Processus de sécurisation des élections : Une nouvelle compagnie pour renforcer le Cci

Le ministre de la Défense, Michel Amani N'Guessan, était hier à Bouaké. Le ministre y a rencontré le chef d'état-major des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn), le général de brigade Soumaïla Bakayoko. Après deux heures d'horloge d'échanges avec la hiérarchie de l'aile militaire de l'ex-rébellion, au QG de cette dernière, au quartier Commerce, sur le processus global de sortie de crise, d'importantes mesures ont été arrêtées. Il s'agit, entre autres résolutions, de la mise sur pied de la Compagnie mixte de sécurisation des élections (Cmse). Un nouveau vocable auquel il va falloir désormais s'habituer dans le contexte de sortie de crise. Le Cmse vient renforcer le Centre de commandement intégré Cci. L'honneur est revenu au ministre Michel Amani N'Guessan d'en parler : «Les FaFn ont proposé des solutions que nous allons adopter. Il faut mettre en place la Cmse; c'est-à-dire la Compagnie mixte de sécurisation des élections. Nous avons déjà mis en place les brigades mixtes de gendarmerie et les commissariats mixtes de police». Le patron de la Défense justifie l'opportunité de la nouvelle trouvaille: «Aujourd'hui, explique-t-il, nous constatons la nécessité de renforcer ces structures par la mise en place de compagnies mixtes de sécurisation des élections». Cette structure est née des défaillances et dysfonctionnements constatés dans le maintien de l'ordre au cours des marches éclatées des houphouétistes qui dénonçaient la double dissolution, le 12 février dernier, du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei) par le président Laurent Gbagbo. Le général Soumaïla Bakayoko lui emboîtant le pas, confirmera que cette nouvelle structure sera composée des Forces de première et deuxième catégories. En d'autres termes, contrairement aux brigades mixtes de gendarmerie et de police composées de gendarmes et de policiers, la compagnie mixte de sécurisation des élections sera composée des militaires des deux forces ex-belligérantes. Cette compagnie, aux dires du général Bakayoko, « aura pour mission le maintien de l'ordre».
Le ministre de la Défense est également venu dire «merci» aux Forces nouvelles pour la bonne collaboration avec son département. Amani N'Guessan a aussi informé les hommes du général deux étoiles qu'il a été maintenu au poste de ministre de la Défense, dans le cadre de la formation du gouvernement Soro II. Michel A. N'Guessan a félicité les ex-rebelles pour avoir soutenu la «légalité constitutionnelle » dans la crise qui opposait le chef de l'Etat à l'opposition réunie au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). «En rapport à cette crise, il y avait un problème de positionnement. Alors qu'il y avait la légalité constitutionnelle, certains ont voulu introduire un débat. Les FaFn ont pris une position, on ne peut plus claire, à savoir la défense de la légalité constitutionnelle. Je suis venu les saluer et les féliciter en tant que ministre de la Défense. Les FaFn viennent de nous démontrer par cet acte à la Côte d'Ivoire et à ceux qui doutaient d'elles, leur bonne foi quant à leur volonté de sortir de la crise, de désarmer. Par l'acte qu'elles ont posé, la belligérance est bien morte», s'est convaincu le ministre, avant d'inviter au désarmement proprement dit.

Allah Kouamé à Bouaké