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Politique Publié le samedi 20 mars 2010 | Le Patriote

Processus électoral en Côte d’Ivoire - Pourquoi la liste provisoire ne peut pas être "auditée"

La Côte d’Ivoire est actuellement confrontée à l’hydre des élections. A l’image de l’animal mythique, le mal électoral dont souffre la Côte d’Ivoire se renouvelle constamment et semble augmenter en proportion des efforts faits pour y arriver à bout. En dépit des efforts consentis par le Premier ministre, par la Commission électorale indépendante et de la patience dont fait preuve l’opposition, le FPI continue de multiplier les manœuvres pour ne pas aller aux urnes. A chaque fois qu’un problème est résolu sur le chemin qui mène aux élections, Laurent Gbagbo et ses camarades en créent d’autres pour retarder le processus électoral. Après avoir tenté de saboter les audiences foraines, l’indentification et obtenu la tête de Beugré Mambé, le camp présidentiel s’apprête à s’attaquer à la liste provisoire électorale qui, selon lui, contient de nombreux fraudeurs. « Il faut auditer la liste provisoire électorale. Car elle est infestée d’étrangers », entend-on ces temps-ci au sein de la galaxie patriotique. Aujourd’hui, l’on parle d’ « auditer » la liste des 5,3 millions de personnes qui figurent sur la liste provisoire électorale. Comme pour montrer que sur la question ils ne plaisantent pas, les caciques de la refondation sont en tournée sur toute l’étendue du territoire ivoirienne pour battre campagne pour des croissements dits « populaires » qui, selon eux, seraient la panacée pour une liste expurgée des « envahisseurs étrangers ». Le chef de l’Etat et ses camarades remettent aujourd’hui en cause la crédibilité de la « liste blanche ». Or pour qu’on en arrive là, cette liste est passée par plusieurs étapes qui fondent ceux qui la trouvent « fiable et équilibrée » dans leur position. La première des étapes a été les audiences foraines. Les audiences foraines ont permis à tous les Ivoiriens qui n’avaient pas d’existence légale d’en avoir. Afin de leur donner une chance de prendre part aux prochaines joutes électorales. Les exploits délivrés par les juges forains ont permis aux Ivoiriens non déclarés d’avoir la possibilité d’obtenir leur certificat de nationalité. Passée cette étape, on est arrivé à l’opération de l’identification et à l’enrôlement. Cette phase du processus a permis a tous ceux qui voulaient participer aux prochaines élections de se faire inscrire pour la première fois pour certains et de confirmer leur inscription pour d’autres. Surtout ceux qui ont déjà pris part à l’élection présidentielle de 2000. C’est la collecte de toutes ces inscriptions qui ont fait l’objet de multiples croissements avec des fichiers dits historiques exigés par le Front populaire ivoirien. Parmi ces fichiers, figuraient en bonne position, le fichier des demandeurs de carte de séjour censés contenir les étrangers résidant sur le territoire ivoirien. Du résultat des croissements, on a extrait toutes les personnes qui figurent déjà sur la liste de 2000. Car ces personnes qui ont pris part au scrutin présidentiel de 2000 qui a vu l’élection de Laurent Gbagbo, sont considérées à juste titre comme des Ivoiriens. Au cours des croissements, toutes les structures qui interviennent dans le processus d’identification comme l’Institut national des Statistiques truffé de militants du FPI, l’Office national de l’identification et la Commission nationale de Supervision de l’identification ont travaillé les mains libres et en toute transparence. Pour dire qu’à chaque étape où le FPI et ses alliés opposaient une exigence, l’on s’empressait de la satisfaire pour ne pas bloquer le processus électoral. La liste provisoire électorale n’est donc rien d’autre que la somme des exigences du camp présidentiel. Mieux, le FPI et ses satellites sont les vrais pères de cette liste. C’est pourquoi, le représentant spécial du secrétaire général des nations unies en Côte d’Ivoire, M. Y.J. Choi a qualifié cette liste d’ « équilibrée et de fiable ». Pour le diplomate coréen, il faut donc préserver « les acquis du passé ». C’est cette position qu’il a, à juste titre, défendue mardi dernier, à new York devant la dernière session du Conseil de sécurité sur la Côte d’Ivoire. L’instance de décision de l’organisation planétaire, devant la pertinence de son rapport, l’a suivi et a certifié la liste des 5,3 millions de personnes comme « fiable et équilibrée ». L’audit et les croissements populaires que réclame à cor et à cri le camp présidentiel en dehors du mode opératoire n’ont donc pas leur raison d’être. Malheureusement, Laurent Gbagbo et ses camarades qui ne l’entendent pas de cette oreille, sont prêts à tout pour ne pas aller au vote. Même si la Côte d’Ivoire doit brûler.

Jean-Claude Coulibaly
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