«Le désarmement en Côte d’Ivoire est un processus selon un mode opératoire en quatre étapes. Et cela n’empêche pas les élections. En Sierra Leone et en RDC, ils sont allés aux élections et ils continuent le désarmement. Il faut élire un président pour que le pays aille au développement. La sortie de crise, c’est aussi le désarmement (…)». Ces propos tenus hier par le coordonnateur du Programme national de réhabilitation et de réinsertion communautaire (PNRRC), Daniel Ouattara, lors d’une conférence de presse dans les locaux de cette structure, sont clairs comme de l’eau de roche. Ils achèvent de convaincre les uns et les autres sur la notion de ‘’désarmement’’. En même temps qu’ils ont le mérite de mettre un terme à la polémique sur cette notion. A tous ceux qui font de la question, un préalable à la tenue de la prochaine présidentielle, le premier responsable du PNRRC, s’est voulu on ne peut plus rassurant : « (…) La démobilisation et le désarmement ne doivent pas effrayer les hommes politiques. Ils parcourent tout le territoire national, battent campagne. Cela nous rassure. C’est la preuve qu’ils peuvent aller où ils veulent. Mais, je tiens à répéter que le désarmement est un processus. Et la fin de ce processus aboutit un mois après l’élection du nouveau président», a-t-il insité. Pourquoi? Eh bien parce que tout simplement, selon le conférencier, «un élément qui est démobilisé n’appartient plus à une force. Il appartient désormais à l’État de Côte d’Ivoire. Si un élément est encore en armes ou en tenue, la gendarmerie va l’arrêter», a-t-il tenu à préciser. Seulement voilà, le coordonnateur du PNRRC, lance un cri de cœur pour mener à bien sa mission. C’est le manque de moyens financiers et l’intervention de beaucoup de structures sur le terrain qui ne lui facilitent pas la tâche: «Le PNNRC est en mesure de démobiliser tous ceux qui doivent l’être si le financement est là. (…) Aujourd’hui, je n’ai rien. Le budget prévisionnel est de 5 milliards. Sur cette somme on m’a notifié un budget de 3 milliards.» Certes, reconnait-il, l’État de Côte d’Ivoire honore ses engagements, mais à un rythme trop lent. Toute chose qui n’est pas faite pour arranger la situation. D’où la difficulté pour lui de payer la somme de 500.000 F aux ex-combattants comme le prévoit l’Accord complémentaire IV de Ouagadougou. Il n’empêche que le processus de désarmement suit son petit bonhomme de chemin. La preuve, il ne reste plus que 8.000 ex-combattants à réinsérer.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET