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Politique Publié le dimanche 7 février 2010 | CEI

Le Président de la CEI, Robert Beugré Mambé : "Je suis déterminé à continuer mon travail"

A la suite de sa déclaration liminaire, le Président de la Commission Electorale Indépendante, Monsieur Robert Beugré Mambé s’est prêté aux questions des nombreux journalistes qui ont répondu à son appel. Nous vous proposons l’intégralité de ces échanges.

Question : M. Le Président, vous ne nous avez pas habitué à nous recevoir chez vous. Vous donnez souvent vos conférences de presse au siège de la CEI. Est-ce que vous êtes quelqu’un de menacé ?

Réponse : Non je ne suis pas menacé. C’est parce que c’est le week-end et il aurait fallut prendre d’autres dispositions qui retarderaient ma réaction si je devais vous recevoir au bureau. Les déclarations que nous avons écoutées (je ne porte pas de jugement. Chacun fait son travail) sont telles qu’il urgeait que je vous donne les informations. C’est pour cela que je vous ai appelé. D’autres occasions vont se présenter pour que nous nous rendions à la CEI. Et nous le ferons sans problèmes. C’est pour que vous ayez le maximum d’informations et que vous puissiez vous faire votre propre opinion que je vous ai appelé.

Question : L’enquête révèle que vous avez portez l’information des 429000 personnes au Président de la République et qu’il s’y serait opposé. Que répondez-vous ? Aussi, Il se raconte que ce sont 125 millions que vous avez utilisé pour ce croisement. Qu’est-ce qu’il en est ?

Réponse : Je l’ai dit tout à l’heure dans mon intervention. Quand nous étions avec le Président de la République, nous lui avons dit que si on doit rechercher les Ivoiriens pourquoi on ne pourrait pas demander aux structures de se mettre ensemble pour faire des recherches dont les résultats vont être présentés à l’appréciation des membres du Cadre Permanent de Concertation ? Il a dit : Président Mambé, je préfère qu’on aille sur le terrain. Je l’ai parfaitement compris. Et pour nous, il n’y a pas de problème. Donc, tous nous avons convenu que pour rassurer tout le monde, qu’on aille au contentieux sur le terrain. C’est pourquoi, dans mon esprit on ne peut même pas envisager qu’un morceau du fichier puisse se retrouver dans le fichier. Concernant les 125 millions, je n’ai pas le montant exact mais ce n’est pas 125 millions c’est moins que cela. Nous avons l’habitude d’envoyer nos agents en mission.

Question : Selon un article lu dans le Journal l’inter, vous allez démissionner. Est-ce que vous pouvez clarifier votre intention de rester ou de partir ?

Réponse : Sachez que le travail qui nous a été confié est un travail difficile. Pour mettre en place la CEI, cela a demandé beaucoup d’efforts. Pour ainsi répondre à votre question retenez que je reste à mon poste pour faire le travail que la Côte d’Ivoire nous a confié. Bien entendu avec les amis avec lesquels nous travaillons. Je dois vous dire qu’à la CEI, nous prenons les décisions après avoir longuement discuté. Je souhaite vivement que ces incompréhensions momentanées, nées de cette affaire des 429 000 qui n’en est pas une en réalité, puissent être dissoutes, afin de permettre au travail d’avancer dans la sérénité. Je suis et je reste donc déterminé à continuer mon travail.


Question : On vous accuse d’avoir introduit sur la liste électorale 429 000 personnes. Où êtes-vous allez chercher ces 429000 personnes ? Les connaissiez-vous particulièrement pour les favoriser ? Qui peut bien envier votre fauteuil Monsieur le Président ?

