Jean Félicien Gbamnan Djidan, maire de Yopougon et directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo dans ladite commune, s’insurge contre les destructions d’édifices perpétrées par l’opposition. Il juge, par ailleurs, sage la décision de suspension du contentieux électoral.
Notre Voie : Monsieur le maire, que pensez-vous de la suspension du contentieux électoral en votre qualité de DDC du candidat Gbagbo à Yopougon?
Jean Félicien Gbamnan Djidan : Malheureusement encore les ennemis de la Côte d’Ivoire sont à l’œuvre. Parce que nous ne comprenons pas, que pour des faits de fraude avérés reconnus par le bureau de la CEI et son président, même s’ils ont parlé de dysfonctionnement, il y ait des gens pour défendre l’indéfendable. Tout le monde est d’accord qu’une élection mal préparée avec une liste électorale qui prête à caution peut générer des conflits. Tout Ivoirien patriote qui aime vraiment son pays doit œuvrer à ce que ceux qui ne doivent pas figurer sur la liste n’y figurent pas et que ceux qui doivent y être y soient. Si on a estimé que la guerre en Côte d’Ivoire est la conséquence d’élections mal organisées, il faut se donner les moyens d’organiser des élections transparentes. C’est le vœu de tout le monde. On ne comprend donc pas que des gens soutiennent ceux qui sont accusés de fraude et s’attaquent même à la justice qui est le fondement d’un Etat de droit. C’est donc une sage décision qui a été prise d’arrêter le contentieux pour que les Ivoiriens se parlent, pour que des solutions appropriées soient trouvées. Je voudrais appeler à la sagesse de Beugré Mambé pour qu’il ne soit pas l’alibi qui permette aux gens de détruire la Côte d’Ivoire. Qu’il se retire tout simplement.
N.V. : Mais le RHDP est déterminé à le soutenir jusqu’au bout parce qu’il estime qu’il n’a rien fait de grave…
J.F.G.D : Le RHDP est en contradiction avec Beugré Mambé lui-même qui a reconnu qu’il a envoyé 70 informaticiens sur le terrain, que ceux-ci étaient porteurs de CD comportant les noms de 429.000 personnes issues de croisement effectué par la CEI. Il a aussi reconnu que les noms avaient été introduits dans les ordinateurs de plusieurs CEI locales. Dysfonctionnement ou pas, c’est une tentative de fraude. Et c’est de sa responsabilité. Alors je ne vois pas comment les gens peuvent le soutenir, alors que lui-même a reconnu les faits publiquement et sans contrainte. Le RHDP veut donc nous distraire.
N.V. : Très tôt, M. Beugré Mambé a eu le soutien d’un certain nombre de ses «frères» ébriés. Vous n’y étiez pas. Est-ce parce que vous ne le reconnaissez pas comme un des vôtres ?
J.F.G.D. : Je suis un authentique cadre ébrié, installé dans un village ébrié et je n’ai jamais été associé à aucun mouvement de soutien à Mambé. Donc, cela prouve toute la manipulation. Mambé est allé à la CEI en tant que militant du PDCI. Et c’est à ce titre qu’il a été imposé à la tête de la CEI par le RHDP qui y est majoritaire. Il n’y est pas allé pour le compte des Ebrié. Quelques élus PDCI ont organisé cette mascarade pour soutenir un militant PDCI. C’est cela qui est la vérité. Quand il s’agit des Ebrié, c’est la fédération Atchan-Dougbo qui se réunit et qui prend une décision. Or cette fédération ne se reconnaît pas dans ce mouvement de soutien à Mambé. Elle déplore même qu’un fils ébrié entraîne la Côte d’Ivoire dans une crise.
N.V. : Maintenant que le contentieux est suspendu, pensez-vous que les échéances fixées pour le processus électoral seront tenues ?
J.F.G.D. : Je pense que cette élection est organisée par les Ivoiriens et pour les Ivoiriens pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix. On n’organise pas une élection pour plaire à quelqu’un. On a vu des pays en crise où il n’y a pas eu d’élection. Nous ne le souhaitons pas pour la Côte d’ivoire. Tout le monde est d’avis qu’il faut aller aux élections, mais encore faut-il que ces élections soient transparentes. Il ne faudrait pas que nous-mêmes nous sémions les germes d’un plus grand conflit demain. J’ai l’impression que ceux qui parlent d’élection n’en veulent pas vraiment. Ils ne tablent que sur la fraude pour gagner les élections. Ils ont utilisé tous les moyens sans y réussir : la guerre, la diplomatie avec des gens qui ont tenté de nous dicter la conduite à tenir. Ça n’a pas marché. Ils ont cherché le partage du pouvoir entre le Premier ministre et le président, ça n’a pas non plus marché. La seule arme qui leur reste, c’est la fraude sur la liste électorale. Nous devons nous organiser pour extraire de la liste électorale les personnes qui ne doivent pas y figurer.
