Avec la remise sur pied de la Commission électorale indépendante (Cei) qui sonne l'entrée du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) dans le gouvernement, la crise née du scandale des 429.000 pétitionnaires connaît ainsi son épilogue. Une période d'accalmie qui sera mis à profit par chaque camp, notamment celui du Rhdp qui a réussi à garder la main sur la Cei au grand dam du clan présidentiel pour redistribuer quelques cartes au niveau ministériel à ses cadres. Mais selon toutes vraisemblances, le profit que tirera chacun des partis membres du Rhdp risque une fois de plus de se faire au détriment des jeunes. Exception faite du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) d'Innocent Anaky Kobena qui a fait confiance au jeune Jacob Anaky, les autres formations ont d'ores et déjà commencé à placer les vieux loups, laissant de côtés les jeunes. Et pourtant, c'étaient eux qui étaient à l'avant-garde du bras de fer. Ils ont même payé un lourd tribut à la lutte dans la mesure où la moyenne d'âge des 13 militants décédés tourne autour de 33 ans. Idem pour les blessés. La logique devrait donc être respectée au niveau du partage des portefeuilles ministériels. La promotion tant souhaitée, du reste, à juste titre, n'aura donc pas eu lieu. D'où l'agacement exprimé, la semaine écoulée, par Kouadio Konan Bertin et Karamoko Yayoro, respectivement présidents de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (JPdci) et du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr). Au-delà du reproche fait au directoire du Rhdp d'abandonner la lutte pour rentrer au gouvernement en leur laissant dans les bras des morts et blessés, les jeunes entendaient crier leur ras-le-bol. Comme en 2004, ils seront encore les laissés-pour-compte d'une lutte dans laquelle ils ont pourtant laissé beaucoup de plumes.
Marc Dossa
Marc Dossa
