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Politique Publié le mercredi 7 avril 2010 | Nord-Sud

Sokouri Bohui persiste et signe : “Pas de désarmement, pas d`élections”

24 heures après la publication de l'interview du Premier ministre Guillaume Soro dans Jeune Afrique, Sokouri Bohui, « Monsieur Elections » du Front Populaire Ivoirien (Fpi) répond au Secrétaire Général des Forces Nouvelles. Il réaffirme les positions de la mouvance présidentielle quant au désarmement et à la réunification du pays. Entretien


Depuis quelques semaines, il y a une polémique autour du désarmement et de la liste électorale. Le processus étant ainsi grippé, pensez-vous que les Ivoiriens pourront aller aux élections en 2010 ?
Naturellement les Ivoiriens vont aller aux élections cette année. Mais il faut reprendre le contentieux et il faut que nos frères des Forces nouvelles déposent les armes. Voici les 2 obstacles pour aller aux élections. Le premier, la liste électorale définitive ; le deuxième, le désarmement. S'ils sont levés, il n'y a pas de problèmes et je pense qu'ils seront levés avant la fin de l'année.

Dans une interview à Jeune Afrique, M. Soro a expliqué que le président Laurent Gbagbo n'a jamais fait du désarmement un préalable. Qu'est-ce que vous répondez ?
L'accord 4 de Ouagadougou (Accord complémentaire à celui signé le 4 mars 2007 à Ouagadougou entre MM. Gbagbo et Soro) en son article 3 dit que le désarmement doit être achevé deux mois avant les élections. Ce n'est pas une affaire du Président de la République. C'est un accord qui a été signé, dont le Premier Ministre Soro doit honorer sa signature. Cela va être fait. Soro a été nommé justement Premier ministre pour qu'il donne le désarmement aux Ivoiriens. Sinon pourquoi on le nommerait ? Ce n'est pas une prime à la rébellion. La place qu'il occupe, c'est pour que les Ivoiriens aient le désarmement. Nos frères qui ont pris les armes ont tout demandé. Ils ont dit qu'il fallait que Alassane Ouattara (leader du Rassemblement des républicains, Rdr) soit candidat. Le président a pris l'article 48 (qui donne des pouvoirs exceptionnels) pour que M. Ouattara soit candidat. C'était la revendication majeure. Même tout le reste qu'ils ont demandé, ils l'ont eu. La seule chose qu'on leur demande, c'est le désarmement. Et tant que le désarmement n'est pas fait, il n'y aura jamais d'élections en Côte d'Ivoire. Il faut que ce soit très clair dans la tête des gens.

L'Accord 4 dit également qu'il a été créé le Centre de commandement intégré (Cci, unité mixte composée de loyalistes et d'ex-rebelles) pour la sécurisation du processus. Avec cette disposition ne pourra-t-on pas aller aux élections ?
Vous voyez quand on dit qu'il faut le désarmement, avant d'aller aux élections, c'est tout simplement que les élections soient sécurisées. On ne peut pas aller aux élections dans les conditions actuelles. Mais il faut respecter l'Accord 4. Il faut que les élections soient sécurisées.

En ce qui concerne la liste électorale, le Fpi réclame un audit. Est-ce que c'est opportun ?
Le mot audit fait peur souvent aux gens mais ce que nous entendons par audit, c'est qu'il faut trouver un mécanisme pour extraire les fraudeurs qui sont sur la liste des 5,3 millions. Quand nous, nous remettons en cause la liste des 5,3 millions, ce n'est pas le travail informatique qui a été fait. Ce n'est pas le travail de la Sagem qui est mis en cause. Sagem et l'Institut national de la statistique (INS) ont bien travaillé. Ils ont bien fait leur travail. Mais ce sont les pièces utilisées qui sont fausses. L'informatique, elle ne peut pas déceler que telle pièce est vraie ou fausse. C'est pour cette raison que nous demandons qu'il y ait un croissement populaire pour qu'on appelle ceux qui sont venus avec leurs pièces pour qu'on voie s'ils sont effectivement Ivoiriens. Parce que des gens ont regardé sur la liste de 2000, (c'est l'opposition qui a réclamé que la liste de 2000 soit mise sur internet), ceux qui sont déjà décédés et ils ont pris les noms des Ivoiriens et ils sont allés fabriquer des pièces, c'est-à-dire des jugements supplétifs. Donc, quand ils ont fait des croisements par ascendance, l'étranger qui, par exemple, a une mère ivoirienne dont le nom était sur la liste de 2000, est automatiquement retenu. C'est pour cette raison qu'il faut revoir cette liste parce qu'elle est truffée de fraudeurs.

Le mécanisme que vous proposez ne va-t-il pas prendre assez de temps?
Non! En un mois, un mois et demi, on peut régler ce problème très rapidement.

A quand les élections, selon vous?
Pourquoi vous êtes intéressé par la date des élections ? La date des élections, c'est rien du tout. Ce qui est important, c'est la liste électorale ; ce n'est pas la date. Il y a un obstacle pour aller aux élections. Il faut d'abord le lever. Cela fait combien de fois qu'on fixe les dates. La Commission électorale indépendante (Cei) dit : « Monsieur le président, on n'est pas encore prêt mais si on peut choisir telle date on sera prêt. Et le président signe le décret. Le moment arrive, la Cei n'est pas prête ». On revient dire « M. le Président, si on fixe cette date on sera prêt ». Le Président demande: « Est-ce que vous serez prêts ? » Ils disent: « Oui, signez » et il signe. La Cei ne doit plus venir dire au président : fixons une date et puis travaillons. Tant que les obstacles ne sont pas levés, le président ne peut plus signer un décret pour dire « allons aux élections à telle date ».

Source : afreekelection.com
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