Une atmosphère de méfiance est perceptible dans l'enceinte du tribunal de première instance de Bouaké. Au lieu de deux sentinelles comme dans un passé récent, ce des éléments du centre de commandements intégrés (Cci), armes aux poings, qui veillent à la quiétude des lieux. Il y en a qui sont en uniforme, et d'autres en tenues civiles. Les saluts militaires de ces derniers, trompent leur camouflage. Après les attaques contre les tribunaux de Divo, Katiola et Man, sait-on jamais ? La présence des sentinelles s'explique aussi par les fortes rumeurs d'attaques ces derniers temps contre le temple de Thémis de la capitale de la paix. Un procès en radiation de pétitionnaires sur la liste électorale serait en vue. On raconte que qu'Eugène Djué, président de l'Union patriotique pour la libération totale de la Côte d'Ivoire (Upltci), qui aurait demandé ce procès, aurait positionné ses hommes en vue de ruer sur le tribunal. Des menaces ouvertes ont même été adressées, sur le sujet, au concerné, présent dans son village de Diabo depuis une semaine. Eugène Djué que nous avons rencontré a dément la calomnie : « Je n'ai pas pas intenté d'action pour rayer qui ce soit de la liste électorale. J'ai saisi plus de 1.500 extraits de naissance à blanc, signés par un adjoint au maire de la commune de Bouaké. Pour l'instant, c'est ce combat contre ces faux documents administratifs qui ont servi à l'enrôlement que je mène ». Cependant, il confirme la menace par des Sms : « Voyez vous, nous a-t-il dit en présentant son téléphone cellulaire, des inconnus m'ont envoyé des messages pour me menacer de partir d'ici. Je n'ai pas voulu en parler parce que si j'en parle on dira que je crie au loup. Comme c'est vous, alors je vous les montre. Mais sachez que nous ne partirons pas d'ici pour si peu. On ne peut pas nous faire peur.» Toutefois les rumeurs d'attaque du tribunal sont persistantes. Et selon une indiscrétion, ce sont des proches du parti au pouvoir qui ont demandé le renforcement de la sécurité autour du tribunal. Le juge Ory, conforme que la garde a été renforcée depuis le 15 décembre dernier. Mais dément, en disant que la haute sécurité n'est pas consécutive aux évènements qui ont eu lieu dans les villes ci-dessus citées. Le tribunal fonctionne, veut-il pour preuve, et des procès sur le contentieux électoral sont prévus cette semaine.
Allah Kouamé à Bouaké
Allah Kouamé à Bouaké