Réponse : Le travail que nous faisons est un travail neutre. Ce sont les paramètres qui déterminent les personnes qui ressortent de ces recherches. Je ne connais aucune personne sur les 429000 personnes. Je n’ai même pas cherché à savoir qui est sur la liste ou pas. C’est un travail dont le produit a donné 429000 personnes. S’il n’y avait pas eu cette affaire, les Ivoiriens n’auraient jamais su qu’en général quand il y a un travail à faire, la CEI fait des projections pour savoir à peu près combien de personnes on peut récupérer dans le système. Je n’ai plus rien à vous cacher dans la mesure où la chose est devenue publique. Quand nous nous sommes rendus à Ouagadougou au mois de décembre, le 03 décembre 2010 précisément, j’ai informé les membres du CPC que concernant le contentieux qui vient de commencer, sur les 1.033.000 personnes, les perspectives que nous entrevoyons au niveau de la CEI laissent croire que nous allons récupérer encore entre 400 à 500.000 Ivoiriens. Donc on avait fait des projections. Quand on dirige des instruments tels que ce type de travail, il faut avoir la capacité de prévoir. C’est juste un travail de prévision. Quand vous voulez construire une maison vous faites les plans et vous demandez à un ingénieur de vous déterminer les coûts pour ne pas que vous soyez surpris par l’entrepreneur. Donc c’est un travail de maître d’ouvrage qui n’a rien à voir avec le travail du maître d’œuvre qui lui, a obligation de résultat. Le maître d’ouvrage lui a l’obligation d’avoir la prospective et c’est ce que nous avons toujours fait. J’entends dire que ces 429 000 personnes sont en faveur d’un tel candidat ou d’un tel autre. Il n’en est rien. Ce sont les paramètres qui ont parlé. Mais les paramètres, ce sont des choses neutres. A force d’en parler il va, peut être, falloir publier cette liste afin que les ivoiriens voient d’eux mêmes la répartition géographique. S’agissant de mon fauteuil vous savez que tous les fauteuils occupés par tous les Ivoiriens sont enviés. Donc je ne peux pas chercher à savoir qui en veut à mon fauteuil. Il y en a qui veulent mon fauteuil mais je dois leur dire que c’est un fauteuil difficile, complexe. Heureusement pour moi que je suis aidé dans ma tâche par des Commissaires de la CEI qui ont une grande culture de la sortie de crise et qui ont décidé de faire de la CEI un laboratoire de réconciliation nationale. Si vous venez à nos réunions vous verrez qu’on discute des choses difficiles. Quelques fois nous avons des positions tranchées mais notre secret est que, même quand nous sommes opposés les uns aux autres, nous finissons toujours par trouver le juste milieu qui est la bonne vérité. Nous travaillons par consensus, par respect mutuel et l’ambiance du travail était excellente jusqu’à ce qu’il y ait cette affaire. Je peux vous dire que chacun de nous se nourrit de l’intelligence, de l’expérience et de la capacité de dépassement de l’autre.

Question : Au cours d’une réunion tenue le 20 Janvier 2010, la Commission Centrale, c'est-à-dire l’instance suprême de la CEI a clairement indiqué, je cite : « aucune inscription supplémentaire, sur la liste électorale, n'a été faite à ce jour ». On s’étonne que le Procureur dans ses conclusions prenne le contre-pied de ces affirmations. Comment expliquez-vous cet état de fait?

Réponse : Je voudrais vous prier de me permettre de ne commenter les conclusions de M. le Procureur. Je respecte le travail qu’ils font. Je puis vous affirmer qu’aucun des 429000 n’a été intégré directement dans le fichier de la liste définitive et personne ne peut être intégré dans ce fichier. Ce n’est même pas possible. Et la commission centrale a eu raison. Au moment où on parlait de ces faits aucun Ivoirien n’était inscrit sur la liste définitive. Ca n’existe pas. Il faut que nécessairement et obligatoirement ces ou cette personne se soit présentée physiquement pour suivre le processus que je vous ai décrit à l’instant, en détail.


Question : Vous avez dit que vous restez à votre poste pour faire le travail qui vous été demandé avec vos collaborateurs. Certains récemment se sont prononcés pour dire qu’ils ne s’inscriront pas dans l’exigence du communiqué que vous avez signé conjointement avec le Premier ministre et qu’ils n’iront pas sur le terrain. Ne pensez vous pas que les choses vont se compliquer pour vous à la tête de cette institution ?

