Etonnante Côte d'Ivoire du cinquantenaire. En ce dernier samedi de janvier, sur l'esplanade de la Présidence, la voix la plus autorisée de l'Etat s'en est ouvertement prise à toutes ces " puissances " qui naguère favorables au système du Parti unique nous pressent aujourd'hui d'aller aux élections. Chacun à son niveau pourra apprécier cette superbe et solennelle mise en garde ! Disons tout simplement que le régime dit de la Refondation-nostalgique d'un passé qu'il prétend abhorrer veut se donner du temps, se perpétuer des décennies durant au sommet de l'Etat, certainement jusqu'à la date butoir de 2030 ! Un tel projet peut paraître surprenant à tous ceux de nos compatriotes, aux opposants notoirement majoritaires qui depuis près de cinq ans se battent pour la tenue d'un scrutin correct et démocratique en Côte d'Ivoire. Pourquoi ce paradoxe ?
Des opposants et nombre d'Ivoiriens qui ne manquent pas d'humour-il en faut pour supporter nos temps difficiles- ont tôt fait de railler, ceux des leurs qui hier encore dénommés "le camp présidentiel ", se sont auto-baptisés : " la majorité présidentielle ". Lesdits majoritaires, proclament-ils, avec seulement 10 à 15% des votants selon les sondages les plus crédibles, ne seraient en réalité que " la minorité présidentielle " ! Où se situe la vérité ?
Majorité ou Minorité : ces deux notions n'ont de sens dans le cas d'espèce que par rapport à leur objet qui se trouve ici être les élections ! Or, que constatons-nous depuis près de cinq ans ?
L'impossibilité quasi- manifeste d'organiser des élections en Côte d'Ivoire. Près de trois mois en effet après le report du 29 Novembre 2009, les élections les plus chères au monde par tête d'électeur à ce qu'on nous dit, n'ont guère permis de s'accorder sur une liste électorale même provisoire. Pourquoi ? Nous touchons ici au mal le plus pernicieux de la Côte d'Ivoire actuelle :
l'absence d'un consensus minimal de la part des acteurs politiques. En la matière, ladite minorité présidentielle a de par son statut et son influence une très lourde responsabilité.
-Du statut : le régime ivoirien est un régime présidentiel pur et dur que ni les faits ni la guerre n'ont pu infléchir. Les prérogatives dévolues au chef de l'Exécutif (la convocation du collège électoral notamment)- en fait la clef de voûte de tout l'édifice institutionnel et électoral. Dans ce sens, nous, Ivoiriens, attendons de la part du régime actuel, des élections présidentielles puis législatives ici et maintenant.
-De l'influence : la Côte d'Ivoire aurait-t-elle connu une telle crise, cruelle et inhumaine si depuis la Conférence dite la Table ronde de Marcoussis en janvier 2003 jusqu'à la présente Affaire de la Commission Electorale Indépendante (janvier 2010), l'on n'avait pas constamment et continument joué avec ce qu'on considère comme des principes incontournables ? Des députés, honorables élus de la nation, n'ont-ils pas argué de leur indépendance pour au nom d'une certaine liberté bloquer les reformes enlevant chaque jour un peu plus de souveraineté et de prospérité à ce pays ? Que penser de l'Affaire dite des 419.000 individus " frauduleusement inscrits " sur la liste électorale provisoire. Nous disons et écrivons bien " liste provisoire " et non définitive ? Mais là n'est pas pour le moment le problème. A notre avis de néophyte, le traitement de cette affaire nous paraît tout à fait inapproprié. Tous, quel que soit notre bord politique, devrions porter une légitime et vigilante attention à la CEI en évitant toutefois de ne pas briser à tort tout l'édifice. La voie la plus indiquée dans ce cas n'est pas de clouer au pilori les agents de ce qui avant tout est une institution, fussent-ils président et vice-président, avant de situer les vraies responsabilités.
Dans les démocraties les plus avancées, de telles institutions existent sans qu'elles soient exposées et livrées à la vindicte populaire et publique. Avec tout le filet juridique à notre disposition allant des compétences nationales au facilitateur de l'Accord politique de Ouagadougou un minimum et de précaution s'imposait à nous dans le règlement de ce problème.
Ailleurs, on est plus discret sans être aucunement faible. Allez donc demander à l'électeur Français ou Américain, le nom du président de la Commission électorale ! Gageons que peu d'entre eux serait en mesure de vous répondre valablement. Persuadés que nous sommes que personne n'est au-dessus de la loi, c'est en toute responsabilité et surtout dans l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire, que nous nous devons de régler nos divergences, fussent-elles celles relatives à la Commission Electorale Indépendante. Ce faisant, la seule gagnante sera la Côte d'Ivoire, celle qui veut aller au vote, celle des 70 à 80% de jeunes qui croient et espèrent en un avenir lumineux de ce pays. Dans ce schéma, quelle est la part de responsabilité de ceux qu'à tort où à raison l'on qualifie de " majorité silencieuse " ? Un prochain article nous situera.
