. Elles ont vu, dans cette manière de fouler au pied le mode opératoire arrêté par la Cei, le militantisme avéré du juge dans le camp du parti au pouvoir. La tension est montée d’un cran. Le juge voyant la foule foncée vers ses bureaux, précisent nos sources, a trouvé refuge dans le plafond de son bureau pour ne pas essuyer la fronde. Mais il a été extrait. Les populations, a souligné Coulibaly Ouamien, n’ont pas porté main au juge. Elles lui ont tout simplement demandé, dit-il, d’annuler cette procédure qui est complètement en aux antipodes du mode opératoire sur le contentieux électoral. Et, elles se sont, ensuite, retirées des lieux. Mais, dans leur excès de colère, elles ont cassé quelques tables dans la salle d’audience. Le président du tribunal qui s’est senti menacé a, selon nos sources, rangé ses affaires et s’est rendu à Abidjan. Quant à l’avocat, il a disparu de la circulation.
Lacina O.
Lacina O.