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Politique Publié le vendredi 9 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Lettre ouverte de Coffi Michel Benoit au Général Philippe Mangou (Chef d`état major des Armées de Côte d`Ivoire) : “Non, mon Général, Djédjé Mady ne s`est pas déculotté devant les Forces nouvelles comme vous semblez le faire croire”

Mon général,
Dans le quotidien "Le Nouveau Réveil" daté du mercredi 07 avril 2010, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'intégralité de votre déclaration devant les femmes du RHDP.
Pour vous avoir plusieurs fois entendu, je dois avouer que cette fois-ci, votre verve devant les femmes a dépassé de loin les performances que je vous supposais.
Mon général, j'aurais bien voulu de vos propos relever un certain nombre de griefs faits à l'opposition tout en vous rappelant ce que d'autres ont dit et fait en d'autres temps sans que cela ne vous émeuve outre mesure. Mais je sens déjà que ce serait peine perdue et vous savez pourquoi.
De votre déclaration, je m'attarderai simplement sur le passage relatif à tout ce que vous avez pu souffrir et qui vous fait dire: " j'ai porté ma croix comme Christ l'a fait il y a de cela quelque temps avec ma famille ".
Fils de pasteur, donc adepte de vérités, quel sens accordez-vous au pardon, Mon général?
Le Christ lui-même dont vous vous réclamez si fièrement n'a-t-il pas demandé pardon pour tous ceux qui l'avaient persécuté? : "Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font" avait-il dit.
Il est donc heureux que vous soyez revenu sur l'image du Professeur Alphonse DJEDJE MADY, s'agenouillant devant les Forces Nouvelles.
Oui Alphonse DJEDJE MADY, en visite à Bouaké, alors zone occupée par la rébellion armée, s'est mis à genoux au cours d'un meeting pour demander pardon à Soro Guillaume et ses compagnons afin qu'ils acceptent de mettre fin à la guerre pour permettre à la Côte d'Ivoire de renouer avec la paix. Il venait de poser là un acte d'humilité d'une haute portée psychologique.
Pouvait-il en être autrement quand on sait que Alphonse DJEDJE MADY est un disciple de Félix HOUPHOUËT BOIGNY, apôtre de la paix mondialement reconnu?
En effet, que pouvait signifier cet acte?
Tout simplement que l'une des conditions de possibilité de la paix, c'est la reconnaissance par chacun de sa part de tort. Si de part et d'autre, Mon général, tout le monde avait agi de la sorte, la crise serait déjà loin de nous.
Au lieu de cela, les gens sont restés campés sur leurs positions, les cœurs endurcis, l'orgueil gonflé, l'égocentrisme exacerbé et dans tout cela l'intérêt du pays lui-même suprêmement ignoré.
Quelques années plus tard, un dialogue direct est proposé par le chef de l'Etat. Un Premier Ministre issu de la rébellion est nommé. Un gouvernement d'ouverture est formé mais le malaise persiste. Pourquoi?
Parce qu'on se maintient dans la violation de cette loi essentielle selon laquelle l'intérieur détermine l'extérieur.
En effet, ce que nous portons en nous caché non seulement s'extériorise tôt ou tard mais aussi conditionne ce que nous voyons dehors. Tant que l'intérieur ne sera pas purifié de tous ces sentiments négatifs: " mépris de l'autre", " incrimination de l'autre", restriction mentale etc. ; la crise aura encore de beaux jours devant elle.
Mon général, je ne vous apprends rien en affirmant que du point de vue philosophique, dans Ia hiérarchie des valeurs, la paix est supérieure aux conflits et à la guerre. C'est si vrai que dans l'Afrique ancienne, nos ancêtres ont ressenti la nécessité de créer ce que l'on appelle les alliances à plaisanteries parce qu'ils préféraient la paix perpétuelle entre les peuples qui passait par une prophylaxie c'est-à-dire qu'on préfère la guerre verbale à la guerre des armes.
Du point de vue politique, il est impossible de développer un pays quand on est en situation de conflit permanent. Vous le savez également, Mon général.
Dès lors, on peut affirmer sans risque de se tromper que c'est le sang de nos ancêtres et l'esprit de Félix HOUPHOUËT BOIGNY qui parlaient à travers le geste de DJEDJE MADY.
Non, Mon général, en se mettant à genoux devant les Forces Nouvelles, DJEDJE MADY ne s'est pas du tout déculotté comme vous le dites. Il a fait preuve d'humilité. Cette humilité dont on ne dira jamais assez qu'elle est la voie royale pour aboutir à toute grande œuvre humaine.
COFFI Michel Benoît
Secrétaire Général Adjoint du PDCI-RDA


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