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Politique Publié le vendredi 26 mars 2010 | Notre Voie

A propos de la sortie de crise - Laurent Gbagbo : “Nous sommes à la fin du film”

Le président Laurent Gbagbo a procédé, mardi, à la pose la première pierre de l’hôtel Onomo sur la plateforme aéroportuaire de Port-Bouët. Bien avant, il a fait une allocution de taille que nous vous proposons en intégralité.

“Monsieur le président du Conseil économique et social, Monsieur le ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, Monsieur le Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, Monsieur le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Monsieur le ministre des Infrastructures économiques, Monsieur le ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Monsieur le ministre Palé Dimaté, Haute autorité de la région du Zanzan, Monsieur le maire de la commune de Marcory, Monsieur le président du conseil d’administration d’AERIA, cher grand frère, Monsieur le co-président d’Onomo International, Mesdames et Messieurs les directeurs généraux, directeurs centraux et chefs de service, honorables chefs traditionnels, chers amis travailleurs d’AERIA, Mesdames et Messieurs, nous sommes ici à la pose de la première pierre de l’hôtel Onomo. L’orateur qui m’a précédé a dit qu’Onomo venait de la mythologie dogon. Quand je l’avais rencontré, je lui avais posé la question de ce que voulait dire Onomo. Il nous avait donné l’explication. J’ai regardé. Effectivement, Onomo vient de la mythologie dogon. Et c’est un dieu bienfaiteur au-dessus duquel se trouve Ogotobeli. Ogotobeli qui est le nom que nous avons donné à Mel Fôteh à l’université. Je vous remercie d’avoir puisé dans notre culture et d’avoir brandi un de nos noms. Merci, Mesdames et Messieurs. J’étais à Yamoussoukro. Je suis venu pour cette cérémonie. Et je repars tout à l’heure à Yamoussoukro. Je suis venu pour deux raisons. D’abord parce que j’avais donné ma parole que je serai là. Mais ensuite parce que c’est un acte de développement. Je voudrais dire au ministre des Infrastructures économiques qu’il faut qu’il reparle avec ses collègues du Tourisme et de la Construction. Parce qu’avant que je ne vienne, ils m’ont fait part de quelques dysfonctionnements -le mot est à la mode- au sein du gouvernement. Et comme le gouvernement a été dissous, je suppose que c’est la période de dissolution qui a amené ces quelques dysfonctionnements. Mais une telle initiative ne doit pas souffrir de nos propres turpitudes. Donc je voudrais vous demander d’évacuer vos problèmes pour qu’ensemble vous vous parliez et que le travail puisse avancer vite, vite et bien. Je vous voudrais dire au président d’AERIA de prendre toute sa part dans la concession qu’on lui a donnée. Parce que ce n’est pas seulement pour regarder les avions descendre et partir. Quand on donne une telle concession à un groupe privé comme celui-là présidé par un homme comme Zinsou, qui est un enfant du pays au vrai sens du terme, qui connaît tous ceux qui sont ici et tous ceux qui ne sont pas assis là, il les connaît aussi. Il connaît Abidjan. Il connaît la ville d’Abidjan et Abidjan le connaît aussi. Merci grand frère pour le travail que tu fais. J’ai déjà dit tout le bien que je pense de toi durant ma récente visite à AERIA. Je veux seulement le confirmer ici et te dire que quand nous avons décidé de prolonger pour 20 ans la concession, c’est parce que le travail qui a été fait a été bien fait. On l’a fait sans regret. Continuez, continuez dans ce sens-là. Je souhaiterais que tous ceux à qui on donne des concessions travaillent avec la même conscience et avec les mêmes résultats. Visibles. A ce propos, le ministre des Infrastructures a soulevé le débat, non pas de ce côté-ci, mais de l’autre côté. De ce côté- ci, il reste à bâtir et ça ne gêne pas le travail d’AERIA. Il reste à compléter le travail d’AERIA en bâtissant. Monsieur le directeur de la SODEXAM, il reste à bâtir de ce côté ci. J’ai promis en arrivant à la présidence, un plan réservant un domaine de compétence que souvent vous n’avez pas à la construction d’un parc d’animation économique. Cherchons ensemble des investisseurs. Je fais ce que je dois. Il faut que vous prolongiez ma main. J’ai déjà promis à des frères, cet espace ; puisque vous avez fait appel aux frères, je leur ai déjà promis ce terrain, cet espace. C’est à eux de travailler, de s’investir et d’investir dans cet endroit. Mais je ne comprends pas qu’il y en a qui se plaignent. «Oui, on a donné ça à un Blanc. Oui, on a donné ça à un Blanc». Mais nous, on est pressés. C’est à lui qui amène l’argent qu’on donne le travail. On a des croisements bizarres. Les Africains qui ont l’argent l’emmènent en Suisse et les Blancs qui ont l’argent l’amènent ici. Si vous voulez qu’on vous donne le travail, amenez votre argent et vous donnera le travail. Celui qui emmène son argent en Suisse ou au Luxembourg et qui a peur que l’on vole son argent ici, comment voulez-vous qu’on lui donne un travail ? C’est l’argent qui fait le travail. Si tu mets ça au Luxembourg, en Suisse, à Monaco, et pour certains plus loin. Pour certains, aux Bahamas, aux îles caïmans. Il ne faudra pas te plaindre qu’on ne donne pas le travail. Nous, on donne le travail à ceux qui amènent leur argent. C’est pourquoi je voulais saluer notre ami Derrien et tous ses amis d’être venus travailler avec nous. Je suis content qu’ils travaillent au Sénégal, qu’ils travaillent ici. Il faut que l’Afrique reçoive les capitaux de ceux qui veulent y investir. Je suis donc venu vous souhaiter bonne chance et vous dire que 12 mois, vraiment, ça fait trop. C’est long. J’ai dit au ministre de l’Economie de voir ses collègues pour pouvoir travailler vite avec vous. Ils vont vous aider. Ils vont vous donner toute l’assistance dont vous avez besoin. Et vous savez, bien sûr, que si vous avez besoin de l’assistance du président de la République, ma porte est toujours ouverte. Comme depuis un moment, j’ai décidé de ne pas trop parler, je ne vais donc pas parler longtemps. Mais certains vont se poser des questions si je ne dis pas un mot sur les débats qui ont lieu sur la sortie de crise. Vous savez, parce que je suis très fatigué, avant d’aller dormir, je regarde beaucoup de films. Et je regarde des films simples à regarder. Je regarde les péplums ou bien les westerns. J’ai totalement achevé toute la série des Clint Eastwood ; j’ai achevé la série de Sergio Leone. Donc je regarde des films. Comme cela vers 2h, 3h du matin, je regarde des films, puis après je m’endors. Mais les westerns et les péplums sont bâtis de la même façon. Quand vous voyez un moment donné que ça chauffe, et qu’il y a beaucoup de morts, c’est qu’on est à la fin du film. C’est à ça qu’on assiste, c’est ce qu’on voit. Mais n’oubliez pas que, dans les westerns, les grandes batailles ne s’engagent qu’à la fin. N’oubliez pas que dans les péplums, les grandes batailles ne s’engagent qu’à la fin. Donc quand les uns et les autres parlent, se renvoient la balle, se tirent dessus, c’est qu’on est à la fin. Il y a un moment où on ne trouvait personne pour parler ici. Quand il sera temps de parler, on va s’asseoir, on va discuter, et puis on va régler les problèmes qu’il y a à régler. Et ce sera the end. Donc ne vous inquiétez pas. Ça, ce n’est pas une crise difficile. Nous avons eu des crises gravissimes ici. Il y a des moments où nous avons eu des problèmes. Mais ce n’est pas des problèmes. Je voudrais rassurer tout le monde qu’on est à la fin. Et qu’on ira aux élections. Mais n’oubliez jamais que, dans le film «Les 10 Commandements» de Cecil B. DeMille, quand Moïse est descendu du Mont Sinaï et qu’il a eu à affronter Satan et ses gardes, et qu’il y a eu un cataclysme, des hommes ont été engloutis, après l’image, c’était l’entrée dans la terre promise. Et c’est la fin du film. Que ceux qui ont des yeux voient et ceux qui ont des oreilles entendent. Vous êtes venus investir au bon moment. Que ceux qui voient clair comme vous vous suivent et viennent maintenant. Parce qu’après, ça risque d’être trop cher pour les investissements. Monsieur le président du Conseil économique et social, mes chers amis, je suis venu pour vous dire ça, vous dire qu’il faut travailler, qu’il faut continuer à travailler. Notre économie, malgré la situation, est en croissance. Nous sommes en croissance malgré la crise. Nous avons fini, il y a quelques jours, la dernière revue avec le FMI. La BAD vient de confirmer la tenue de ses assemblées générales ici dans le mois de mai, c’est-à-dire dans 2 mois. Donc nous, on est tranquilles. Mais nous avons fait un choix, le choix de sortir pacifiquement de la crise, c’est pourquoi ça dure. Vous comprenez ! Donc on va y aller, on va parler ensemble, on va discuter. Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire”.

Propos retranscrits par Marcellin Boguy
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