Avec les dénonciations calomnieuses sur fond de délit de patronyme, la question de la certification de la liste électorale devient un sujet de préoccupation.
Bien plus que la posture et surtout le discours diplomatique employé jusqu'ici, notamment à travers l'appel au calme lancé, la semaine écoulée, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) est bien obligée de prendre véritablement part au débat sur les recours judiciaires dans le contentieux. Cette réaction de l'institution onusienne est d'autant plus nécessaire aujourd'hui que c'est l'un des fondamentaux de sa présence en Côte d'Ivoire qui est en jeu. Cet élément basic qui conditionne la sortie de crise dans sa globalité, c'est la liste électorale dont elle se veut la garante de la « limpidité ». L'Onuci s'est engagée à dire si oui ou non cette liste est parfaite pour aller à des élections crédibles, transparentes et ouvertes à tous. Mais voilà que la phase de contentieux de la liste électorale provisoire a fait réveiller les vieux démons de la division dans le pays. C'est, semble-t-il, sur fond d' « Ivoirité », que se déroulent les demandes de radiation d'électeurs sur la liste électorale. Généralement, c'est sans être passé devant la Commission électorale indépendante (Cei), maître d'œuvre du processus électoral et sans preuve que se font les dénonciations. Lesdites dénonciations sont, bien entendu, appuyées par des requêtes visant à radier des pétitionnaires de la liste électorale comme c'est le cas à Divo où près de 4.000 personnes pourraient se voir dénier la nationalité ivoirienne et subséquemment le droit de prendre part aux prochaines consultations électorales. Ce qui prend totalement à contre pied le mandat de certification des élections par l'Onuci. « Il y a deux phases cruciales dans le processus électoral : la liste électorale et les résultats. Je vais certifier ces deux phases de façon explicite, c`est-à-dire formellement et publiquement et ceci conformément à la résolution 1826 adoptée le 29 juillet 2008 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Une fois la liste électorale certifiée explicitement, je n`admettrai pas sa remise en cause de façon rétroactive. Il en est de même avec les résultats. Je n`admettrai pas que les résultats, une fois certifiés, fassent l`objet de contestations non démocratiques ou de compromissions. Cinq critères-cadres ont été retenus en concertation avec les acteurs politiques ivoiriens et le Facilitateur. Ce sont la paix, l`inclusion, les médias d`Etat, la liste électorale et les résultats », avait réitéré YJ Choi le patron de l'Onuci lors d'une conférence de presse qu'il a animée le 27 mai 2009. La clarification attendue de l'institution onusienne permettrait donc de comprendre comment dans ces conditions, elle pourra certifier une liste électorale sur laquelle il est dénié à des Ivoiriens d'y figurer, leur seul tort étant de porter des patronymes malinké. «La liste électorale : elle ne sera pas certifiée si elle est partiale et non inclusive», avait pourtant prévenu M. Choi. Le devoir appelle donc sans doute l'Onuci à réagir maintenant et à ne pas attendre pour jouer les pompiers après.
Marc Dossa
Bien plus que la posture et surtout le discours diplomatique employé jusqu'ici, notamment à travers l'appel au calme lancé, la semaine écoulée, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) est bien obligée de prendre véritablement part au débat sur les recours judiciaires dans le contentieux. Cette réaction de l'institution onusienne est d'autant plus nécessaire aujourd'hui que c'est l'un des fondamentaux de sa présence en Côte d'Ivoire qui est en jeu. Cet élément basic qui conditionne la sortie de crise dans sa globalité, c'est la liste électorale dont elle se veut la garante de la « limpidité ». L'Onuci s'est engagée à dire si oui ou non cette liste est parfaite pour aller à des élections crédibles, transparentes et ouvertes à tous. Mais voilà que la phase de contentieux de la liste électorale provisoire a fait réveiller les vieux démons de la division dans le pays. C'est, semble-t-il, sur fond d' « Ivoirité », que se déroulent les demandes de radiation d'électeurs sur la liste électorale. Généralement, c'est sans être passé devant la Commission électorale indépendante (Cei), maître d'œuvre du processus électoral et sans preuve que se font les dénonciations. Lesdites dénonciations sont, bien entendu, appuyées par des requêtes visant à radier des pétitionnaires de la liste électorale comme c'est le cas à Divo où près de 4.000 personnes pourraient se voir dénier la nationalité ivoirienne et subséquemment le droit de prendre part aux prochaines consultations électorales. Ce qui prend totalement à contre pied le mandat de certification des élections par l'Onuci. « Il y a deux phases cruciales dans le processus électoral : la liste électorale et les résultats. Je vais certifier ces deux phases de façon explicite, c`est-à-dire formellement et publiquement et ceci conformément à la résolution 1826 adoptée le 29 juillet 2008 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Une fois la liste électorale certifiée explicitement, je n`admettrai pas sa remise en cause de façon rétroactive. Il en est de même avec les résultats. Je n`admettrai pas que les résultats, une fois certifiés, fassent l`objet de contestations non démocratiques ou de compromissions. Cinq critères-cadres ont été retenus en concertation avec les acteurs politiques ivoiriens et le Facilitateur. Ce sont la paix, l`inclusion, les médias d`Etat, la liste électorale et les résultats », avait réitéré YJ Choi le patron de l'Onuci lors d'une conférence de presse qu'il a animée le 27 mai 2009. La clarification attendue de l'institution onusienne permettrait donc de comprendre comment dans ces conditions, elle pourra certifier une liste électorale sur laquelle il est dénié à des Ivoiriens d'y figurer, leur seul tort étant de porter des patronymes malinké. «La liste électorale : elle ne sera pas certifiée si elle est partiale et non inclusive», avait pourtant prévenu M. Choi. Le devoir appelle donc sans doute l'Onuci à réagir maintenant et à ne pas attendre pour jouer les pompiers après.
Marc Dossa