Reprise du contentieux électoral : La Fondation Carter veut des modalités consensuelles

Exacerbée par le non-respect, devenu courant, des dates de l`élection, la Fondation Jimmy Carter, du nom de l`ancien président américain, a interpellé hier les autorités ivoiriennes. «Nous espérons pour une fois qu`on nous donne une date et qu`elle puisse être respectée. Parce que chaque fois, on donne une date et puis elle n`est pas respectée», a déclaré, péremptoire, Sabina Vigani, représentante locale de l`institution. C`était hier au sortir d`une audience que lui a accordée Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (Cei). Le report de l`élection, attendue depuis octobre 2005, «enlève beaucoup de crédibilité» au processus électoral, selon l`hôte du n°1 de la Cei. Sabina Vigani se désole de ce que plus personne ne croit à la sortie de crise, du fait des tergiversations des acteurs politiques. Les nombreux rendez-vous manqués avec les urnes déçoivent aussi, regrette-t-elle, des populations. «Aujourd`hui d`ailleurs, fait remarquer Mme Vigani, on en (la date) discute avec les Ivoiriens et les représentants de la communauté internationale ; c`est cela le gros problème du processus électoral en Côte d`Ivoire. Plus personne n`y croit. Et ce n`est pas digne de la Côte d`Ivoire». Pour l`émissaire de la Fondation Carter, « il est important que toutes les questions restées en suspens soient aplanies pour qu`on donne une date de reprise du contentieux selon des modalités agréées par tout le monde ». Le succès du l`Accord politique de Ouagadougou est subordonné, selon ses dires, à la confiance entre les acteurs politiques. « Donc il faut que les uns et les autres travaillent sérieusement et de bonne foi. Et que les acteurs politiques aident le président pour que dans le consensus, l`on puisse reprendre dans les meilleurs délais le processus électoral», a conclu Sabina Vigani.

Bidi Ignace