x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Afrique Publié le jeudi 1 avril 2010 | L’expression

Djibril Tangara (ancien ministre malien de la solidarité): “Nous prions pour une sortie de crise honorable en Côte d’Ivoire”

L’ancien ministre de la Solidarité du Mali, Djibril Tangara, par ailleurs, président du Fcd, une formation politique qui soutient les actions du président Amadou Toumani Touré, séjourne depuis dimanche en Côte d’Ivoire. Nous l’avons rencontré à l’issue d’une audience avec le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo. Interview.

Qu’est-ce qui explique votre présence aujourd’hui en Côte d’Ivoire?

Je suis venu me ressourcer. J’entends au cours de mon séjour rencontrer quelques doyens et amis qui sont aujourd’hui dans la haute sphère politique. J’ai fait mes premiers pas ici en terre ivoirienne. J’ai fait les bancs à l’école Séni Fofana, au Collège moderne de l’autoroute et au Lycée classique.
Si j’ai eu l’avantage et la chance d’être promoteur d’un parti politique, il va de soi que je vienne le leur présenter et demander leur bénédiction.

Quel est votre sentiment sur l’ivoirité vous qui avez pratiquement tout fait ici?

C’est une question cruciale. Le débat sur l’ivoirité et la nationalité repose en fait le débat des frontières entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso, entre le Burkina-Faso et le Mali, entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, entre le Mali et le Sénégal… Je crois que ces frontières sont des frontières théoriques. Il est dans la tête des hommes politiques et non des paysans.

Si vous faites le voyage Côte d’Ivoire-Burkina-Faso par la route, vous trouverez qu’à la frontière entre les deux pays, il y a des Burkinabè qui ont leur champ au Mali et des Maliens qui ont leur champ au Burkina-Faso. Tout ça pour vous dire que cette histoire d’ivoirité est un problème philosophique et politique.

Est-ce que ce genre de problème se pose chez vous au Mali?

Heureusement, ça ne se pose pas chez nous. Le Mali, comme beaucoup de pays africains, constitue un peuple et une seule nation. Et, nous sommes toujours debout pour la solidarité malienne. Nous, nous disons avec fierté au Mali que nous sommes prêts à abandonner une partie de notre souveraineté pour la souveraineté africaine.

Cela fait huit ans que la crise ivoirienne dure. Vous, les pays de l’hinterland est-ce que cela ne vous agace pas un peu?

Il ne s’agit pas d’être agacé. Il s’agit de prier pour qu’il y ait une solution honorable de sortie de crise. Le problème n’est pas seulement un problème économique. Il y a un débat de fond, un débat social. Vous savez, entre le Mali et la Côte d’Ivoire, entre le Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire, il y a un flux énorme des populations dans les deux sens. C’est ce flux de populations qui se sentent très gênées.
Nous souhaitons infiniment et nous prions Dieu pour qu’il y ait une sortie honorable de cette crise. C’est le souhait de tous les Ivoiriens et de tous les Maliens. De la sous-région en particulier et de l’Afrique en général.

Quel est l’état de santé de Force citoyenne et démocratique (Fcd), votre parti politique?

Il se porte très bien. C’est un parti jeune. Mais, il est costaud par les femmes et les hommes qui l’animent. Je suis avec des hommes et des femmes qui ont une expérience politique très longue. Et, surtout qui ont une expérience politique d’accompagner un chef d’Etat. Les hommes et les femmes qui constituent la Force citoyenne et démocratique, aujourd’hui, constituent une aile politique du très grand mouvement que nous avons appelé le Mouvement citoyen dont nous avons participé à la création et à l’animation. Je tiens à préciser que nous ne participons pas à l’animation de ce Mouvement citoyen en tant qu’organe mais en tant que militant. Les textes disent que lorsque vous êtes dirigeant d’un cadre politique, on ne peut vous permettre d’être dirigeant d’un organe du Mouvement citoyen. Nous sommes dans le Mouvement citoyen pour soutenir les actions du Président Amadou Toumani Touré. Et pérenniser ses actions mais par la voie associative.
La Force citoyenne et démocratique fait les mêmes actions mais s’illustre plus sur le terrain politique. Le Fcd a participé pour la première fois à une élection générale. Sur les 703 communes, nous avons engagé des candidats sur près de deuxcents communes, avec des moyens très minces. Au finish, nous avons glané quatre vingt-dix conseillers et quatre maires.

