Le président-candidat du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), Francis Wodié, a animé hier au district d'Abidjan une conférence publique relative à l'actualité politique.
“Le président de la République (Laurent Gbagbo) ne peut pas démettre le président de la Commission électorale indépendante (Robert Beugré Mambé) ", a indiqué le candidat, qui a affirmé qu'il ne souhaitait pas personnaliser le débat. Pour lui, la crise née suite à l'affaire des 429.000 potentiels électeurs est un problème politique " qu'il faut régler politiquement ". Aussi, s'est-il opposé à la voie judiciaire ouverte par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro. " Vouloir arrêter le président de la CEI va aggraver davantage la situation ", a-t-il souligné.
Mambé, démission !
Pour autant, Francis Wodié soutient conformément à ses premières déclarations, qu'il faut que Robert Mambé quitte la tête de la structure organisatrice de l'élection présidentielle, car d'une part, " la CEI est en train de perdre ses pouvoirs " et, d'autre part, " pour ne pas donner des prétextes à ceux à qui profite le blocage au niveau de la CEI ". " Le camp présidentiel ne veut plus entendre parler du président de la CEI. Le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, coalition de quatre partis d'opposition, NDLR) le soutient fermement. Dans ces conditions, que fait le PIT ? Dans le contexte actuel, il y a lieu de faire en sorte que le président de la CEI démissionne ", a précisé Francis Wodié.
Pour lui, " le PIT et son candidat ne prennent jamais position que sur la base de ce qu'ils considèrent comme juste pour le pays ". Francis Wodié estime par ailleurs que les décisions prises par le ministre de l'Intérieur font peser " l'incertitude sur le processus " électoral.
"Escalade"
Du coup, il a souligné qu'il redoute une " escalade ", un " risque d'implosion sociale et politique " qui peut favoriser l'avènement " comme au Bénin " d'un nouvel ordre…militaire. " Quelqu'un sorti du néant peut prendre le courage de nous balayer tous ", a regretté Francis Wodié.
Dans ces conditions et dans les circonstances de blocage actuel constaté au niveau de la CEI, Francis Wodié a martelé que " l'élection présidentielle risque de ne pas avoir lieu ". " Le chef de l'Etat ne nous parait pas jouer pleinement son rôle ", a estimé le candidat du PIT, en critiquant les prises de positions évolutives entre le 31 décembre 2009 lors des vœux à la Nation et le 10 janvier 2010, lors des échanges des vœux au palais de la Présidence : " Ce sont des discours qui nous amènent à nous interroger sur la sincérité des propos ". Les discours de Paul Yao-N'Dré, le président du Conseil constitutionnel, inquiètent aussi le candidat Wodié : " ses propos politiques ne nous rassurent guère ".
"Insinuation mensongère"
Le conférencier qui avait à ses côtés son directeur de campagne Martin Bléou, est revenu sur une brève parue récemment dans " Le Nouveau Réveil " à propos de son épouse Victorine Wodié, présidente de la Commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire (CNDHCI), qui serait préposée au remplacement de Robert Mambé, à la tête de la CEI, ce qui expliquerait les positions jugées contradictoires de ce dernier sur la question de la CEI. " C'est du banditisme journalistique, une insinuation mensongère et infamante. Nous allons réagir sur le plan politique et judiciaire ", a-t-il clamé. Francis Wodié a soutenu qu'il " n'accepte pas qu'on s'en prenne à (son) honneur ".
"Accord de Ouragahio"
Pour le reste, Francis Wodié a raillé l'accord de Ouaga qu'il a traité d' " accord de Ouragahio ". " Blaise Compaoré en a marre de voir ces hommes politiques ivoiriens se transporter chez lui alors qu'il a des problèmes chez lui ", a soutenu Francis Wodié. Aussi, a-t-il martelé que " Le CPC (Cadre permanent de concertation qui regroupe le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, le Facilitateur Blaise Compaoré, le premier ministre Guillaume Soro et les deux principaux leaders de l'opposition politique Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, NDLR) est disqualifié ".
Il a en outre invité les responsables religieux à se tenir loin des querelles politiques par ces temps où " on va à la chasse des mauvais Ivoiriens et à la pêche des bons Ivoiriens…Que les responsables religieux qui prêchent pour qu'on aille au Ciel, nous laissent tranquille ici sur la terre ", a-t-il ironisé.
Le remède de Wodié
En terme de solution, le candidat des " travaillistes " en a appelé à une " concertation limitée, thématique sur le blocage du processus électoral ", ce qui est différent de la concertation nationale qu'il a l'habitude de prôner. Ces concertations " à quarante ou à cinquante ", regroupant responsables politiques, société civile, institutions impliquées dans le processus électoral, etc., a-t-il fait savoir, pourraient même conduire " à un candidat (unique) consensuel ". Francis Wodié y croit même s'il relève que " c'est utopique".
