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Faits Divers Publié le vendredi 12 mars 2010 | Nord-Sud

Escroquerie, blanchiment d’argent : Comment le vaguemestre a tenté d’extorquer 200 millions de F.CFA

Tout le monde connaît le fameux dicton : qui a bu boira. Après avoir décroché un poste de vaguemestre en 2006 chez le confrère progouvernemental, Abou Bakary Ouattara va vite déchanter car il est licencié en 2009 pour malversations. Entre-temps, Bini Kouadio, footballeur international, évolue dans un club tunisien. Mais ses multiples blessures finissent par l’éloigner de la pelouse et sa jeune carrière prend un coup. Bini rentre au bercail avec ses blessures et sans soutien. De son côté, l’ex-employé fouine ailleurs. « J’ai monté une société de location de véhicules », affirme-t-il. Malhabile dans ce secteur d’activité, Bakary met très vite la clé sous le paillasson car l’entreprise de location de voiture se fond comme du beurre au soleil. Alors l’entrepreneur change de costume pour prendre celui de la facilité et de la roublardise. Pour donner un contenu à son « nouveau » projet, il associe le footballeur, lui aussi en perte de vitesse. L’idée d’escroquerie, explique Bakary, lui est venue lorsqu’il commence à avoir des difficultés financières. « C’est dans mes moments difficiles que j’ai connu mon compatriote Abou Bakary Ouattara en janvier 2010. Il me venait de temps en temps en aide », souligne Bini, convaincu qu’il venait de rencontrer son « sauveur ». Le projet de Bakary prend forme le jeudi 11 février. Selon lui, il compose au hasard un numéro téléphonique et au bout du fil il tombe sur Kouakou Koffi. Celui-ci est juriste et attaché de direction à Castelli. Cet homme de 58 ans résidant à la Riviéra jardin se laisse embobiner par la bande d’escrocs. « Il s’est présenté au téléphone sous l’identité de caporal Koffi Sylvestre en service sur le front de combat de Duékoué. Selon lui, c’est au cours d’un bivouac qu’il a découvert deux caisses pleines d’argent contenant chacune la somme de 250 millions Fcfa en coupures de 5 mille Fcfa. Il me sollicitait pour l’aider à laver ces billets afin de les utiliser », raconte tout effaré le juriste de profession. Toutefois, la qualité de caporal n’est qu’une stratégie utilisée pour influencer l’interlocuteur. En réalité, Bakary usurpe ce titre pour tenter de faire passer sa pilule. « Je me suis fait passer pour un caporal en service à Duékoué puis pour Mian Félix afin qu’il ait à l’idée qu’il avait affaire à différentes personnes. Je lui ai proposé mon aide financière pour blanchir des billets de banque d’une valeur de 200 millions Fcfa. Je lui ai dit qu’il sortirait de l’affaire avec un gain consistant s’il acceptait ma proposition », souligne le cerveau de la bande, en ajoutant qu’il a envoyé Bini dit Alphonse, son complice, pour lui présenter les échantillons de deux billets de cinq mille Fcfa marqués. Pressentant un mauvais coup de ses interlocuteurs, Kouakou met la puce à l’oreille du commissariat du 4ème arrondissement, à Marcory. Les flics en compagnie du « pigeon » mettent en place une stratégie le vendredi 13 février (c’est le jour du rendez-vous, nldr) pour prendre au piége les indélicats. Le guet marche puisque le complice de Bakary est appréhendé devant la station Shell sur le boulevard Nanan Yamoussou, à Treichville. « Moi-même, j’ai été arrêté le même jour à 14 heures suite à un rendez-vous fixé par Kouakou. Il m’a attrapé devant la station Shell non loin d’Ivosep », avoue l’ancien vaguemestre. Les prévenus affirment unanimes qu’ils voulaient bel et bien escroquer le plaignant. Ils reconnaissent l’accusation en plaidant coupable le 17 février au tribunal des flagrants délits du Plateau. C’est donc sur la base de leurs aveux que le juge les punit chacun à six mois fermes assortis d’une amende de 100.000 Fcfa.

Ouattara Moussa
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