x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 17 mars 2010 | Le Patriote

Allocution de Son Excellence Monsieur Okamura Yoshifumi, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon

L’occasion de la cérémonie de signature de l’échange de notes concernant la restructuration de la dette ivoirienne à l’égard de l’Agence japonaise de Coopération internationale (JICA)

Monsieur le ministre de l’Economie et des Finances
Monsieur le Représentant du ministre des Affaires étrangères,
Honorables invités,
Mesdames et messieurs,
Permettez-moi, avant tout propos, de saisir cette occasion qui m’est offerte afin de féliciter personnellement monsieur le ministre Diby Koffi Charles pour avoir été reconduit à son poste de ministre de l’Economie et des Finances.
C’est aussi avec un grand plaisir et un grand honneur que je viens de procéder à la signature d’un accord de coopération avec monsieur le ministre Diby Koffi Charles.
Cet accord de coopération concerne la restructuration de la dette ivoirienne à l’égard de l’Agence Japonaise de Coopération internationale dénommée JICA.
Cette mesure d’allégement de dette sous forme de rééchelonnement et de paiement différé a été décidée sur la base de la conclusion des consultations qui ont eu lieu à Paris le 15 mai 2009, entre les représentants du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et des Gouvernements des pays créanciers intéressés.
Et c’est suite à cette décision que le Japon a décidé de restructurer la dette ivoirienne. Le montant total des dettes qui seront rééchelonnées ou différées s’élève à plus de 11 milliards 496 millions de yens soit environ 9 millions de FCFA et le taux d’intérêt appliqué est de 0,01 %.
En effet, après avoir atteint le point de décision de l’initiative PPTE renforcée en mars 2009, la Côte d’Ivoire et les membres du club de Paris dont fait partie le Japon ont convenu à un accord de restructuration de la dette ivoirienne.
Les membres du club de Paris se sont aussi engagés à accorder l’allègement de la part restante de sa dette dès que la Côte d’ivoire aura atteint son Point d’Achèvement. Je voudrais souligner que le Point d’Achèvement de l’initiative PPTE passe par une série de réformes que devra entreprendre le Gouvernement ivoirien. Ces réformes sont :
l Poursuivre le processus de rééquilibrage des finances publiques,
lAméliorer la composition des dépenses,
lRéorienter les investissements vers la reconstruction,
lConduire les réformes structurelles pour améliorer la gouvernance et la transparence,
lRéformer la filière café / cacao,
lRéformer le secteur de l’énergie et
lRestructurer les établissements financiers publics.
Je souhaite sincèrement que le Point d’Achèvement puisse être atteint le plutôt possible.
Monsieur le ministre
Mesdames et messieurs,
Si nous avons accepté l’allègement et la restructuration des dettes ivoiriennes, conformément à l’accord consensuel du Club de Paris, c’est parce que le Japon est certainement optimiste. Le Japon porte beaucoup d’espoir en l’avenir de la Côte d’Ivoire ; très prometteur après les élections et la sortie définitive de crise politique.
Le Japon a observé la scène politique ivoirienne avec la réticence et la retenue, tout en considérant que ce sont les Ivoiriens qui se décident. Nous pensons depuis toujours que la sagesse et la bonne foi des Ivoiriens arriveront à trouver la meilleure des solutions.
Cependant, aujourd’hui, je suis quelque peu déçu, car, je n’ai toujours pas vu les élections venir, alors que cela fait déjà un an et demi depuis ma prise de fonction ici. D’où vient-elle cette déception ?
Nul doute que la Côte d’Ivoire est un pays prometteur à fort potentiel. Après les élections, la Côte d’Ivoire pourra pleinement exploiter son énorme potentialité. La qualité des ressources humaines et la richesse des ressources naturelles vont avec vous. Elles vous permettront de mobiliser les financements et les investissements tant de l’intérieur que de l’extérieur. C’est un pays pivot de la sous région. Si la Côte d’Ivoire tergiverse, c’est la grande perte non seulement pour la Côte d’Ivoire elle-même mais aussi pour les pays de l’Afrique de l’Ouest et pour le monde entier. On ne peut pas s’offrir en otage de manque de prise de décision.
Je voudrais rappeler un point. Le Japon était d’accord au mois de mars dernier pour l’approbation du passage du Point de Décision de la Côte d’ivoire dans le cadre de l’initiative PPTE. Cela parce que les Ivoiriens allaient vite aux élections. C’est pourquoi nous étions d’accord pour la tenue de la prochaine Conférence annuelle de la BAD, ici à Abidjan. J’apprécie, bien sûr, l’avancement significatif et sûr constaté depuis un an au niveau du processus du DSRP¨. J’apprécie aussi la redistribution adéquate des ressources publiques. Cependant, nous n’avons pas vu les élections venir depuis.
J’aimerais bien poser la question à tous les Ivoiriens. Le Japon est très inquiet. La crédibilité de la Côte d’Ivoire est en danger. Savez-vous que ces temps perdus coûteront chers, et constituent une menace sérieuse pour la crédibilité de l’Etat de Côte d’Ivoire ? Pour la communauté financière internationale, les investissements étrangers ou les sociétés de commerce, il est primordial que ce pays retrouve la stabilité politique à travers des élections.
Aujourd’hui, le Japon a signé cet accord de rééchelonnement et de paiement différé et tenu ainsi la promesse du Club de Paris. C’est au tour des Ivoiriens de tenir leurs promesses.
Pour terminer, je souhaite de tout cœur que cette mesure d’allègement de la dette ivoirienne participe effectivement à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie de la population ivoirienne. Je souhaite aussi que ce geste d’amitié contribue au renforcement des relations entre le Japon et la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.

Abidjan, le 16 mars 2010
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