Le Procureur a dit que vous êtes coupable. Ce qui veut dire qu’ils vont vous appeler devant le tribunal. Est-ce que vous être près à vous présenter devant le tribunal pour vous expliquer comme vous le faites maintenant ?

Réponse : Je vous ai dit que je ne commentais pas les conclusions de M. le Procureur. Donc sur cette question je ne répondrai pas. Par contre, pour ce qui concerne mes collègues (les dix Commissaires), ce qui les préoccupe (et ils ont raison) c’est qu’on applique nos textes. Et l’application de nos textes appelle quelque fois qu’on soit en opposition même avec l’exécutif. Ce que j’ai toujours fait est que l’exécutif et nous, parlions le même langage. Vous avez constaté que nous avons fait plusieurs communiqués avec le Premier Ministre mais cela n’a jamais posé de problème. Nous sommes aujourd’hui dans une ambiance spéciale et c’est pourquoi nous connaissons toutes ces difficultés. Je comprends leur préoccupation. Quand souvent les dates ne sont respectées, les politiques disent demandez à la CEI ou c’est la CEI. Alors ils ont dit que désormais s’il y a une requête de prorogation ou de réalisation de quoique ce soit, que la CEI soit officiellement saisie afin qu’elle puisse justifier aux yeux de la Nation que s’il y a un retard quelque part ce n’est pas nous. C’est cela leur préoccupation. Nous allons parler ensemble. Nous allons nous entendre et continuer de travailler dans la paix et dans la sérénité.

Question : Est-ce que ce n’est pas un désaveu ?

Réponse : Il n’y a pas de désaveu. Vous savez d’où vient la décision de faire la prorogation ? Ce n’est pas Mambé qui s’est levé pour prendre cette décision. La décision procède d’une négociation que les politiques ont conduite en consultant tous les membres du CPC. Si c’était moi ce serait un désaveu. Nous sommes dans un domaine très sensible. Lisez bien le communiqué du Premier ministre auquel j’ai été associé. C’est après consultation des différents membres du CPC. Vous savez, le Premier ministre fait un travail extrêmement difficile. Vous ne savez pas combien de fois il fait les allées et venues (moi je le sais parce que je suis souvent avec lui) pour régler des zones d’incompréhension. Alors de quel désaveu parlez-vous ? Est-ce pour moi qu’on va faire la prorogation ? C’est pour la Nation, pour les ivoiriens. C’est pour aider les Ivoiriens à être sur la liste. C’est pour aider les Ivoiriens à dire que celui ci a le droit d’être sur la liste alors qu’il a été oublié ou celui là est de trop sur la liste. C’est de cela qu’il s’agit et non de désaveu. Le Premier Ministre souffre. Il est obligé de passer de membre de CPC en membre de CPC pour arracher une décision et rassurer les gens. Mais chaque fois que les choses arrivent à se calmer il y a toujours un problème qui surgit quelque part. Il faut qu’on l’aide. Moi je m’inscris dans la perspective d’aider le gouvernement, les ivoiriens et la communauté internationale à nous aider à finir cette affaire et qu’on en parle plus.


Question : Lors de l’une de vos réunions vous avez reconnu qu’il y a eu disfonctionnement. Ce mot disfonctionnement a installé la confusion dans l’esprit de la population. Est-ce que vous pouvez expliquer ce que vous entendez par disfonctionnement ? Pendant ce temps des gens ont investi l’intérieur du pays pour nettoyer les listes. Est-ce que, selon vous, ces actes ne vont pas entacher vos fichiers et jeter beaucoup de discrédité sur la CEI ?

