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Politique Publié le mercredi 24 mars 2010 | Le Patriote

Laurent Gbagbo à la pose de la première pierre de l’Hôtel Onomo, hier: "Dans les films westerns, quand il y a beaucoup de morts, c’est qu’on est à la fin du film"

Laurent Gbagbo est sorti de sa réserve. Et comment ? Hier, à l’occasion de la pose de la première pierre de l’hôtel Onomo, le chef de l’Etat a glissé sur le terrain politique (comme à son habitude) pour parler de la situation socio-politique de ces derniers jours. Et on peut dire qu’il n’a pas fait que glisser sur ce terrain déjà suffisamment périlleux, il y a littéralement plongé, les deux pieds joints. Car pour une cérémonie à caractère économique, son discours a vite épousé des contours éminemment politiques, par une incursion dans l’actualité brûlante, voire « saignante » de l’heure. Une actualité qui a vu suffisamment de sang d’innocents Ivoiriens couler en Côte d’Ivoire. Pouvait-il en être autrement quand pour une simple pose de première pierre – une inauguration de chrysanthème en somme – des militants du FPI, son parti, convoyés par centaines, ont pris d’assaut le lieu de la cérémonie? C’est donc pour haranguer ces foules acquises à sa cause, que Laurent Gbagbo s’est littéralement lâché hier. Et voilà en substance ce que le chef de l’Etat a cru bon de lancer à ses ouailles. «Je regarde de plus en plus les films Westerns… dans ces films, quand ça chauffe, quand il y a beaucoup de morts, c’est qu’on n’est pas loin de la fin du film». Pour lui, ce qui se passe actuellement n’est que le signe de la fin de la crise qui prévaut en ce moment en Côte d’Ivoire. Les grandes batailles, a-t-il fait remarquer, ne s’engagent qu’à la fin. «Quand les uns et les autres se tirent dessus comme c’est le cas actuellement, c’est qu’on est à la fin», a-t-il insisté. Pour lui, ce qui se passe actuellement n’est pas une crise difficile. Car a-t-il soutenu, on ira à l’élection. Selon lui, les signes de la fin de la crise sont perceptibles. C’est pourquoi, il a invité ceux qui ont des oreilles à entendre et ceux qui ont les yeux à voir. Il faut, a-t-il conclu, faire le choix de sortir de la crise pacifiquement.
Pour Gbagbo donc, si la Côte d’Ivoire est en proie à toutes les tensions sociopolitiques qui prévalent en ce moment, où, pour de simples manifestations de rue, des marches pacifiques, des Ivoiriens sont massacrés par sa soldatesque, où d’autres meurent parce que l’électricité vient à manquer pour cause de délestage, c’est le signe que la fin de la crise n’est pas loin. S’il n’hésite pas alors à emprunter la métaphore du film western – donc de la solution de la guerre – c’est qu’il est sans doute dans une logique d’affrontement dont l’issue, est-il convaincu, lui sera favorable. Pourvu qu’il ait raison. Et que la fin du film ne soit pas fatale pour le « brave ». Tous les films western ne se ressemblent pas.

Thiery Latt
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