Le président Gbagbo aurait voulu " humilier " son homologue Blaise Compaoré qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Et malgré la forme qu'il a voulu donner à sa déclaration sur le point concernant l'accord politique de Ouagadougou (qu'il pense sauver par sa décision), cet accord est bel et bien mort et le facilitateur Blaise Compaoré a été mis de côté. Autrement, le président Gbagbo, à moins que ce ne soit le candidat, n'aurait pas agi de cette manière. Car, comment comprendre, qu'à peine le facilitateur de la crise ivoirienne a-t-il fini d'échanger avec les différents acteurs impliqués dans le processus de crise, avant-hier 11 février, que son homologue ivoirien balaie du revers de la main, les propositions qu'il n'a même pas encore eu le temps de lui faire pour résoudre la "crise de la Cei". Pourquoi le président Gbagbo a-t-il laissé la délégation du Fpi se rendre à Ouagadougou le jeudi 11 février, s'il savait d'avance qu'il n'allait pas attendre les propositions du facilitateur pour proposer son remède de cheval qui est censé sauver l'accord de Ouagadougou ? Quel compte rendu la délégation conduite par monsieur Affi N'guessan a t- elle bien pu faire au candidat du Fpi, à son retour de Ouagadougou, pour que la rumeur (devenue maintenant vérité) de la dissolution de la Cei et du gouvernement ait envahi la ville d'Abidjan dans la nuit du jeudi 11 février ? Blaise Compaoré aurait-il pris position pour l'opposition ivoirienne et pour le maintien de monsieur Beugré Mambé à son poste, convaincu que l'activisme du camp présidentiel n'était qu'une cabale et une volonté manifeste de tout mettre en œuvre pour contrôler les élections ? Simple interrogation ! Toujours est-il que la décision du candidat Gbagbo, pardon du président Gbagbo, démontre clairement que ce dernier n'attendait rien des propositions de Blaise Compaoré. Lequel doit avoir certainement compris depuis hier soir, ce que c'est que le processus de sortie de crise ivoirien. Un véritable labyrinthe noir éclairé de temps en temps par une petite bougie à la lumière blafarde et chancelante appelée Fpi. Attention au "délestage politique" total.
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO