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Editorial Publié le mercredi 17 mars 2010 | Notre Heure

Et si on désarmait les policiers ?

La Cote d’Ivoire revient de loin ! Que se serait-il passé si Gendarmes et Policiers avaient croisé les feux lundi à Yopougon ? Avec l’arsenal ou plutôt, les engins de guerre, dont ils disposent, il n’y aurait pas assurément, que des étincelles dans l’air… Surtout quand on sait, qu’en face, la police est dotée d’armes lourdes depuis les événements de septembre 2002. Heureusement que les gendarmes ont été gagnés par la sagesse et n’ont pas cherché coûte que coute à se venger. Ils avaient la latitude de faire parler la poudre, de faire payer la mort lâche de deux des leurs. Mais, Ils ont privilégié l’intérêt national. Ils se sont élevés au-dessus des contingences immédiates. Réaffirmant ainsi leur attachement à la République et au droit, montrant du coup, à la face du monde, qu’ils sont un corps d’élite, respectueux de leur propre éthique : « Pro patria, pro lege », traduisez : « pour la patrie, pour la loi ». Salut donc, aux gens d’armes (c’est leur nom traditionnel). En face, un autre corps : la police....
Suite p. 9. Elle est à l’origine de la crise entre les deux forces. Toujours au contact des populations, mais que de désagrément créent-elles aux braves gens ? Et, c’est une lapalissade, la police est réputée pour le racket, sordide extorsion de fonds aux chauffeurs de gbaka, taxi…aux sans papiers, et autres infortunés qu’elles plument sans ménagement. Et le comble, dans tout ça, c’est qu’elle ne s’en cache plus. Erigeant ainsi le racket en règle de régulation de la circulation routière. Elle reste, en tout cas, un corps décrié par la critique sociale. Autre défaut, même nuisance : les bavures, qui constituent à la fois un élément déclencheur d’émeutes et d’endeuillement des familles. Avec à la clé, son corollaire d’impunité. A combien s’élève aujourd’hui, le nombre de chauffeurs tués par des policiers ?

Au-delà du décompte macabre, il est temps, grand temps, de réfléchir sur l’éthique et même la force des éléments de ce corps. Par force des éléments nous entendons leur capacité à se maîtriser. Comment peut-on à tout bout de champ sortir son arme et tuer ? Les policiers sont-ils psychologiquement forts ? Pourquoi ont-ils la gâchette si facile ? Ces questions posent, de mon point de vue, les problèmes de fond, à savoir le recrutement à la police, la formation et l’éthique, qui préside à leurs actions. On pourrait même parler de déontologie. Ces cinq dernières années, en raison de la crise de septembre 2002, le gouvernement à opéré un recrutement tous azimuts. Dans le but de trouver des soldats pour aller combattre. De sorte que la formation, si elle n’a pas été accélérée, parait avoir été faite au pied levé.

Y a-t-il une éthique à la police ? Sans porter de jugement de valeur sur ces hommes, le Directeur général de la police doit s’expliquer. Il doit donner des explications à la nation sur l’état d’âme de ses troupes. Il doit dire qui entre à la police et comment. Mais aujourd’hui, maintenant que la crise tend à s’estomper, il serait convenable de procéder à un recyclage, de manière à avoir des policiers zen, capables de se retenir, de se contenir, d’endiguer même les vagues folles, qui pourraient les tourmenter. Ne dit-on pas que « la puissance sans la maitrise n’est rien ». En attendant, question : les policiers doivent vraiment continuer à porter les armes ? S’ils doivent constituer un danger public, ou à tout le moins un péril kaki, et si on les désarmaient ?

Lassina KEITA

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