Un corps décapité à côté des rails : c’est avec ce décor macabre que les habitants d’Abobo Pk18, plus précisément ceux du secteur de l’ancien terminus du bus 76, se sont réveillés hier matin. Il s’agissait d’un chauffeur de Gbaka du nom de Dramane, connu sous le Pseudonyme de ‘’Carreau cassé’’. A notre arrivée sur les lieux, les commentaires allaient bon train. Cependant, un sexagénaire qui a requis l’anonymat a expliqué que ce sont les conducteurs d’un train de la Sitarail qui ont été les premiers à découvrir le corps. Ils ont, selon lui, marqué un arrêt quand ils ont découvert le corps. Mieux, ils ont rebroussé chemin avec leur train dans la direction d’Adjamé pour éviter que l’on avance la thèse d’un accident de train. On ne saurait parler d’accident de train selon lui. Sans nous substituer à la police criminelle, les indices que nous avons trouvés auprès du corps attestaient de la véracité du témoignage du vieux. De prime abord, il y a la quantité de sang trouvée auprès du corps. Elle était peu abondante alors que la tête de la victime avait été arrachée du reste du corps et le cou emporté. Comme deuxième indice, des ongles de la victime avaient été arrachés et laissaient la place à des troux Comme si quelqu’un y avait introduit une aiguille. Ce qui a fait dire à la majorité de personnes présentes sur les lieux, que ‘’carreau cassé’’ avait été vidé de son sang par ses bourreaux. Il était couché sur le ventre et avait le pantalon replié jusqu’au niveau du genou. Certaines parties de la peau du dos avaient été également arrachées. Tout juste à côté de la tête, l’on pouvait voir, trois paires de gants. « Ce sont sûrement ceux de ses bourreaux » avance notre voisin. « Qu’est ce qui prouve que ces gants n’appartiennent pas aux agents de la Sitarail qui ont vu le corps » ? réplique un autre. Un groupe de jeunes a pour sa part, accusé la compagnie ivoirienne de l’électricité (Cie) d’avoir favorisé ce crime crapuleux du fait du délestage que cette compagnie imposerait chaque nuit dans le quartier. Jusqu’au moment où nous quittions les lieux, les éléments de la police criminelle n’y étaient pas encore arrivés. Au niveau des amis de Dramane dit ‘’Carreau cassé’’, c’était une grande consternation. Surtout que personne ne disposait des contacts téléphoniques des parents de la victime. Tout ce dont les uns et les autres pouvaient être sûrs, c’est que ces derniers seraient de Divo et de Lakota. Triste fin pour un jeune homme venu à l’aventure, chercher de l’argent pour aider sa famille.
Aboubakar Sangaré
Aboubakar Sangaré