Les récentes manifestations de protestation contre la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei), particulièrement violentes, ont mis à nu l'incapacité du Centre de commandement intégré à sécuriser les élections à venir.
Un géant au pied d'argile, voici ce qu'est en réalité le Centre de commandement intégré (Cci). Car, à la lumière des violentes manifestations récemment organisée, par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pour récriminer contre la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei) prononcée par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, il apparaît que le Cci, dans la plupart des cas, est apparu débordé. Ce qui jette un doute supplémentaire dans bien d'esprits sur la capacité réelle d'action de cette structure mixte créée par l'Accord politique de Ouagadougou. Composé des anciens belligérants de la crise, notamment les Forces armées de Côte d'Ivoire (Fanci) et les Forces armées des Forces nouvelles (FaFn), le Cci a pour mandat principal de sécuriser le processus électoral. De toute évidence, c'est de leur compétence que relevaient les marches organisées par les militants et dont la plupart ont tourné au drame. Malheureusement, que ce soit à Man, à Korhogo, à Bouaké ou même à Gagnoa où il y a eu cinq morts, les éléments du commandant Nicolas Kouakou ont eu du mal à faire face à l'ardeur débordante des manifestants. A Vavoua, par exemple, située sur l'ancienne ligne du front où leur présence est plus visible, les deux hommes du Centre de commandement n'ont pu sauver des flammes la sous-préfecture de la ville à laquelle les émeutiers auraient mis le feu. Il en va pareillement de la ville de Man qui a vu son palais de justice qui venait d'être réhabilité, partir en fumée. Et par-delà les bâtiments qui ont été incendiés, il y a surtout de nombreux documents administratifs qui ont été détruits. Du coup, le débordement ou l'incapacité du Cci à réagir conséquemment face aux récents événements conduisent à la conclusion que, si rien n'est fait de mieux, il serait illusoire de jeter son dévolu sur cette structure pour la sécurisation des élections à venir. Car, à l'heure du bilan, il ne souffre l'ombre d'aucun doute que l'inefficacité du Cci relève d'un problème congénital. En effet, pour surveiller les 13.000 bureaux de vote répartis sur l'ensemble du territoire national, le Cci ne dispose que de 8.000 hommes. Numériquement, le Cci est donc déjà handicapé d'autant plus qu'il ne pourra pas couvrir tous les bureaux de vote. Quand s'ajoutent à la mission les possibilités de maintien de l'ordre qui pourraient résulter de contestations de résultats, on se rend bien vite compte que la tâche relève d'une vraie gageure. Outre son effectif qui s'avère insuffisant, le Cci fait également face à un manque de moyens logistiques. De source proche du centre, au-delà des soucis financiers, récurrents, le Cci manque cruellement de moyens de locomotion, notamment de véhicules de transport de troupes et de patrouille. Dans ces conditions, demander à une telle force de sécuriser les prochaines élections équivaut à lui demander de réaliser une mission impossible.
Marc Dossa
Un géant au pied d'argile, voici ce qu'est en réalité le Centre de commandement intégré (Cci). Car, à la lumière des violentes manifestations récemment organisée, par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pour récriminer contre la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei) prononcée par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, il apparaît que le Cci, dans la plupart des cas, est apparu débordé. Ce qui jette un doute supplémentaire dans bien d'esprits sur la capacité réelle d'action de cette structure mixte créée par l'Accord politique de Ouagadougou. Composé des anciens belligérants de la crise, notamment les Forces armées de Côte d'Ivoire (Fanci) et les Forces armées des Forces nouvelles (FaFn), le Cci a pour mandat principal de sécuriser le processus électoral. De toute évidence, c'est de leur compétence que relevaient les marches organisées par les militants et dont la plupart ont tourné au drame. Malheureusement, que ce soit à Man, à Korhogo, à Bouaké ou même à Gagnoa où il y a eu cinq morts, les éléments du commandant Nicolas Kouakou ont eu du mal à faire face à l'ardeur débordante des manifestants. A Vavoua, par exemple, située sur l'ancienne ligne du front où leur présence est plus visible, les deux hommes du Centre de commandement n'ont pu sauver des flammes la sous-préfecture de la ville à laquelle les émeutiers auraient mis le feu. Il en va pareillement de la ville de Man qui a vu son palais de justice qui venait d'être réhabilité, partir en fumée. Et par-delà les bâtiments qui ont été incendiés, il y a surtout de nombreux documents administratifs qui ont été détruits. Du coup, le débordement ou l'incapacité du Cci à réagir conséquemment face aux récents événements conduisent à la conclusion que, si rien n'est fait de mieux, il serait illusoire de jeter son dévolu sur cette structure pour la sécurisation des élections à venir. Car, à l'heure du bilan, il ne souffre l'ombre d'aucun doute que l'inefficacité du Cci relève d'un problème congénital. En effet, pour surveiller les 13.000 bureaux de vote répartis sur l'ensemble du territoire national, le Cci ne dispose que de 8.000 hommes. Numériquement, le Cci est donc déjà handicapé d'autant plus qu'il ne pourra pas couvrir tous les bureaux de vote. Quand s'ajoutent à la mission les possibilités de maintien de l'ordre qui pourraient résulter de contestations de résultats, on se rend bien vite compte que la tâche relève d'une vraie gageure. Outre son effectif qui s'avère insuffisant, le Cci fait également face à un manque de moyens logistiques. De source proche du centre, au-delà des soucis financiers, récurrents, le Cci manque cruellement de moyens de locomotion, notamment de véhicules de transport de troupes et de patrouille. Dans ces conditions, demander à une telle force de sécuriser les prochaines élections équivaut à lui demander de réaliser une mission impossible.
Marc Dossa