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Politique Publié le mardi 9 février 2010 | Le Patriote

Affaire ‘’429.000 inscrits sur la liste électorale’’ - Le CAP avertit: «Que Compaoré prenne ses responsabilités»

Signé depuis le 04 mars 2007 par les belligérants de la crise ivoirienne pour une transition de 10 mois, cela fait bientôt 36 mois que l’Accord politique de Ouagadougou, court sous les auspices de M. Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso.
Bien qu’ayant déploré que l’essentiel de cet accord ait été conclu à Ouagadougou, en dehors du territoire ivoirien, le CAP en avait pris acte et s’est félicité de toutes les avancées significatives enregistrées dans le processus de sortie de crise, notamment :
*la publication, le 20 novembre 2009, par le Conseil Constitutionnel, de la liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire;
*l’affichage depuis le 23 novembre 2009, des listes provisoires des électeurs et l’ouverture de la période de gestion des contentieux.
*la mise en place par le Cadre Permanent de Concertation (CPC) d’un chronogramme bien défini de sortie de crise, prévoyant l’élection du Président de la République entre la fin du mois de février et la mi-mars 2010.
Malheureusement, au moment où la période de gestion des contentieux arrive à son terme et où l’opinion nationale et internationale est dans l’attente d’une date précise pour le scrutin présidentiel, la mouvance présidentielle actuelle s’insurge contre la Commission électorale indépendante (CEI) et crie à la fraude parce que la CEI aurait «déversé sur la liste des électeurs potentiels, 429.000 personnes frauduleuses», toutes considérées comme des étrangers.
Le Ministère de l’Intérieur, par son message télégraphique du 19 janvier 2010 adressé aux préfets et sous préfets et sa déclaration du 25 janvier 2010, va même jusqu’à vouloir faire récupérer la gestion des élections générales par l’administration territoriale comme ce fut le cas sous le parti unique en Côte d’Ivoire.
Le Congrès pour une Alternative démocratique (le CAP) avait prévenu que le choix des fichiers dits historiques pour le croisement des données serait facteurs de conflits car ces fichiers ne sont nullement symptomatiques de l’évolution actuelle de la population ivoirienne. Il n’est donc pas surprenant qu’à la publication des listes provisoires d’électeurs, 2.781.181 requérants soient renvoyées aux contentieux pour être élucidés. Or les 429.000 personnes considérées comme frauduleuses font partie de ces 2.781.181 cas litigieux.
Si le CAP déplore la méthodologie utilisée par la CEI concernant les 429.000 cas litigieux, force est de constater que ces personnes n’ont nullement été versées sur la liste provisoire retenue.
Il est donc incompréhensibles que cela puisse donner lieu à tant de tintamarres au moment où tous les Ivoiriens et la communauté internationale attendent enfin la publication de la liste définitive et la fixation de la date précise du premier tour de l’élection présidentielle.
Il aurait été plutôt loisible aux contestataires de réclamer tout simplement l’élucidation, par des experts, des 429.000 cas litigieux au lieu d’en faire un argument politique pour retarder et bloquer le processus de sortie de crise avec toutes les conséquences dommageables pour notre pays, à cette étape cruciale du processus électoral.
Le CAP rappelle que la Commission électorale indépendante (CEI), résultante de durs combats politiques, qui est, avec le Code actuel, un des acquis majeurs de la lutte pour la démocratie dans notre pays, est une institution de la République dont le principe est codifié par la Constitution du 1er août 2000 en son article 32 alinéa 4 et ne saurait être nullement remis en cause.
C’est pourquoi le CAP condamne les tentatives du Ministère de l’Intérieur tendant à écarter la CEI de l’organisation des élections ; ce qui constitue une violation flagrante et délibérée de la Constitution ivoirienne.
Le CAP rappelle que le Président de la CEI a été démocratiquement élu par ses pairs membres de la CEI dûment mandatés par des partis et groupements politiques et qu’aucune disposition ne permet à qui que ce soit, en dehors de la CEI, fut-il Président de la République, de réclamer sa démission, voire pouvoir à son remplacement.
En réalité, ces demandes de démission ne visent ni plus ni moins qu’à «ouvrir la boîte de pandore» et empêcher la publication de la liste définitive, bloquant ainsi le processus électoral.
Face à la gravité de cette situation aux conséquences imprévisibles :
-le CAP interpelle les signataires de l’Accord politique de Ouagadougou qui se sont engagés solennellement devant le peuple ivoirien et la communauté internationale, eux qui ont présenté cet accord comme étant la voie royale de sortie de crise, à trouver une solution rapide dans le strict respect de la Constitution ivoirienne ;
-Le CAP interpelle également le facilitateur de la crise ivoirienne, le Président Blaise Compaoré, lui qui, en sa qualité de Président en exercice de la CEDEAO, a apporté sa caution morale à cet accord vis-à-vis de la communauté internationale, au moment même où la crise ivoirienne était du ressort des Nations Unies, en mettant en avant sa capacité à trouver une solution de sortie de crise à l’africaine. Le Président Blaise Compaoré doit donc prendre ses responsabilités, au risque de donner aux Ivoiriens et à la communauté internationale l’impression d’avoir été floués.
De ce qui précède, le CAP :
*Demande la publication immédiate de la liste des 429.000 personnes et leur élucidation définitive pour mettre fin à la polémique actuelle ;
*invite instamment la CEI à procéder à l’exécution rigoureuse du chronogramme adopté le 6 décembre 2009 par le CPC, notamment la publication de la liste définitive des électeurs et la détermination d’une nouvelle date pour l’élection du Président de la République ;
Convaincu que cette élection présidentielle marquera la rupture avec l’enlisement politique et économique actuel que vit notre pays, le CAP exige que ce scrutin présidentiel se tienne enfin pour mettre fin à la souffrance du peuple ivoirien.
Il invite tous les Ivoiriens et tous les démocrates épris de justice, de liberté et de paix à se mobiliser pour exiger la tenue immédiate de l’élection présidentielle tant attendue dans notre pays, pour qu’ensemble, nous puissions reconstruire cette Côte d’Ivoire que nous voulons démocratique, unie, juste, prospère et libre.
Fait à Abidjan, le 04 février 2010
Le congrès pour une Alternative populaire (CAP)
Ont signé
*Pour le Parti pour le Progrès et le Socialisme (PPS)
Professeur Bamba Moriféré, Secrétaire général
*Pour le Mouvement patriotique ivoirien

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