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr
“Le président de la République (Laurent Gbagbo) ne peut pas démettre le président de la Commission électorale indépendante (Robert Beugré Mambé) ", a indiqué le candidat, qui a affirmé qu'il ne souhaitait pas personnaliser le débat. Pour lui, la crise née suite à l'affaire des 429.000 potentiels électeurs est un problème politique " qu'il faut régler politiquement ". Aussi, s'est-il opposé à la voie judiciaire ouverte par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro. " Vouloir arrêter le président de la CEI va aggraver davantage la situation ", a-t-il souligné.
Mambé, démission !
Pour autant, Francis Wodié soutient conformément à ses premières déclarations, qu'il faut que Robert Mambé quitte la tête de la structure organisatrice de l'élection présidentielle, car d'une part, " la CEI est en train de perdre ses pouvoirs " et, d'autre part, " pour ne pas donner des prétextes à ceux à qui profite le blocage au niveau de la CEI ". " Le camp présidentiel ne veut plus entendre parler du président de la CEI. Le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, coalition de quatre partis d'opposition, NDLR) le soutient fermement. Dans ces conditions, que fait le PIT ? Dans le contexte actuel, il y a lieu de faire en sorte que le président de la CEI démissionne ", a précisé Francis Wodié.
Pour lui, " le PIT et son candidat ne prennent jamais position que sur la base de ce qu'ils considèrent comme juste pour le pays ". Francis Wodié estime par ailleurs que les décisions prises par le ministre de l'Intérieur font peser " l'incertitude sur le processus " électoral.
"Escalade"
Du coup, il a souligné qu'il redoute une " escalade ", un " risque d'implosion sociale et politique " qui peut favoriser l'avènement " comme au Bénin " d'un nouvel ordre…militaire. " Quelqu'un sorti du néant peut prendre le courage de nous balayer tous ", a regretté Francis Wodié.
Dans ces conditions et dans les circonstances de blocage actuel constaté au niveau de la CEI, Francis Wodié a martelé que " l'élection présidentielle risque de ne pas avoir lieu ". " Le chef de l'Etat ne nous parait pas jouer pleinement son rôle ", a estimé le candidat du PIT, en critiquant les prises de positions évolutives entre le 31 décembre 2009 lors des vœux à la Nation et le 10 janvier 2010, lors des échanges des vœux au palais de la Présidence : " Ce sont des discours qui nous amènent à nous interroger sur la sincérité des propos ". Les discours de Paul Yao-N'Dré, le président du Conseil constitutionnel, inquiètent aussi le candidat Wodié : " ses propos politiques ne nous rassurent guère ".
"Insinuation mensongère"
Le conférencier qui avait à ses côtés son directeur de campagne Martin Bléou, est revenu sur une brève parue récemment dans " Le Nouveau Réveil " à propos de son épouse Victorine Wodié, présidente de la Commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire (CNDHCI), qui serait préposée au remplacement de Robert Mambé, à la tête de la CEI, ce qui expliquerait les positions jugées contradictoires de ce dernier sur la question de la CEI. " C'est du banditisme journalistique, une insinuation mensongère et infamante. Nous allons réagir sur le plan politique et judiciaire ", a-t-il clamé. Francis Wodié a soutenu qu'il " n'accepte pas qu'on s'en prenne à (son) honneur ".
"Accord de Ouragahio"
Pour le reste, Francis Wodié a raillé l'accord de Ouaga qu'il a traité d' " accord de Ouragahio ". " Blaise Compaoré en a marre de voir ces hommes politiques ivoiriens se transporter chez lui alors qu'il a des problèmes chez lui ", a soutenu Francis Wodié. Aussi, a-t-il martelé que " Le CPC (Cadre permanent de concertation qui regroupe le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, le Facilitateur Blaise Compaoré, le premier ministre Guillaume Soro et les deux principaux leaders de l'opposition politique Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, NDLR) est disqualifié ".
Il a en outre invité les responsables religieux à se tenir loin des querelles politiques par ces temps où " on va à la chasse des mauvais Ivoiriens et à la pêche des bons Ivoiriens…Que les responsables religieux qui prêchent pour qu'on aille au Ciel, nous laissent tranquille ici sur la terre ", a-t-il ironisé.
Le remède de Wodié
En terme de solution, le candidat des " travaillistes " en a appelé à une " concertation limitée, thématique sur le blocage du processus électoral ", ce qui est différent de la concertation nationale qu'il a l'habitude de prôner. Ces concertations " à quarante ou à cinquante ", regroupant responsables politiques, société civile, institutions impliquées dans le processus électoral, etc., a-t-il fait savoir, pourraient même conduire " à un candidat (unique) consensuel ". Francis Wodié y croit même s'il relève que " c'est utopique".
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr