Le camp présidentiel a peur des élections. Une phobie qui explique toutes les tergiversations du candidat Laurent Gbagbo et de son camp. Des manœuvres sont utilisées pour se donner du temps et posséder toutes les assurances possibles avant la présidentielle. Le président candidat sortant n’est pas sûr d’une victoire à main levée au soir des élections bien que les nombreux sondages sofres le donnent favori à ses échéances. D’ailleurs, il n’accorde plus de crédit à ses sondages. Sa crainte, il n’a pas confiance à la commission électorale indépendante chargée d’organiser les élections. Et pourtant, c’est par la volonté du président Laurent Gbagbo que cette structure a été mise en place. Aujourd’hui, le patron du Fpi croit avoir commis une erreur et ce, pour la simple raison qu’il ne contrôle pas cette machine électorale comme il l’aurait voulu. Il faut donc chercher des assurances ailleurs avant de s’engager dans cette bataille des urnes. Et son premier ministre Soro Guillaume n’a pas manqué de le signifier lors de son interview accordée à l’hebdomadaire « Jeune Afrique ». « Monsieur Gbagbo est celui qui a plus besoin de garanties et le plus besoin d’être rassuré (…) Il va à l’élection avec une commission électorale qui ne lui est pas acquise, une opposition organisée et unie » a indiqué le premier ministre. C’est donc clair dans l’esprit des ivoiriens. Le président sortant n’ira pas aux élections car il doute encore de l’indépendance de la commission électorale. Soro Guillaume, dit chercher des arguments pour rassurer le chef de l’Etat. Mais sa tâche ne sera pas facile. Si le candidat des frontistes n’a pas confiance en une structure où siège ses représentants ce n’est pas en un homme qu’il mettra sa foi.
JN
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