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Editorial Publié le lundi 22 mars 2010 | L’expression

L’Editorial : Retour à la case Gbagbo

Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est prononcé le mercredi dernier à New York sur la situation en Côte d’Ivoire. Dans cette déclaration, l’organisation à charge de la sécurité et de la paix dans le monde a déploré les retards dans l’application du processus de sortie de crise. Le Conseil de sécurité a donné des claques aux différents acteurs ivoiriens. L’opposition qui a eu recours à la rue et aux manifestations pour crier sa colère devant les manœuvres du chef de l’Etat,(Laurent Gbagbo a dissous on s’en souvient le 12 février le gouvernement et la Commission électorale indépendante, la Cei, pour dit-il sortir le pays d’un blocage et accélérer la sortie de crise) a été interpellée. Les Ivoiriens doivent éviter la violence a dit le gendarme du monde qui a ainsi écorché le Rassemblement des houphouétistes pour le développement et la paix, Rhdp, initiatrice du « mouvement s’opposer par tous les moyens au coup d’Etat du chef de l’Etat ». Mais, celui qui a reçu la raclée est bien Laurent Gbagbo. Le locataire du palais en dépit d’un mandat légal expiré en octobre 2005 a vu en effet son arme fatale quasiment démantelée par l’Onu. Dans sa sortie, celle-ci a noté « que les Ivoiriens doivent aller aux élections le plus rapidement possible et conserver les acquis ». Le Conseil ne s’est pas arrêté là. Il a précisé que la liste électorale provisoire, concernant les cinq millions trois cent mille personnes croisées sur la liste blanche « a été validée par le Cadre permanent de sécurité, et certifiée par l’Onu ». En termes plus clairs, le débat est, selon l’organisation mondiale, clos sur ces personnes enrôlées et qui ont été passées au scanner des critères définis et arrêtés par l’Etat et entérinés par les parties ivoiriennes. Or, la remise en cause de l’ensemble des acquis du recensement électoral était la bataille critique engagée par le chef de l’Etat et son camp. Cette bataille sonne chez le pouvoir ivoirien comme une question de vie ou de mort. Ces derniers jours, La majorité présidentielle, ainsi se désigne les partisans de Laurent Gbagbo, les mauvaises langues elles parlent plutôt de « minorité présidentielle » a jeté toutes ses forces dans le jeu. Déployant des missions à grands frais sur l’ensemble du territoire. Objectif, crédibiliser son discours de la fraude massive sur les listes électorales, et exiger la remise en question des acquis de cette opération de recensement. Pour comprendre la rage avec laquelle Gbagbo et ses hommes s’accrochent à leur exigence, il faut savoir que les simulations et les analyses effectuées par les spécialistes du Front populaire ivoirien, le parti du chef de l’Etat, ne donnent guère plus de quinze pour cent des voix à leur champion. L’option avait alors été prise en son temps de rayer massivement les personnes aux coutures inacceptables par le pouvoir : les militants ou sympathisants supposés de l’opposition. Les radiations massives à Divo, Man et ailleurs ont provoqué des émeutes de grande ampleur, et obligé le Premier ministre Soro Guillaume à stopper net le contentieux électoral dans sa phase judiciaire. La hargne du Fpi à tout de même arriver à ses fins a amené ce parti à tomber dans l’hérésie. Le cas le plus symptomatique de cette pathologie a été révélé par le ministre de la Défense. La semaine dernière, à Korhogo, dans le Grand Nord du pays, Amani N’Guessan animant un meeting de son parti a demandé, rien de moins que la validation populaire des listes. « On fait l’appel devant tout le monde. Tu es Ivoirien ? Le public dit oui, pas de problème. Le public dit non, tu vas chercher tes preuves pour démontrer le contraire ». La proposition d’Amani, aussi loufoque qu’elle n’apparait, traduit le désarroi d’un camp aux abois, prêt à s’agripper à tout et espérer inverser la donne, sinon retarder au maximum l’échéance. C’est à cet espoir que le Conseil de sécurité a mis fin. Du coup, le chef de l’Etat se retrouve coincé. La facilitation, donc la Cedeao, et l’Onu pour l’international, le Rhdp, les Forces nouvelles, et le monde économique, au niveau national ont tous désormais décelé et donné un nom à l’obstacle aux élections : Gbagbo et son monde. Seul contre tous, un peu comme aux premières années de la crise ivoirienne, le locataire du palais a le choix entre la sagesse et la fuite en avant. Par le passé, il avait systématiquement opté pour la première possibilité. Retardant, bloquant ou remettant en cause la sortie de crise. Avec un certain bonheur. Rien ne prouve que le même choix aboutira au même résultat aujourd’hui où les Ivoiriens sont à bout de souffle, et déterminés à tout pour aller aux urnes. Et se donner un président légitime.
D. Al Seni
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