Réponse : Le disfonctionnement est un état dans le fonctionnement d’une structure ou d’une collectivité qui met en évidence qu’à un moment ou un endroit donné il y a eu un couac. Mais le couac ne grille pas la machine. Le couac veut dire qu’il faut s’arrêter pour l’investir et la nettoyer. C’est une situation momentanée. Ce que nous avons appelé disfonctionnement c’est que nous avons demandé de ne pas utiliser ces fichiers et les informaticiens, dans leur volonté de bien faire ont laissé ces fichiers à l’intérieur du CD et au moment où ils partaient nous n’avons peut être pas eu le temps de bien vérifier que ce fichier ne comportaient pas cela. C’est ce que nous appelons disfonctionnement. Ils nous ont expliqué après en disant ‘’nous étions de bonne volonté. C’est un instrument d’aide à la décision. On ne peut que le lire et on a exigé que tous ceux qui sont sur la liste des 429000 suivrent la procédure de réclamation normale. Il n’y a aucune faveur pour eux. Et nous avons pris des mesures pour que ce genre de choses ne se répète plus. En ce qui concerne ceux qui ont investi le terrain pour nettoyer les listes, retenez que notre volonté c’est d’avoir une liste électorale propre. Je réaffirme cette volonté et nous ferons tout pour avoir une liste électorale propre. Je voudrais maintenant pour revenir au second volet de votre question, expliquer aux Ivoiriens comment on doit contester l’inscription de quelqu’un. Je pense que le Ministre de la Justice a dû faire un communiqué sur cette question. Je vous renvoie au communiqué mais je parlerai de la partie qui concerne la CEI. Quand quelqu’un a été affiché comme Ivoirien sur la liste blanche si vous voulez contester son inscription il faut trois conditions. La première est que vous-même vous fassiez une requête. La deuxième est que vous donniez votre qualité et la troisième est que vous ayez les documents qui prouvent que la personne n’est pas Ivoirienne. C'est-à-dire la preuve de ce que vous dites. En général quand vous présentez ces trois conditions, la CEI vous dit : j’ai reçu votre requête mais je ne suis pas compétente pour cela. En ce moment là, comme le dit la loi, quand la CEI vous donne une réponse qui ne vous satisfait pas, vous saisissez la Justice. C’est ainsi que des personnes saisissent la justice. Que fait la justice ? Je vous prie respectueusement de voir cela avec le Ministère de la Justice et les Juges qui gèrent cette question. Je ne veux pas me mêler de cela car chacun a son travail.


Question : Vous avez indiqué que vous avez envoyé des informaticiens en mission avec un objectif et ils sont allés au-delà avec des Cd qui devraient rester à l’interne. Quand vous avez constaté cela quel a été le sort que vous avez réservé à ces informaticiens qui ont outre passé ce qu’on leur a demandé de faire ?

Réponse : Il ne faut pas faire de l’arbitraire. Nous avons voulu chercher à comprendre réellement comment les choses se sont passées. Maintenant que nous avons une bonne lisibilité nous avons arrêté des mesures que nous allons appliquer dans les jours à venir. Il ne faut jamais tomber dans l’arbitraire. Vous savez le travail que nous faisons est tellement sensible que quand bien même que ce soit urgent, il faut prendre le temps de bien regarder. On gère des hommes ainsi que l’intérêt de la collectivité. Il faut la sérénité dans l’analyse, l’objectivité dans l’analyse et surtout la volonté d’aider à améliorer le travail soit privilégiée pour que toute décision que nous allons prendre soit une décision juste. Nous avons passé du temps, nous avons regardé et examiné. Nous allons appliquer les mécanismes nouveaux que nous avons arrêtés.

Question : Je reviens sur une question que vous n’avez pas répondue. Vous avez envoyé des informaticiens en mission qui ont outre passé les recommandations que vous leur avez prescrite et les conclusions de l’enquête indiquent que puisse que vous leur avez donné des ordres de mission vous êtes également coupable. Est-ce vous êtes près à vous présenter devant un tribunal pour répondre de ce dont on vous accuse ?

Réponse : J’ai répondu mais vous n’avez pas suivi. Dans cette variante de question il y a un élément nouveau. Il faut relire les ordres de mission des informaticiens. Il y avait deux objets. Premièrement : formation des Commissaires Locaux et deuxièmement : Installation de ce qu’on appelle l’applicatif Sagem. Quant au volet de la justice je ne réponds pas parce que je ne connais pas les mécanismes de la justice. Je vous remercie.

Service de Communication de la CEI
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