TIACOH Carnot, membre du Bureau Politique du PDCI-RDA.
E-mail : carnotiacoh@yahoo.fr
Des opposants et nombre d'Ivoiriens qui ne manquent pas d'humour-il en faut pour supporter nos temps difficiles- ont tôt fait de railler, ceux des leurs qui hier encore dénommés "le camp présidentiel ", se sont auto-baptisés : " la majorité présidentielle ". Lesdits majoritaires, proclament-ils, avec seulement 10 à 15% des votants selon les sondages les plus crédibles, ne seraient en réalité que " la minorité présidentielle " ! Où se situe la vérité ?
Majorité ou Minorité : ces deux notions n'ont de sens dans le cas d'espèce que par rapport à leur objet qui se trouve ici être les élections ! Or, que constatons-nous depuis près de cinq ans ?
L'impossibilité quasi- manifeste d'organiser des élections en Côte d'Ivoire. Près de trois mois en effet après le report du 29 Novembre 2009, les élections les plus chères au monde par tête d'électeur à ce qu'on nous dit, n'ont guère permis de s'accorder sur une liste électorale même provisoire. Pourquoi ? Nous touchons ici au mal le plus pernicieux de la Côte d'Ivoire actuelle :
l'absence d'un consensus minimal de la part des acteurs politiques. En la matière, ladite minorité présidentielle a de par son statut et son influence une très lourde responsabilité.
-Du statut : le régime ivoirien est un régime présidentiel pur et dur que ni les faits ni la guerre n'ont pu infléchir. Les prérogatives dévolues au chef de l'Exécutif (la convocation du collège électoral notamment)- en fait la clef de voûte de tout l'édifice institutionnel et électoral. Dans ce sens, nous, Ivoiriens, attendons de la part du régime actuel, des élections présidentielles puis législatives ici et maintenant.
-De l'influence : la Côte d'Ivoire aurait-t-elle connu une telle crise, cruelle et inhumaine si depuis la Conférence dite la Table ronde de Marcoussis en janvier 2003 jusqu'à la présente Affaire de la Commission Electorale Indépendante (janvier 2010), l'on n'avait pas constamment et continument joué avec ce qu'on considère comme des principes incontournables ? Des députés, honorables élus de la nation, n'ont-ils pas argué de leur indépendance pour au nom d'une certaine liberté bloquer les reformes enlevant chaque jour un peu plus de souveraineté et de prospérité à ce pays ? Que penser de l'Affaire dite des 419.000 individus " frauduleusement inscrits " sur la liste électorale provisoire. Nous disons et écrivons bien " liste provisoire " et non définitive ? Mais là n'est pas pour le moment le problème. A notre avis de néophyte, le traitement de cette affaire nous paraît tout à fait inapproprié. Tous, quel que soit notre bord politique, devrions porter une légitime et vigilante attention à la CEI en évitant toutefois de ne pas briser à tort tout l'édifice. La voie la plus indiquée dans ce cas n'est pas de clouer au pilori les agents de ce qui avant tout est une institution, fussent-ils président et vice-président, avant de situer les vraies responsabilités.
Dans les démocraties les plus avancées, de telles institutions existent sans qu'elles soient exposées et livrées à la vindicte populaire et publique. Avec tout le filet juridique à notre disposition allant des compétences nationales au facilitateur de l'Accord politique de Ouagadougou un minimum et de précaution s'imposait à nous dans le règlement de ce problème.
Ailleurs, on est plus discret sans être aucunement faible. Allez donc demander à l'électeur Français ou Américain, le nom du président de la Commission électorale ! Gageons que peu d'entre eux serait en mesure de vous répondre valablement. Persuadés que nous sommes que personne n'est au-dessus de la loi, c'est en toute responsabilité et surtout dans l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire, que nous nous devons de régler nos divergences, fussent-elles celles relatives à la Commission Electorale Indépendante. Ce faisant, la seule gagnante sera la Côte d'Ivoire, celle qui veut aller au vote, celle des 70 à 80% de jeunes qui croient et espèrent en un avenir lumineux de ce pays. Dans ce schéma, quelle est la part de responsabilité de ceux qu'à tort où à raison l'on qualifie de " majorité silencieuse " ? Un prochain article nous situera.
TIACOH Carnot, membre du Bureau Politique du PDCI-RDA.
E-mail : carnotiacoh@yahoo.fr