Le Général de division Philippe Mangou a-t-il parlé avec son cœur, de bonne foi ou a-t-il voulu simplement tenir un discours de circonstance guidé par le seul désir de démontrer son indéfectible soutien et attachement au chef suprême des armées, le Président Laurent Gbagbo ? Des propos durs, choquants, des raids intempestifs dans le champ politique, des demi et des contrevérités. Tout y est passé.
"Ne pensez pas que nous faisons de la différence entre vous et les autres. Non ! Pour nous, tous les jeunes ivoiriens doivent être défendus et protégés…" a déclaré le chef d'état-major des armées avant-hier devant les jeunes du Rhdp venus lui exposer leurs préoccupations, leur indignation, leur cri du cœur devant le traitement dont ils sont l'objet de la part des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire à l'occasion de leurs manifestations politiques pacifiques.
En Mars 2004, l'opposition avait voulu marcher pour réclamer l'application des accords de Linas Marcoussis. La répression des Fds réquisitionnées par le chef de l'Etat fut violente et sanglante. Une enquête impartiale diligentée par l'Onu dénombrait au moins 120 morts. Récemment, des Ivoiriens répondant à l'appel de l'opposition décident de se soulever pour exiger le rétablissement de la Cei et du gouvernement dissous par le chef de l'Etat. Là encore, la répression fut sanglante, au moins 14 morts selon des rapports officiels. Des jeunes ivoiriens abattus par des tirs à bout portant libérés par des éléments des FDS bien identifiés.
Comment dès lors le chef d'état major peut-il s'autoriser à dire qu'il traite les jeunes de Côte d'Ivoire sur un pied d'égalité, sans considération de leur appartenance politique ?
Mais alors, combien de "jeunes patriotes" ont-ils perdu la vie depuis qu'ils manifestent ? Puisque tout le monde est "défendu et protégé" au même titre par nos Fds qui se sont battues sur la ligne de front pour maintenir la République debout ?
Non, mon Général, loin de nous l'idée funeste de vous inviter à ouvrir le feu sur les "jeunes patriotes" qui sont des enfants de ce pays mais reconnaissez que nos FDS ont fait couler beaucoup de sang dans les rangs de l'opposition. Au soir des tueries de Gagnoa (19 février 2010), l'on vous a vu fustiger les opposants qui, selon vous, ont envoyé ces jeunes à l'abattoir, dans la rue alors qu'ils sont restés confortablement assis chez eux. C'est à se demander si l'acte posé par ces leaders du Rhdp est plus condamnable que les Fds qui ont libéré des rafales de mitraillettes sur des manifestants aux mains nues ? Vous avez pour mission de défendre les personnes et les biens. Qui, dans ce pays appelé Côte d'Ivoire, a le plus cassé et brûlé que les "jeunes patriotes" ? Un sondage auprès des opérateurs économiques, des transporteurs et vous serez situé sur l'ampleur du triste bilan des partisans de Gbagbo.
Non, mon Général, et je vous le rappelle au garde-à-vous, les Fds n'ont pas toujours fait leur devoir de protection vis-à-vis des citoyens.
Vous devez vous souvenir de ce qui s'est passé à Abidjan le 4 novembre 2004 lors du lancement de l'opération Dignité que vous avez eu l'honneur de conduire. Tous les leaders de l'opposition ont été attaqués, leurs domiciles saccagés et pillés, les sièges de journaux de l'opposition incendiés. Au nez et à la barbe pour ne pas dire avec la bienveillante complicité des FDS. Une armée républicaine peut-elle tolérer pareils actes ?
Un chef état-major des armées ne doit pas être partisan. Pascal Affi N'guessan, président du Fpi a invité, dans ce pays et tout le monde l'a entendu, ses militants et les jeunes patriotes FPI à s'opposer à la mise en œuvre des audiences foraines par tous les moyens. Les jeunes patriotes Fpi n'ont pas trouvé en face d'eux des FDS pour les empêcher de sévir. Or, les audiences foraines étaient organisées par le Premier ministre de l'époque Charles Konan Banny. Il a fallu que les jeunes de l'opposition se soulèvent pour contraindre Blé Goudé à signer le fameux accord du café de Versailles. Ces mêmes jeunes patriotes FPI ont chicoté et humilié des magistrats à leur lieu de travail au tribunal du Plateau. A qui a-t-on donné instructions pour arrêter ces quidams ? Et pourtant, ces magistrats sont des officiers supérieurs de police de par la loi, ce sont donc les supérieurs hiérarchiques des commissaires de police. Les Ivoiriens sont peut-être ce qu'ils sont mais ils n'ont pas la mémoire amputée, mon Général !
