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Économie Publié le vendredi 19 mars 2010 | Notre Vision

Bonne santé des finances publiques ivoiriennes: Ce que les ivoiriens doivent savoir

Lors d’une récente intervention le vendredi 29 janvier 2010, Charles Koffi DIBY, ministre ivoirien de l’économie et des finances a révélé en présence des actionnaires de la Bank of Africa réunis en Assemblée générale à Abidjan que les perspectives des finances publiques ivoiriennes pour l’année en cours étaient plutôt satisfaisantes.
Faisant le point de la situation économique et financière actuelle de la Côte d’Ivoire, en ce qui concerne notamment les perspectives qui pourraient s’offrir à ce pays dans la période post-conflit, le ministre ivoirien de l’économie et des finances justifiait cette relative embellie financière par un exposé s’articulant autour des points suivant :
L’espoir suscité par la tenue progressive des rencontres de grandes décisions économiques et financières tenues sur le sol ivoirien, la situation économique et les courageuses réformes que le gouvernement ne cesse d’engager, l’assainissement de l’environnement des affaires et les espoirs que des éventuels investissements pourraient susciter et les attentes du gouvernement vis-à-vis du système bancaire. Tablant par la même occasion sur une prévision de croissance de l’ordre de 4%. Telle est la substance de l’information livrée par le quotidien pro gouvernemental sous la plume du très sérieux David YA. Information qui devrait en principe susciter beaucoup d’espoirs dans la population ivoirienne qui ne cesse de payer un lourd tribut de cette crise qui n’est pas forcement de son fait. Le souci, est qu’en 2009, le ministre Charles Koffi DIBY que les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux n’ont cessé ces derniers temps de présenter sous de meilleurs auspices, avait fait les mêmes prévisions. En effet, à cette période, selon ce même confère, cette embellie s’est traduite par un taux de croissance de 3,7%, après une progression de 2,3% en 2008. «La croissance devrait se consolider en 2010 avec un taux projeté d’au moins 4% par an », a-t-il soutenu.
Or, ce que les ivoiriens doivent savoir, c’est que, des informations contradictoires font état de ce que le ministre ivoirien de l’économie et des finances aurait accumulé de nombreux impairs au point de mettre les caisses de l’état ivoirien dans une situation préoccupante.
Même s’ils tablaient eux aussi, sur cette croissance de 3,7% en 2009, les bailleurs de fonds se sont toutefois inquiétés des arriérés antérieurs de 103 milliards de FCFA de dette flottante jusqu’à fin juin 2009 dû au gonflement des crédits de tva à rembourser (35 milliards contre 10 milliards de prévus) qui demeure jusqu’à présent non rembourser. A cela s’ajoute, un dépassement d’objectifs de la masse salariale de (827 milliards de FCFA) prévu au budget 2010 soit 31,4% des dépenses à des fonctionnaires fictifs à tous les niveaux de l’Administration ivoirienne.
Que peut on, dans ces conditions espérer des nouvelles perspectives de bonne santé des finances publiques ivoiriennes annoncé par le ministre ivoirien des finances devant un parterre d’administrateurs de cette banque qui était venu l’écouter le 29 janvier dernier ?
Certes les réformes qui sont entrain d’être poursuivis par les services du ministère de l’économie et des finances pourraient offrir de meilleures perspectives économiques qui ramèneraient les finances publiques ivoiriennes à des proportions plus soutenables pour le peuple de ce pays qui fut à une époque plutôt lointaine le pilier de l’économie sous régionale.
Une interrogation demeure cependant ; Le ministre Charles Koffi DIBY bien qu’ayant été reconduit dans le gouvernement SORO 2 beaucoup plus à cause de sa docilité et de son obséquiosité face aux sollicitations intempestives du palais a t-il les coudées franches pour conduire sans heurts ces réformes indispensables à la restructuration et à la relance de l’économie nationale ?
En effet, bien qu’étant l’ordonnateur principal des dépenses, il se voit régulièrement courcicuiter par des actions parallèles de proches collaborateurs du Président de la République qui sont en réalité les véritables décideurs des finances publiques. Le cas du non reversement de 120 milliards Tva à la Société Ivoirienne de Raffinage SIR) fortement tributaire des banques étrangères à cause de ses difficultés financières en est la parfaite illustration. L’économie nationale est donc gérée depuis le palais présidentiel et la présence de Charles Koffi DIBY à sa tête de façon officielle n’est en réalité qu’un leurre.
Ce sont bien, Jacques-Bernard ANOUMA (Service financier) Benjamin Mbet ALLECHI (depuis Washington) Aubert ZOHORE (conseiller spécial chargé des finances et des relations internationales) Sylvain Kouassi N’DA (Cellule économique) et Benjamin DJEDJE un autre proche du président de la République qui gèrent l‘économie nationale. Cette révélation d’un fonctionnaire de la commission européenne en poste à Abidjan qui suit particulièrement le dossier des finances publiques ivoiriennes traduit tout aussi bien la marge de manœuvre assez restreinte du ministre DIBY.
Les réformes économiques, financières et sectorielles entreprises par le gouvernement, notamment dans le cadre du programme économique et financier conclu avec les partenaires au développement grâce au soutien d’une armada de conseillers occidentaux, auxquelles le ministre Charles Koffi DIBY fait allusion pour se dédouaner sont dans ces conditions loin de suffire, s’il n’a pas vraiment les mains libre pour les mener à bien.
Même si au niveau sociopolitique, le ministre de l’Economie souligne que les «incertitudes et le manque de lisibilité pour sous-tendre des prises de risque en matière d’investissement, sont levés en raison des avancées significatives et du caractère irréversible du processus de paix». Il n’en demeure pas moins vrai que cette prise de position du ministre DIBY ne rassure guère et fait plutôt penser l’usage de la langue de bois dont les politiques aiment tant se servir pour cacher la triste réalité de la misère dans laquelle la population croupie.
La lenteur avec laquelle ce processus avance et les positions tranchées des principaux protagonistes ne rassurent pas également.
Une contribution de Nikos de MARTINEZ


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