ABIDJAN - Des échauffourées ont opposé mercredi forces de l'ordre et manifestants protestant contre une éventuelle radiation d'habitants de la liste électorale, à Divo, (centre-ouest), avant un retour au calme jeudi, a-t-on appris de sources concordantes. Selon le Rassemblement des républicains (RDR) de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, candidat au prochain scrutin présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI) du chef de l'Etat Laurent Gbagbo avait saisi le tribunal de Divo pour obtenir la radiation de "4.000 personnes" soupçonnées d'être des étrangers. Cette affaire a suscité des tensions qui ont débouché mercredi sur des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, ont indiqué des témoins. Plusieurs personnes auraient été blessées, sans qu'il soit possible d'établir un bilan précis. Des "actes de vandalisme" ont également été commis contre des édifices publics, a déclaré à l'AFP Pierre Logbo, préfet de cette cité agricole située à 160 km au nord-ouest d'Abidjan. "Le calme est revenu" jeudi, a-t-il souligné, précisant qu'"un renfort des forces de police et de gendarmerie" était arrivé d'Abidjan. Les tensions se multiplient ces derniers jours autour de l'ouverture du règlement des contentieux sur la liste électorale provisoire fin 2009, des troubles ont notamment eu lieu à Katiola (centre) et à Man (ouest). Le RDR accuse le parti au pouvoir de mener via le recours aux tribunaux "une politique d'exclusion" des Ivoiriens originaires du nord, alors que la très sensible question de la nationalité reste au coeur de la crise ivoirienne. Le climat politique s'est tendu ces dernières semaines en Côte d'Ivoire, à la suite d'une polémique sur une présumée "fraude" à la commission électorale. Le scrutin présidentiel, reporté depuis 2005 et censé clore la crise née du
coup d'Etat manqué de 2002, est attendu avant juin par l'ONU.
coup d'Etat manqué de 2002, est attendu avant juin par l'ONU.