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Faits Divers Publié le mardi 16 mars 2010 | Nord-Sud

Affaire «crime passionnel» à Yopougon : Les gendarmes prennent en otage trois policiers

La riposte ne s’est pas fait attendre. Les éléments de l’escadron de gendarmerie de Toit Rouge (Yopougon) ont attaqué hier à la kalachnikov la brigade anti-émeute (Bae), située non loin de la caserne de cette unité de la maréchaussée. Les gendarmes ont tiré plusieurs coups de feu en l’air pour crier leur colère après l’assassinat de deux des leurs, samedi, par le sergent Tanoh en service à la police anti-drogue. Ils ont pris en otage deux officiers et un adjudant de police en service au commissariat du 19ème arrondissement. Selon les témoignages, c’est à 8h que les frères d’armes des deux gendarmes tués samedi au maquis « Village Zouglou » (Suy Bi Irié Abraham Bienvenu et Tahi Dahé Abraham Césaire) sont sortis de leur caserne avec des kalachnikovs pour se diriger vers le camp de la Bae. « Ils tiraient des coups de feu en l’air. Nous avons pris peur en nous mettant à l’abri. On a aperçu des cargos de la gendarmerie qui sillonnaient le long de la voie publique. Tout le monde s’est terré chez lui. Moi, je sais que les gendarmes allaient réagir suite à l’assassinat de leurs collègues », affirme Coulibaly Théophile, gérant de cabine, en face du groupement des sapeurs pompiers militaires à Yopougon. Selon lui, les tirs se sont poursuivis pendant une trentaine de minutes. Face à l’offensive des gendarmes, ajoute-t-il, les éléments de la brigade anti-émeute ont fait sortir leur véhicule blindé. Il y a des tirs mais sans victime, indique-t-on, à la brigade de gendarmerie. Mais le face-à-face tourne à l’avantage des gendarmes de l’escadron venus venger la mort de leurs caramades froidement abattus. « Les deux officiers et l’adjudant du commissariat de police du 19ème arrondissement ont été pris en otage en une quinzaine de minutes », affirme un gendarme qui a requis l’anonymat. Le pire a été évité de justesse grâce à la promptitude du chef d’état-major des armées, le général de division Philippe Mangou et du commandant supérieur de la gendarmerie, le général Edward Kassaraté. Ces deux généraux arrivés à 9 heures sur les lieux ont ramené le calme au sein de la troupe. « Une réunion s’est tenue à l’escadron où les chefs nous ont dit de rentrer en caserne. On a obéi et les policiers qui avaient été pris en otage et gardé à l’escadron ont été libérés. Mais, les policiers ne peuvent pas se mesurer à nous. Il faut qu’ils revoient leur comportement », insiste un autre gendarme. Le commissariat de police du 19ème arrondissement était désert à notre arrivée à 13h 30. Le portail de la Bae est resté hermétiquement fermé et les policiers étaient invisibles sur les grandes artères de la commune de Yopougon. Et ce sont les chauffeurs de taxi et de gbakas qui se sont frotté les mains. Le policier tueur est sera entendu aujourd’hui à 9h à la police criminelle

Ouattara Moussa
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