N.V. : C’est aussi à ce niveau qu’on accuse La Majorité présidentielle d’exclure les gens du Nord…
J.F.G.D. : C’est un débat dépassé. Les gens du nord ne sont pas attachés à un parti politique. Tous les mensonges déversés sur le camp présidentiel sont en train de tomber un à un. Les cadres du Nord ont tout compris : les Coulibaly Issa Malick, Koné Dossongui, etc. On a vu que ce ne sont pas forcément ceux qui crient le Nord, le Nord qui sont de cœur avec le Nord. Qu’ont-ils fait pour le nord ? Rien du tout ! La vérité est qu’on a des preuves palpables que des gens qui ne doivent pas figurer sur la liste électorale y sont. On a vu des gens qui sont nés la même année que leurs parents ou qui ont une différence d’âge d’un an avec leurs parents. On a aussi des gens qui ont à la fois une carte de séjour et une carte d’identité verte. Nous avons des preuves que nous avons déposées à la justice. C’est cela un pays moderne. Mais la justice va siéger. Nous ne comprenons donc pas que des gens s’y opposent jusqu’à aller détruire les bâtiments de justice et les sous-préfectures. Tout cela, est fait pour nous distraire. Le contentieux a une partie administrative gérée par la CEI et une partie judiciaire. Tant qu’on n’a pas épuisé tout cela on ne peut pas dire qu’on exclut les gens du nord et commencer à tout brûler. Dans mon propre village, il y a des gens qui sont sur la liste du contentieux. J’y ai des cousines et des cousins, mais je ne parle pas d’exclusion.
N.V. : Ils estiment, d’une part, qu’on ne devrait pas contester les personnes figurant sur la liste dite blanche et, d’autre part, que les personnes visées par les réclamations ont des noms à consonance nordique…
J.F.G.D. : Non ! Non ! Ça, c’est un faut débat. Il y a des fils authentiques du Nord qui sont sur la liste blanche et qui ne posent aucun problème. A contrario, il y a d’authentiques ivoiriens qui ne sont pas du nord, mais qui se retrouvent sur la liste litigieuse. Toutefois on n’en fait pas un problème. Le processus ne dit pas qu’on ne touche pas à la liste blanche ; le contentieux est pour toutes les listes, puisque tout est provisoire. Donc, je ne comprends pas la fébrilité des gens du RHDP.
Interview réalisée par Augustin Kouyo
Notre Voie : Monsieur le maire, que pensez-vous de la suspension du contentieux électoral en votre qualité de DDC du candidat Gbagbo à Yopougon?
Jean Félicien Gbamnan Djidan : Malheureusement encore les ennemis de la Côte d’Ivoire sont à l’œuvre. Parce que nous ne comprenons pas, que pour des faits de fraude avérés reconnus par le bureau de la CEI et son président, même s’ils ont parlé de dysfonctionnement, il y ait des gens pour défendre l’indéfendable. Tout le monde est d’accord qu’une élection mal préparée avec une liste électorale qui prête à caution peut générer des conflits. Tout Ivoirien patriote qui aime vraiment son pays doit œuvrer à ce que ceux qui ne doivent pas figurer sur la liste n’y figurent pas et que ceux qui doivent y être y soient. Si on a estimé que la guerre en Côte d’Ivoire est la conséquence d’élections mal organisées, il faut se donner les moyens d’organiser des élections transparentes. C’est le vœu de tout le monde. On ne comprend donc pas que des gens soutiennent ceux qui sont accusés de fraude et s’attaquent même à la justice qui est le fondement d’un Etat de droit. C’est donc une sage décision qui a été prise d’arrêter le contentieux pour que les Ivoiriens se parlent, pour que des solutions appropriées soient trouvées. Je voudrais appeler à la sagesse de Beugré Mambé pour qu’il ne soit pas l’alibi qui permette aux gens de détruire la Côte d’Ivoire. Qu’il se retire tout simplement.
N.V. : Mais le RHDP est déterminé à le soutenir jusqu’au bout parce qu’il estime qu’il n’a rien fait de grave…
J.F.G.D : Le RHDP est en contradiction avec Beugré Mambé lui-même qui a reconnu qu’il a envoyé 70 informaticiens sur le terrain, que ceux-ci étaient porteurs de CD comportant les noms de 429.000 personnes issues de croisement effectué par la CEI. Il a aussi reconnu que les noms avaient été introduits dans les ordinateurs de plusieurs CEI locales. Dysfonctionnement ou pas, c’est une tentative de fraude. Et c’est de sa responsabilité. Alors je ne vois pas comment les gens peuvent le soutenir, alors que lui-même a reconnu les faits publiquement et sans contrainte. Le RHDP veut donc nous distraire.