Quelle orientation donnerez-vous à votre parti étant entendu qu’il reste deux ans au président, Amadou Toumani Touré, pour boucler son dernier mandat?

Constitutionnellement, c’est le dernier mandat. Au Mali, c’est deux fois cinq ans. Mais, aujourd’hui, l’alternative, ce n’est pas notre préoccupation. Je pense qu’on ne doit pas trop bousculer le président en lui disant: «c’est ton dernier mandat qu’est-ce que tu vas faire»? Vous savez, le président Amadou Toumani Touré est arrivé au pouvoir en 2002 avec un programme qu’il a nommé «Mes ambitions pour le Mali». Nous (les Maliens) l’avons aidé à accomplir ses ambitions. Au bout du premier mandat, les ambitions n’étaient pas atteintes, c’est pourquoi nous avons sollicité un second mandat au peuple malien que nous avons appelé «Programme de développement économique et social (Pds)». Nous, en application de ce Pds, sur tout le territoire et dans tous les domaines, notre préoccupation aujourd’hui, c’est comment amener à bout le Pds, comment atteindre les ambitions du président de la République pour le Mali. Nous sommes à mi-parcours. Nous sommes à mi-mandat. A la fin du mandat, quand nous aurons atteint nos objectifs, le peuple jugera.

Les rumeurs courent que le président a l’intention de modifier la Constitution pour se représenter?

On ne peut pas empêcher le bruit de courir parce qu’il n’est pas saisissable. Le président de la République a mis sur pied une commission depuis trois ans qui est en train de réfléchir sur la Constitution et les textes juridiques de base du Mali. Vous savez, les textes résistent au temps. Mais, il y a des articles qui ne résistent pas au temps et qui ont leur propre réalité. La commission du président Daba est en train de réfléchir. Ils sont même arrivés très loin dans leur réflexion. Ils sont en train de faire des synthèses. Les textes, les articles, les dispositions qui ont résisté à l’usure du temps resteront. Mais, ceux qui ne résisteront pas à l’usure du temps vont être proposés certainement au peuple malien pour un changement.

Est-ce-à-dire que le troisième mandat est envisageable?

Le troisième mandat, c’est l’article 30 qui le règle. Je ne suis pas dans le secret de la commission pour savoir s’ils l’ont touché ou pas. Dans tous les cas, le rapport a été publié à un moment donné. Mais, l’appréciation de l’article 30 et des autres articles qui seront proposés au peuple malien viendra d’elle-même. Le président Amadou Toumani Touré est l’artisan de la Constitution malienne après le renversement du président Moussa Traoré. Il a géré le Mali avec des hommes et des femmes pendant quatorze mois. Il a laissé le bâton du commandement pour prendre celui de la bienfaisance. Il a dirigé une fondation pendant dix ans. C’est au bout du deuxième mandat du président Alpha Oumar Konaré que des hommes et des femmes ont pensé que le président Amadou Toumani Touré peut revenir parce qu’il a la force nécessaire pour rediriger le Mali. Il faut lui laisser le temps de pouvoir choisir. Nous ne pouvons pas l’obliger à continuer. Etant démocrate et constitutionnaliste, il appréciera.

Vous êtes en Côte d’Ivoire, sans doute, que vous mettrez à profit votre séjour pour rencontrer vos compatriotes. Quel message leur apportez-vous?

Les Maliens de l’extérieur comptent beaucoup. Que ce soit dans le programme et les ambitions du président de la République, que ce soit dans le Pds, les Maliens de l’extérieur sont au coeur de la politique du président Amadou Toumani Touré. Pour des raisons économiques. Le flux financier qui quitte dans la poche de ces Maliens de la diaspora est très important. Leur apport politique est également très important.

Par K. Marras. D
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