Et puis, comment un Général peut-il confier devant des journalistes qu'il s'était juré de faire la peau à un jeune pour des propos que ce dernier aurait tenus en son encontre ? Général, reconnaissez que vous êtes allé un peu trop fort. Un Général est un serviteur de la loi, il ne se rend pas justice.
Akwaba Saint Clair
"Ne pensez pas que nous faisons de la différence entre vous et les autres. Non ! Pour nous, tous les jeunes ivoiriens doivent être défendus et protégés…" a déclaré le chef d'état-major des armées avant-hier devant les jeunes du Rhdp venus lui exposer leurs préoccupations, leur indignation, leur cri du cœur devant le traitement dont ils sont l'objet de la part des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire à l'occasion de leurs manifestations politiques pacifiques.
En Mars 2004, l'opposition avait voulu marcher pour réclamer l'application des accords de Linas Marcoussis. La répression des Fds réquisitionnées par le chef de l'Etat fut violente et sanglante. Une enquête impartiale diligentée par l'Onu dénombrait au moins 120 morts. Récemment, des Ivoiriens répondant à l'appel de l'opposition décident de se soulever pour exiger le rétablissement de la Cei et du gouvernement dissous par le chef de l'Etat. Là encore, la répression fut sanglante, au moins 14 morts selon des rapports officiels. Des jeunes ivoiriens abattus par des tirs à bout portant libérés par des éléments des FDS bien identifiés.
Comment dès lors le chef d'état major peut-il s'autoriser à dire qu'il traite les jeunes de Côte d'Ivoire sur un pied d'égalité, sans considération de leur appartenance politique ?
Mais alors, combien de "jeunes patriotes" ont-ils perdu la vie depuis qu'ils manifestent ? Puisque tout le monde est "défendu et protégé" au même titre par nos Fds qui se sont battues sur la ligne de front pour maintenir la République debout ?
Non, mon Général, loin de nous l'idée funeste de vous inviter à ouvrir le feu sur les "jeunes patriotes" qui sont des enfants de ce pays mais reconnaissez que nos FDS ont fait couler beaucoup de sang dans les rangs de l'opposition. Au soir des tueries de Gagnoa (19 février 2010), l'on vous a vu fustiger les opposants qui, selon vous, ont envoyé ces jeunes à l'abattoir, dans la rue alors qu'ils sont restés confortablement assis chez eux. C'est à se demander si l'acte posé par ces leaders du Rhdp est plus condamnable que les Fds qui ont libéré des rafales de mitraillettes sur des manifestants aux mains nues ? Vous avez pour mission de défendre les personnes et les biens. Qui, dans ce pays appelé Côte d'Ivoire, a le plus cassé et brûlé que les "jeunes patriotes" ? Un sondage auprès des opérateurs économiques, des transporteurs et vous serez situé sur l'ampleur du triste bilan des partisans de Gbagbo.
Non, mon Général, et je vous le rappelle au garde-à-vous, les Fds n'ont pas toujours fait leur devoir de protection vis-à-vis des citoyens.
Vous devez vous souvenir de ce qui s'est passé à Abidjan le 4 novembre 2004 lors du lancement de l'opération Dignité que vous avez eu l'honneur de conduire. Tous les leaders de l'opposition ont été attaqués, leurs domiciles saccagés et pillés, les sièges de journaux de l'opposition incendiés. Au nez et à la barbe pour ne pas dire avec la bienveillante complicité des FDS. Une armée républicaine peut-elle tolérer pareils actes ?
Un chef état-major des armées ne doit pas être partisan. Pascal Affi N'guessan, président du Fpi a invité, dans ce pays et tout le monde l'a entendu, ses militants et les jeunes patriotes FPI à s'opposer à la mise en œuvre des audiences foraines par tous les moyens. Les jeunes patriotes Fpi n'ont pas trouvé en face d'eux des FDS pour les empêcher de sévir. Or, les audiences foraines étaient organisées par le Premier ministre de l'époque Charles Konan Banny. Il a fallu que les jeunes de l'opposition se soulèvent pour contraindre Blé Goudé à signer le fameux accord du café de Versailles. Ces mêmes jeunes patriotes FPI ont chicoté et humilié des magistrats à leur lieu de travail au tribunal du Plateau. A qui a-t-on donné instructions pour arrêter ces quidams ? Et pourtant, ces magistrats sont des officiers supérieurs de police de par la loi, ce sont donc les supérieurs hiérarchiques des commissaires de police. Les Ivoiriens sont peut-être ce qu'ils sont mais ils n'ont pas la mémoire amputée, mon Général !
Et puis, comment un Général peut-il confier devant des journalistes qu'il s'était juré de faire la peau à un jeune pour des propos que ce dernier aurait tenus en son encontre ? Général, reconnaissez que vous êtes allé un peu trop fort. Un Général est un serviteur de la loi, il ne se rend pas justice.
Akwaba Saint Clair