x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 4 février 2010 | Le Nouveau Réveil

Tension sociale et politique : La Côte d`Ivoire, de nouveau au bord de la catastrophe

Nul n'est besoin d'être un devin pour s'apercevoir que la Côte d'Ivoire glisse inexorablement vers une explosion sociale et politique dont les conséquences risquent d'être encore plus dramatiques que celles que nous avons connues jusqu'ici. Les signes avant coureurs sont là, bien perceptibles. Depuis l'histoire de la Cei, déclenchée à tort ou à raison par le président Gbagbo, le pays est pris comme de folie et plus personne ne semble s'apercevoir de ce qui se passe. La course des Eléphants footballeurs en Angola s'est achevée de la façon la plus surprenante.

Personne n'y a rien compris. Nous n'y avons vu aucun signe. Or les signes sont bien là. Une sorte de folie s'est emparée du pays depuis le 8 janvier 2010, date de la publication du communiqué du président Gbagbo accusant le président de la Cei d'avoir inscrit frauduleusement 429 mille personnes sur la liste électorale provisoire. Deux blocs antagonistes se sont formés et les accusations et autres atteintes à la dignité des uns et des autres sont quotidiennes. Le désordre est total. Les accusation et menaces fusent de partout. L'autorité du premier ministre est mise à mal par le ministre de l'Intérieur qui tente chaque jour de récupérer le processus électoral sur les " dépouilles " de la Cei. Le Fpi, chaque jour que Dieu fait, et s'appuyant sans doute sur le désordre créé par l'affaire de la Cei, dresse des listes de milliers de personnes à exclure des listes électorales provisoires, sur la base des noms. Et uniquement des noms. Les preuves sont là qui l'attestent. Et la justice ivoirienne, sur le même territoire, fonctionne en violation de tous les textes qui régissent le règlement du contentieux électoral. Cette situation commence par endroits, à provoquer des affrontements entre les populations. Les villes de Divo, Katiola, San-Pedro, Yamoussoukro, Grand Béréby, M'bahiakro… sont en ébullition. Les populations refusant (à raison) de se faire spolier de leur droit. Le spectre d'une guerre civile se profile de nouveau à l'horizon. Tous les ingrédients qui nous ont conduits à la guerre sont de nouveau réunis. Les religieux ont déjà attiré l'attention des politiciens sur les dangers qu'il y a à réveiller les vieux démons. Personne ne semble avoir entendu leur appel. On a vite fait de le qualifier de politique. Donc de le vider de son contenu. A la Cei, on ne sait plus qui fait quoi. La confusion est totale. Les communiqués se suivent et se contredisent. Avant-hier, c'était un communiqué conjoint du premier ministre et du président de la Cei, qui, après consultation du président de la république, a annoncé la prorogation du contentieux administratif pour 10 jours supplémentaires. Hier, ce sont des commissaires centraux de la Cei qui ont fait le procès de leur président sans pour autant dire aux Ivoiriens le but réel de cette démarche. Et sans tirer les conclusions qu'on était en droit d'attendre de leur réquisitoire contre leur président. L'accord de Ouagadougou est presque déjà enterré sous les vagues des intérêts des uns et des autres. Bref, la confusion est totale et n'augure rien de bon. Les incendies qui annoncent "les flammes de la république" ont repris leur cycle infernal. Il ne se passe plus de jour sans qu'on en dénombre un dans un endroit. De très mauvais signes en perspective. Entre-temps, le malaise social s'accentue et est partout perceptible. Une sourde colère gagne de plus en plus les populations prises en otage dans cette crise interminable. La pauvreté s'aggrave. Les Ivoiriens n'en peuvent plus et ne savent plus à qui se fier. Et comme si cela ne suffisait pas, les délestages sont arrivés comme un coup de bambou sur la nuque. Au manque d'électricité, s'ajoute immédiatement celui de l'eau, les châteaux d'eau fonctionnant avec l'électricité. Une situation insupportable. Et le Cnp (Conseil national de la presse) qui manifestement ne sent rien, a jugé nécessaire de fermer, dans cette situation, le quotidien " Le patriote " pour 72 heures, au motif qu'il a critiqué Charles Blé Goudé. Lequel Blé Goudé a acheté, avant la réaction de " Le Patriote ", une page entière dans de nombreux quotidiens de la place pour insulter le président du Rdr, monsieur Alassane Ouattara.

Là-dessus, le Cnp n'a rien eu à redire. Frustration d'un côté, silence radio. Réaction de l'autre côté, l'épée. Vive l'équité ! Que Dieu fasse en sorte que les nuages qui s'amoncellent sur nos têtes s'éloignent et que la folie qui est en train de s'emparer du pays s'arrête maintenant. Autrement, personne ne pourra gérer ce qui se profile à l'horizon.

ASSALE TIEMOKO
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