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Politique Publié le mardi 2 mars 2010 | Le Patriote

Organiser les élections ou quitter le pouvoir - La dernière chance pour Gbagbo

Octobre 2005-mars 2010. Cinq ans que la Côte d’Ivoire tourne en rond à la recherche d’une élection présidentielle. Si pour certains, cette échéance électorale sera la porte de sortie pour la crise, il semble que le chef de l’Etat ne partage pas cette opinion. Depuis, il s’accroche à son pouvoir chancelant, annihilant tous les espoirs nés des efforts fournis par la communauté internationale et les acteurs politiques ivoiriens. Cela fait aujourd’hui six fois exactement, que Laurent Gbagbo fait reporter l’élection présidentielle par des prétextes tout aussi trompeurs qu’inopportuns.
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire vit une autre réalité. Le pays se trouve à un tournant décisif de son histoire après la crise née de la double dissolution de la CEI et du Gouvernement. Les négociations entamées sous les auspices du Facilitateur Blaise Compaoré ont abouti à la renégociation d’un nouveau calendrier électoral dont le point d’orgue reste l’organisation, « fin mars-début avril », du premier tour de l’élection présidentielle. Les engagements pris seront-ils cette fois respectés ? Beaucoup d’observateurs en doutent. Car, Laurent Gbagbo a finalement fini de convaincre l’ensemble des partenaires du processus qu’il ne veut pas aller aux élections. Ou, à tout le moins, qu’il n’y ira que lorsqu’il sera prêt. Mais cette fois-ci, personne ne lui en donnera l’occasion. Ce énième report du scrutin doit constituer de l’avis de tous, la dernière chance pour Laurent Gbagbo afin qu’il connaisse une sortie honorable.
En effet, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix doit tirer toutes les leçons de la dernière crise qui a vu 12 de ses militants tomber sous les balles assassines du régime Gbagbo. Un calendrier électoral doit être établi avec la Commission électorale indépendante qui se devra de l’appliquer mécaniquement. En effet, le processus, comme n’a cessé de le répéter l’ancien président de la CEI, Robert Beugré Mambé, est achevé pratiquement à 95%. Selon les experts, il ne reste que deux mois ou tout au plus 75 jours, pour que se tienne un premier tour de l’élection. Le RHDP doit donner une feuille de route à ses représentants au sein du gouvernement afin de ne défendre que cette exigence. Le gouvernement est une équipe de mission, dit-on. Autant les ministres du RHDP doivent pouvoir insister sur le respect des règles en jeu pour le traitement du contentieux sur la liste électorale provisoire, autant, les leaders de cette coalition doivent veiller au respect du chronogramme par la Commission électorale indépendante. Les quatre étapes restantes pour achever le processus sont bien identifiées. Il s’agit de la production de la liste électorale définitive, la production des cartes d’identité et cartes d’électeurs, leur distribution et les deux semaines de campagne électorale. On le voit, en plus des 21 jours définis par le dernier communiqué final de la médiation de Compaoré, les élections peuvent se tenir en mai 2010 au plus tard. C’est une exigence pour tous les acteurs. Car, sortir de ce délai serait remettre, inéluctablement, en cause le cadre institutionnel dans lequel baigne l’accord politique de Ouagadougou. Le Premier ministre et la Facilitation doivent se donner les moyens de faire respecter cette échéance. Quitte à solliciter une Résolution des Nations Unies qui viendrait, encore une fois, appuyer leurs efforts et contraindre, sous la menace des sanctions, l’ensemble des acteurs à éviter le dilatoire. C’est une exigence politique mais aussi sociale. Car les Ivoiriens souffrent du blocage du pays. La Côte d’Ivoire ne vit plus, elle survit. Les problèmes socioéconomiques qui accablent les populations comme le délestage et l’augmentation anarchique des prix du carburant, ne peuvent être résolus qu’avec un gouvernement légitimé parce que sorti des élections. Laurent Gbagbo, en plus d’être incompétent, a le double désavantage de n’être ni légal, ni légitime. Il faut donc rapidement aller aux élections afin de doter le pays d’institutions reconnues et respectées par tous. Dans tous les cas, le peuple souverain de Côte d’Ivoire observe. Comme on l’a vu récemment, les Ivoiriens sauront user de leur légitimité pour s’opposer, à la volonté de bloquer le processus de paix par Laurent Gbagbo et sa minorité présidentielle.
Charles SANGA
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