Le processus électoral en Côte d’Ivoire bat de l’aile. Les exigences du camp présidentiel, à n’en point finir, constituent pour l’opposition un blocage réel des étapes à franchir pour la tenue des élections attendue depuis 2005. Ainsi, après multiples prolongations de l’opération d’identification et d’enrôlement, du contentieux électoral et du renouvellement du bureau de la Commission Electorale Indépendante (Cei), le camp présidentiel récidive alors que le processus électoral doit reprendre de plus belle. Cette fois, le parti au pouvoir réclame le renouvellement des Commissions Electorales Locales, la révision de la liste électorale et remet sur la table le désarmement avant les élections. Cependant, à cette énième exigence, la mayonnaise des refondateurs ne semblent pas prendre. Puisqu’ils ont réussi à se mettre les Nations Unies et les forces nouvelles à dos. Pour sa part, l’organisation onusienne, par la voix de son représentant en Côte d’Ivoire, Y.J.Choi a désavoué le camp présidentiel sur la question de la liste électorale au cours de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l’Onu. Selon le responsable de l’Onuci, cette liste, contrairement à ce que tente de faire croire le Fpi, est « crédible ». Dès lors, cela ne pourrait en aucun cas constituer un blocage du processus électoral. De ce fait, un audit ou un croisement populaire, tant réclamé par les refondateurs, n’est qu’un argument fallacieux de plus pour empêcher la tenue des élections. Outre M. Choi, les forces nouvelles se disent indigner par le comportement des frontistes qui font du désarment un préalable à l’organisation du scrutin présidentiel. Pour les hommes de Soro, cela relève de la mauvaise foi du parti au pouvoir qui traduit ainsi son manque de volonté d’aller aux élections. Dans le communiqué final qu’a produit l’ex-rébellion, au sortir de son conclave du 06 au 14 mars 2010, les forces nouvelles ont ramené le camp présidentiel à l’Accord Politique de Ouagadougou que le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et le premier ministre Guillaume Soro ont tous deux paraphé sans contrainte. « L’Accord Politique de Ouagadougou est très clair sur ces questions qui ne sont en aucun cas un préalable à l’organisation de l’élection présidentiel comme il tente de le faire croire » a répondu Me Affoussy Bamba, porte-parole des Forces Nouvelles à Alcide Djédjé, un partisan de Laurent Gbagbo. Enfin, le camp présidentiel s’est fait épinglé par les arbitres du processus électoral à savoir, les Nations Unies et les Forces nouvelles. Ces deux importantes organisations donnent ainsi raison à l’opposition qui a toujours démontré la mauvaise foi du parti au pouvoir d’aller aux élections. Dès lors, le Conseil de sécurité de l’Onu devrait savoir à qui appliquer ses sanctions pour le blocage de processus électoral.
Lance Touré
lancetoure2006@yahoo.fr
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