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Politique Publié le samedi 10 avril 2010 | L’expression

Post-scriptum : Adieu élection !

De deux choses l’une. Soit les signataires de l’Accord politique de Ouagadougou ont un problème d’écriture, ils ne savent pas écrire, soit ils ont un problème de lecture, ils ne savent pas lire. Cette assertion ne vient pas d’un sorbonnard du Plateau mais, du professeur Francis Vangah Wodié, le plus grand spécialiste du droit constitutionnel en Côte d’Ivoire. Le président du Pit ne croyait pas si bien dire. Les belligérants, Fpi et Fn, ont repris le discours de la guerre plutôt que de s’accrocher au minimum sur lequel ils se sont entendus à Ouagadougou, sous la facilitation du président Blaise Compaoré. Oubliant que le pays a remis 140 milliards Fcfa à Sagem et compagnie pour l’élection, Gbagbo et Soro, cachés derrière leur porte-parole et faucons, s’insultent sans cesse. Dans ce combat de chiffonniers, celui qui fait véritablement preuve de mauvaise foi est, sans conteste, le camp présidentiel. Dans une déclaration pondue jeudi, Pascal Affi N’Guessan a presque fini de ridiculiser les Ivoiriens. « Nous voulons qu’un organe indépendant, impartial et compétent nous certifie que cette liste qui est disponible à l’heure actuelle dans les Cei locales et à la commission centrale est une liste fiable qui ne comporte aucun élément des 429.000 pétitionnaires de la liste litigieuse qui avait été introduite par l’ex-président de la Cei », a-t-il lâché.

Ce n’est pas difficile à comprendre. Le président du Fpi, porte-parole du candidat Laurent Gbagbo, demande qu’une structure autre que Sagem et l’Ins vienne tripatouiller le listing des 5,3 millions pour y débusquer des « barbares » qui s’y trouveraient. Et d’ajouter que l’opérateur à désigner pour l’audit des refondateurs doit être neutre, indépendant et impartial. Où trouver aujourd’hui un tel opérateur technique si Sagem et l’Ins ne sont pas neutres? Où trouver l’argent pour le payer ? A quoi auront servi les 140 milliards donnés à Sagem si tout est à refaire ?

Franchement, on se perd en conjectures. Le seul avantage qu’on tire de cette sortie du président du Fpi c’est qu’il n’y a rien à faire pour amener le camp présidentiel aux urnes. Et le président de l’Alliance pour le changement, Alphonse Soro, l’a bien compris : « même si les combattants des Forces nouvelles jettent toutes leurs armes à la mer, le Fpi n’ira pas aux élections, il trouvera toujours quelque chose pour ne pas que le vote ait lieu ».

Les Ivoiriens souffrent, tout est bloqué, il n’y a aucun investissement sérieux, tous les bailleurs de fonds attendent les élections, le point d’achèvement du programme Ptte qui doit effacer la dette est dangereusement menacé, mais de toute évidence, le pouvoir d’Abidjan ne s’en soucie point.

Le Pr. Francis Wodié, désemparé, ne sait plus quoi faire : « Nous étions à la veille de l’élection présidentielle, et nul ne peut dire quand l’élection présidentielle aura lieu. Ce n’est pas normal, ce n’est pas acceptable. Qu’est-ce qui se passe réellement ? Que veulent-ils faire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens qu’on tient ainsi prisonniers ».

Le patron du Pit voit flou, pourtant la donne est limpide comme l’eau de roche. Laurent Gbagbo, malgré tous ses sondages qui le plébiscitent, sait bien qu’il lui sera difficile de gagner une élection correcte dans ce pays. Tant qu’il n’aura pas la certitude de passer, il ne faut pas compter sur lui pour remettre son fauteuil en jeu. Dès lors, il appartient au président du Pit de s’associer sans faux-fuyant et sans état d’âme à ceux qui luttent pour arracher l’élection à Gbagbo. Sinon, il devra faire le deuil de son ambition présidentielle. Et dire : Adieu élection !

Par Traoré M. Ahmed
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