N.V. : Très tôt, M. Beugré Mambé a eu le soutien d’un certain nombre de ses «frères» ébriés. Vous n’y étiez pas. Est-ce parce que vous ne le reconnaissez pas comme un des vôtres ?
J.F.G.D. : Je suis un authentique cadre ébrié, installé dans un village ébrié et je n’ai jamais été associé à aucun mouvement de soutien à Mambé. Donc, cela prouve toute la manipulation. Mambé est allé à la CEI en tant que militant du PDCI. Et c’est à ce titre qu’il a été imposé à la tête de la CEI par le RHDP qui y est majoritaire. Il n’y est pas allé pour le compte des Ebrié. Quelques élus PDCI ont organisé cette mascarade pour soutenir un militant PDCI. C’est cela qui est la vérité. Quand il s’agit des Ebrié, c’est la fédération Atchan-Dougbo qui se réunit et qui prend une décision. Or cette fédération ne se reconnaît pas dans ce mouvement de soutien à Mambé. Elle déplore même qu’un fils ébrié entraîne la Côte d’Ivoire dans une crise.
N.V. : Maintenant que le contentieux est suspendu, pensez-vous que les échéances fixées pour le processus électoral seront tenues ?
J.F.G.D. : Je pense que cette élection est organisée par les Ivoiriens et pour les Ivoiriens pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix. On n’organise pas une élection pour plaire à quelqu’un. On a vu des pays en crise où il n’y a pas eu d’élection. Nous ne le souhaitons pas pour la Côte d’ivoire. Tout le monde est d’avis qu’il faut aller aux élections, mais encore faut-il que ces élections soient transparentes. Il ne faudrait pas que nous-mêmes nous sémions les germes d’un plus grand conflit demain. J’ai l’impression que ceux qui parlent d’élection n’en veulent pas vraiment. Ils ne tablent que sur la fraude pour gagner les élections. Ils ont utilisé tous les moyens sans y réussir : la guerre, la diplomatie avec des gens qui ont tenté de nous dicter la conduite à tenir. Ça n’a pas marché. Ils ont cherché le partage du pouvoir entre le Premier ministre et le président, ça n’a pas non plus marché. La seule arme qui leur reste, c’est la fraude sur la liste électorale. Nous devons nous organiser pour extraire de la liste électorale les personnes qui ne doivent pas y figurer.
N.V. : C’est aussi à ce niveau qu’on accuse La Majorité présidentielle d’exclure les gens du Nord…
J.F.G.D. : C’est un débat dépassé. Les gens du nord ne sont pas attachés à un parti politique. Tous les mensonges déversés sur le camp présidentiel sont en train de tomber un à un. Les cadres du Nord ont tout compris : les Coulibaly Issa Malick, Koné Dossongui, etc. On a vu que ce ne sont pas forcément ceux qui crient le Nord, le Nord qui sont de cœur avec le Nord. Qu’ont-ils fait pour le nord ? Rien du tout ! La vérité est qu’on a des preuves palpables que des gens qui ne doivent pas figurer sur la liste électorale y sont. On a vu des gens qui sont nés la même année que leurs parents ou qui ont une différence d’âge d’un an avec leurs parents. On a aussi des gens qui ont à la fois une carte de séjour et une carte d’identité verte. Nous avons des preuves que nous avons déposées à la justice. C’est cela un pays moderne. Mais la justice va siéger. Nous ne comprenons donc pas que des gens s’y opposent jusqu’à aller détruire les bâtiments de justice et les sous-préfectures. Tout cela, est fait pour nous distraire. Le contentieux a une partie administrative gérée par la CEI et une partie judiciaire. Tant qu’on n’a pas épuisé tout cela on ne peut pas dire qu’on exclut les gens du nord et commencer à tout brûler. Dans mon propre village, il y a des gens qui sont sur la liste du contentieux. J’y ai des cousines et des cousins, mais je ne parle pas d’exclusion.
N.V. : Ils estiment, d’une part, qu’on ne devrait pas contester les personnes figurant sur la liste dite blanche et, d’autre part, que les personnes visées par les réclamations ont des noms à consonance nordique…
J.F.G.D. : Non ! Non ! Ça, c’est un faut débat. Il y a des fils authentiques du Nord qui sont sur la liste blanche et qui ne posent aucun problème. A contrario, il y a d’authentiques ivoiriens qui ne sont pas du nord, mais qui se retrouvent sur la liste litigieuse. Toutefois on n’en fait pas un problème. Le processus ne dit pas qu’on ne touche pas à la liste blanche ; le contentieux est pour toutes les listes, puisque tout est provisoire. Donc, je ne comprends pas la fébrilité des gens du RHDP.
Interview réalisée par Augustin Kouyo
